Fantasia
La mort n’est rien. L’Esprit seul triomphe. Ce livre est la contribution de croisade d’un postulant poète que l’attente d’un soulèvement a déjà tué. À force de me chercher au fond de tous les trous noirs, j’ai transformé l’ombre elle-même en flambeau des dernières espérances.
A. L.
Avec une postface de Guillaume Basquin :
« Les mots de ce manuscrit nous ont littéralement sauté à la figure?: c’est une fantaisie chromatique. Tous les commentaires bavards et verbeux sur les attentats de Paris du 13-Novembre 2015 seront rendus illisibles par cette matrice hautement littéraire — le chant d’une révolte métaphysique — celle de l’Esthétique. »
Sommaire
Avant-propos ............................................................................. 11
I. Timeline .................................................................................. 21
II. Cannibalido ........................................................................ 35
III. L’art de chanter la palinodie ................................. 51
IV. Chanson pour mon enterrement .......................... 59
V. Comédie-ballet .................................................................... 71
VI. Impressions .......................................................................... 81
VII. Improvisations .............................................................. 89
VIII. L’Athée foudroyé – acte 1 ......................................... 99
IX. L’Athée foudroyé – acte 2 ......................................... 111
X. Composition .................................................................... 121
XI. Composition (suite) ....................................................... 131
XII. Disparaître ici – amour et/à la ceinture explosive ... 139
Postface (de Guillaume Basquin) ......................................... 165
Bonus
Début de la postface de Guillaume Basquin :
Mots pour Fantasia
“We’re on the eve of the complete fall of Western ideas and life-values […] We’re in the process of developing more meaningful values, and our music is a direct extension of this.”
Antony Braxton, Three Compositions of New Jazz
Voici un texte, Fantasia, qui a divisé la maison Tinbad (il n’est pas sans rappeler les gestes, incompréhensibles au sens commun, de certains mystiques comme el Hallâj). Il a divisé à cause de sa subversion des poncifs communément admis et acceptés par la communauté. La France entière a « communié » autour d’une soi-disant « génération Bataclan », sans fouiller plus avant les raisons de l’Histoire — en vrac?: des centaines d’années d’humiliations, des frontières arbitrairement imposées par l’Occident au Moyen-Orient, une stigmatisation de l’Islam, etc. — toutes raisons qui annoncent, balafre grandiose, le châtiment divin qui parcourt comme un frisson l’échine de ce livre, une esthétique impitoyable du courroux, nécessaire au redémarrage consécutif de l’Histoire. Il a en revanche emporté l’adhésion générale sur ce point?: la vivacité et la musicalité de son style. En bref, on y a entendu des bagatelles contre d’autres massacres, doublées d’une fulmination toute bloyenne. Un style est né. Plus viril que tout ce qu’on a pu voir depuis de nombreuses années — c’est une révolte sur le motif de l’actualité (actu- alitée de par la mollesse générale de la pensée contemporaine??). Mais aussi?: plus méditerranéen, avec une boussole orientée au Sud?: « Bâtir une œuvre méridionale?: tout est là. » Son beau souci.
Malgré cela, ce livre reste inacceptable et irrécupérable. C’est en ces termes que l’auteur présenta son texte à un éditeur un peu fatigué (mais quel éditeur ne l’est pas, aujourd’hui??) de la place de Paris, qui le refusa. Pourtant, il écrase et démodera tout ce qui s’est dit sur le sujet. Écriture de feu. Feu couvant sous langue. Par ses connaissances théologiques et philologiques, certes?; mais surtout par son style, style théâtral à débordement faussement « parlé » qui fera l’homme (l’auteur Anton Ljuvjine — retenez bien les deux « j » qui entourent le « u » et le « v » de son patronyme comme les deux lames d’un cimeterre), soyez-en sûrs?! Les mots de ce manuscrit nous ont littéralement sauté à la figure?: c’est une fantaisie chromatique. Tous les commentaires bavards et verbeux sur les attentats de Paris du 13-Novembre 2015 seront rendus illisibles par cette matrice hautement littéraire — le chant d’une révolte métaphysique — celle de l’Esthétique. Quoi?? Est-ce interdit que de peindre le drame des Huit (deux fois quatre) Cavaliers de l’Apocalypse qui ont ravagé Paris ce soir-là?? Au prétexte que ce serait trop proche de nous dans le Temps?? Voire… En faut-il laisser l’appréciation et le commentaire aux seuls intellectuels de télévision?? (Guy Debord, ce grand stratège, le plus grand de son siècle, nous chuchote à l’oreille?: « Non, non… Prenez la place… Il est temps?! ») Dans le Temps, on le sait, ce qui reste d’une civilisation, c’est l’Art. Nous faisons donc ce pari eschatologique?: ce livre sera le Manifeste d’une certaine jeunesse?: l’espoir sorti du bûcher?: notre gain ne pourra qu’être infini.
On a déjà reproché à Ljuvjine ses filiations trop marquées… Mais quoi?! un jeune écrivain ne doit-il pas toujours se trouver un/des modèles?? Ce serait ne pas voir les nombreux détournements autres qui affleurent dans ce texte à montage temporel, ne pas entendre l’originalité de l’épigramme, dans la droite lignée de Rabelais (pour les nombreuses horreurs dites), Nietzsche (pour l’aristocratie esthétique des propos) et Céline (qui tenait musée des insultes, on s’en souvient — on se souvient de tout?!). Au début était… l’absorption.
Fiche technique
Prix éditeur : 16,00 €
Collection : Chant
Éditeur : TINBAD
EAN : 9791096415052
ISBN : 979-10-96415-05-2
Parution :
Façonnage : broché
Poids : 190g
Pagination : 176 pages