Salon de printemps 2025
Le Printemps, c'est là,
le Salon de l'Autre Livre
sur la case départ
les 4, 5, 6 avril au Palais de la Femme
94 rue de Charonne à Paris
On se prépare. C'est ce moment d'effervescence, d'excitation d'avant salon. Quels livres emporter, comment honorer les nouveautés ? Quelques-uns déjà voient leur table. Une pile à droite, une autre en retrait, deux belles couvertures pour faire de l'œil aux chalands. On n'oublie pas la bouteille de vin pour les auteurs, les amis. Annie, l'autrice de Rambouillet, a promis de venir. Raoul aussi, le copain libraire avec sa drôle de casquette. Quel plaisir de déambuler dans la grande salle du Palais de la Femme, d'aller jusqu'à la table d'Alain qui publie des pamphlets décoiffants ou celle de Bilal et ses romans noirs. Vous avez vu ces carreaux de céramique, cette huisserie... On respire ce vent coulis de liberté, d'indépendance dans l'air. Cest si bon. Les uns viennent de Suisse, de Belgique, de l'autre bout de la France, d'autres c'est la porte à côté de la rue de Charonne dans ce onzième populaire et vivant de Paname. Tiens, on n'est pas loin de dix jours avant, juste le bon moment pour prévenir tout le monde du Salon le 4, 5 et 6 avril. Oh! le Salon du Livre au printemps, Paname est une fête, dirait Ernest.
Quelques tables encore pour les éditeurs de la dernière heure.
Succès de la Foire du Livre de Bruxelles où l'Autre Livre était présent avec un quinzaine d'éditeurs, expérience heureuse à refaire, amplifier l'année prochaine avec nos adhérents.
On parle déjà du Salon de Printemps de l'Autre Livre dans Actualitté, Lire, d'autres salves suivront dans Babelio, Actualitté encore (et la possibilité de carte blanche aux éditeurs) et dans Télérama sortir à Paris, sans oublier FB et les ondes stellaires.
La suppression du tarif Livres et brochures,
un mauvais coup pour le Livre !
Nous invitons nos adhérents et éditeurs à signer cette pétition et à la faire circuler, ou toute autre pétition de cet ordre.
https://www.change.org/p/contre-la-suppression-du-tarif-livres-et-brochures-de-la-poste
Retrouvez-nous à l'espace de l'autre Livre au 13,rue de l'Ecole Polytechnique dans le Ve arrondissement pour plus d'événements : dédicaces, soirées de débat, nouveautés autour de l'édition indépendante, rencontres festives !
L'équipe de l'Autre Livre
Georges Monti des Éditions du Temps qu'il fait nous propose ce texte de réflexion
Désobéir
«À Noël et toute l’année, achetez vos livres à des libraires plutôt qu’à un milliardaire.?»
Lisant cette publicité de l’association Librairies indépendantes en Nouvelle-Aquitaine, qui nous invite évidemment à préférer la librairie indépendante à la plateforme Amazon, je songe qu’il y a d’autres milliardaires dont l’influence dans les secteurs de la presse et de l’édition n’est plus à démontrer.
Fin novembre, une centaine de libraires s’engageaient dans une tribune à «?escamoter les livres Bolloré?». Pourquoi ne pas employer plutôt le mot boycotter ? se demande-t-on.
Eh bien ! pour la bonne raison qu’aucun libraire n’a les moyens de se passer des livres produits par les cinq grands groupes de l’édition française, dont le premier est Hachette (désormais propriété de M. Bolloré et comptant en son sein un grand nombre de marques telles que Fayard, Calmann-Lévy, Grasset, Stock, Chêne, Dunod, Armand Colin, Larousse, Lattès, etc.) et le deuxième Editis (vendu en 2023 par M. Bolloré au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et qui compte, quant à lui, Robert Laffont, Bordas, Nathan, Perrin, Plon, Pocket, Belfond, Julliard, La Découverte, etc.). Le groupe Madrigall (Gallimard, Flammarion, Casterman mais aussi Denoël, Mercure de France, La Table ronde, P.O.L., Verticales, Joëlle Losfeld, Viviane Hamy, Minuit, Bourgois) arrive à la quatrième place et fut, jusqu’en 2013, date de l’entrée de LVMH à son capital, un groupe indépendant.
Le syndicat de la librairie française (SLF), auquel adhèrent de nombreuses librairies indépendantes, remarque dans une étude concernant l’année 2022 que 88 % de leur chiffre d’affaires se fait avec les livres des cinq premiers groupes. On voit par là que leur marge de manœuvre est bien mince et que parler d’indépendance est devenu de plus en plus épineux.
Peut-on demander au lecteur, qui est aussi un client de librairie, de pénétrer ces arcanes pour choisir ses livres avec une conscience plus claire des enjeux auxquels il est soumis ? Doit-on lui expliquer quel jeu de dupes se joue dans cette économie complexe (et dérisoire aux yeux de ses acteurs les plus puissants) pour l’aider à hiérarchiser ses choix, à apprécier les efforts considérables que font certains libraires pour résister à la poussée hégémonique des maîtres de l’opinion ?
Le lecteur ne perçoit pas davantage les difficultés que rencontre un petit éditeur pour être seulement présent en librairie et on ne peut pas lui en vouloir. Tout juste peut-on attirer son attention sur le rôle qu’il lui appartient de jouer en faisant connaître à son libraire ses découvertes, sans complexe d’infériorité.
Au libraire il revient d’exercer en vue du souverain bien de son métier : choisir (ce qui ne signifie nullement boycotter, ni même exclure)?; construire ses tables de nouveautés en gardant un peu de place pour ce qui échappe à l’opinion dominante?; ne pas ignorer ce qui, dans l’exception de ses rayons, relève de l’alibi et ce qui, dans ce qu’il considère comme sa singularité, est télécommandé. Élire librement sans chercher à plaire. Désobéir. Et défendre les bons auteurs qui ont besoin de lui, comme ils ont besoin des petits éditeurs sans lesquels ils n’auront bientôt plus la possibilité de publier correctement leurs livres.
On a chanté sur tous les tons l’exception culturelle française, la Loi sur le prix unique du Livre et d’autres louanges à la Politique culturelle de notre pays qui aurait compris, lui, que le livre n’est pas «?une marchandise comme les autres?», permettant ainsi «?le maintien d’un réseau de librairies dense et diversifié?» et une pluralité éditoriale à nulle autre pareille ! Et on s’est endormi sur cette certitude en ignorant que ces orientations vers une prétendue démocratisation marchaient de pair avec ce que l’industrie de la culture (en particulier par le développement des outils numériques) aurait tôt fait de récupérer pour son compte.
Bref ! Plus que jamais nous devons comprendre qu’il n’y a pas de liberté de publier sans un accès suffisant aux œuvres publiées. Et que cela suppose que la librairie indépendante se souvienne que le soutien à l’édition indépendante se trouve au cœur de ses missions essentielles, puisque l’une et l’autre se sont fondées sur les mêmes idéaux, puisque l’une et l’autre travaillent pour la même noble cause.
Georges Monti