La définition des identités
de Carole FERRET
Cahiers d'Asie centrale (PÉTRA) | Paru le 21/12/2011 | 30,00 €
Sous la direction de Carole Ferret et Arnaud Ruffier
Carole Ferret et Arnaud Ruffier ont été pensionnaires scientifiques de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale. C. Ferret est docteur en ethnologie et anthropologie sociale, chargée de recherche au CNRS. A. Ruffier est docteur en anthropologie sociale et culturelle, ancien élève de l’EHESS.
Que signifie être Sarte, Kirghize, Tatar, membre de telle mahalla, de telle corporation, de tel lignage, originaire de telle vallée ou de tel aoul en Asie centrale contemporaine ? Ce numéro 19-20 des Cahiers d’Asie centrale consacré à la définition des identités tente de jeter un éclairage nouveau sur la question. Il analyse différents aspects de la construction identitaire dans plusieurs pays de la zone concernée : Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan, mais aussi Iran, Afghanistan, Azerbaïdjan, principalement au cours des XXe et XXIe siècles.
Si le terme identité a été largement galvaudé ces dernières années, la question identitaire revêt une acuité toute particulière sur le terrain centrasiatique. Sur quels éléments se sont construits et se construisent encore les identités collectives en Asie centrale ? Comment ces éléments se combinent-ils entre eux ? Quel rôle y joue l’État ? Quelle place est réservée aux minorités ? L’identité est-elle essentiellement liée à l’appartenance à un territoire ? Comment certains artefacts culturels sont-ils exploités pour aiguiser la conscience identitaire ?
À la recherche d’un équilibre entre les tenants de l’école soviétique, naguère adeptes d’une conception essentialiste de l’ethnos, et les chercheurs occidentaux, actuellement enclins à une position constructiviste, vingt chercheurs – occidentaux et centrasiatiques – tentent de répondre à ces questions, en démêlant les multiples composantes de l’identité et leur imbrication.
L’ensemble du volume permet de comprendre que, sans être des créations ex-nihilo totalement artificielles, les identités collectives centrasiatiques, toujours multidimensionnelles, ont été manipulées et se sont construites par des processus de simplification et de modélisation, consistant à gommer certaines différences pour en accentuer d’autres et à remplacer des structures complexes et enchevêtrées par des structures plus simples et plus lisibles, juxtaposées ou emboîtées.