Hawthorne
de Antoine TRAISNEL
Essais (AUX FORGES DE VULCAIN) | Paru le 02/07/2015 | 20,00 €
Nathaniel Hawthorne disait être « l’homme de lettres le plus obscur d’Amérique ». Homme réservé qui fuyait les mondanités, bâtisseur d’une œuvre à contre-courant des canons romantiques de son époque, Herman Melville vit pourtant en lui le seul auteur américain susceptible d’être comparé à Shakespeare. Désormais un classique incontournable de la littérature américaine, l’auteur de La Lettre écarlate reste méconnu en Europe, et particulièrement en France.
L’essai littéraire d’Antoine Traisnel est l’occasion de mettre en lumière cette figure singulière en mêlant éléments biographiques et analyse des œuvres. Mû par le même élan critique qui anime ses fictions, Hawthorne interroge la manière dont l’allégorie, forme d’écriture prisée par Hawthorne alors même que le romantisme l’avait vouée à l’obsolescence, fait et défait la trame de l’imaginaire américain. L’allégorie ne renvoie pas chez Hawthorne à un système figé de correspondance entre un discours et son sens présumé. Il s’agit au contraire d’une « puissance de figuration », qui met à l’épreuve certains présupposés qui travaillent et hantent l’acte critique.
Dans cet essai magistral, on découvre derrière la silhouette de l’homme raffiné un artiste engagé qui use de l’allégorie pour dénoncer le conformisme de son époque et prend ainsi sa place parmi les plus grands écrivains américains, aux côtés de Ralph Waldo Emerson, Henry David Thoreau et Henry James.