JOURNAL DE BELFORT
de BEATRICE DOUVRE
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 20/09/2017 | 20,00 €
Dès la parution de son Œuvre poétique en 2000, Béatrice Douvre (22 avril 1967 — 19 juillet 1994), qui n’aura publié de son vivant que quelques dizaines de textes dans des revues, a été reconnue comme l’une des personnalités marquantes de sa génération. Ses poèmes sont hantés par le mal dont elle souffrait, l’anorexie, contre lequel elle ne cessa de lutter jusqu’à sa mort, à vingt-sept ans.
Durant les six derniers mois de sa vie, Béatrice Douvre concentra l’expérience de sa vie et de son écriture – les deux étant indissociables chez elle – dans un cahier que nous publions aujourd’hui. « Le manuscrit m’obsède, j’y ai mis mon amour, ma vérité, mon vertige », note-t-elle dans ce Journal de Belfort qui est d’abord l’évocation d’une liaison douloureuse, mais devient vite un champ d’exploration de toutes les formes s’offrant à l’écrivain, qui savait sa vie menacée. L’écriture quotidienne ne cesse de s’enrichir, jusqu’aux pages de la section intitulée Passante du péril, où l’expérience de l’anorexie et de l’hôpital psychiatrique se trouve décrite avec un réalisme saisissant.
Les quatre sections de ce livre, qui s’achève par les tout derniers poèmes qu’ait écrits l’auteur, renouvellent la forme du journal intime et créent un univers lyrique d’une intensité inoubliable. Il y avait chez Béatrice Douvre une pureté que rien ne pouvait atteindre, et qui triomphe ici des expériences qui l’ont parfois conduite au paroxysme de la souffrance. Un livre aussi beau que troublant.