D'une édification l'autre : Socialisme et nation dans l'espace (post)-communiste
de Marlène LARUELLE, Catherine SERVANT
Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement (PÉTRA) | Paru le 01/01/2008 | 29,00 €
Frédéric BERTRAND est docteur en anthropologie sociale, affilié au laboratoire ATOTEM (Université de Bordeaux II), associé au groupe de recherche "Discours sur le déterminisme ethnique en Russie post-soviétique" (Institut Européen Est-Ouest, ENS-LSH), directeur du Collège universitaire Français de Saint-Pétesbourg en 2000-2002. Ses recherches sur l'anthropologie soviétique et post-soviétique traitent, au travers d'une approche réflexive, des enjeux de l'écriture de l'histoire disciplinaire et du régime d'historicité de l'anthropologie en Russie. Il a publié "L'anthropologie soviétique des années 20-30. Configuration d'une rupture" (Presses Universitaires de Bordeaux, 2002) et une dizaine d'articles dont : "Le Temps des autres et le temps des siens: l'anthropologie soviétique et post-soviétique dans ses rapports problématiques à la temporalité" ("Slavica occitania", n°22, 2006); "Les Enjeux de l'image dans l'anthropologie soviétique des années 20-30" ("Annales HSS", n°1, janvier-février 2006).
Étienne BOISSERIE est maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Paris), en charge des enseignements d'histoire tchèque, slovaque et centre-européenne, docteur en histoire de l'INALCO, diplômé en droit public et international, membre du Centre d'étude de l'Europe médiane (CEEM). Auteur de plusieurs articles et études sur l'histoire et l'historiographie slovaques, il a également publié les ouvrages: "Un conflit entre normes européennes et mémoires nationales: la question magyare en Roumanie et en Slovaquie 1993-1997" (Paris, L'Harmattan, 2003) et (en co-direction avec Catherine Servant) "La Slovaquie face à ses héritages: horizons critiques de la culture slovaque contemporaine" (Paris, L'Harmattan, 2004).
Magda CARNECI est poète, essayiste, docteur en histoire de l'art (EHESS, Paris, 1997), chercheur à l'Institut d'Histoire de l'Art de l'Académie roumaine jusqu'en 2001, lectrice de roumain à l'INALCO (Paris) de 2001 à 2005, membre du CEEM. Elle est à présent directrice de l'Institut Culturel Roumain de Paris. Son champ d'intérêt scientifique reste les arts visuels en Europe de l'Est au cours du XXe siècle, de l'avant-garde au postmodernisme. Elle est l'auteur de plusieurs livres d'art dont "Art of the 1980s in Eastern Europe. Texts on Postmodernism" (Bucarest, Paralela 45, 1999, en anglais) et "Artele plastice în România 1945-1989" [Les Arts plastiques en Roumanie 1945-1989] (Bucarest, Meridiane, 2000). Elle est également la co-éditrice du volume collectif "Perspectives roumaines. Du postcommunisme à l'intégration européenne" (L'Harmattan, 2004), et, très récemment, l'auteur de "Art et pouvoir en Roumanie 1945-1989" (Paris, L'Harmattan, 2007).
Bruno DRWESKI est maître de conférences HDR à l'INALCO, secrétaire scientifique du Centre d'étude de l'Europe médiane, historien, politologue, professeur (invité) de l'Université de Rzeszow (Pologne). Entre autres, il est l'auteur de "La Biélorussie" (Presses Universitaires de France, 1993), "Le 'Petit parlement biélorussien' - les Biélorussiens au parlement polonais de 1922 à 1930" (Paris, L'Harmattan, 2002), et il a dirigé "Octobre 1917: causes, impact, prolongements" (Presses Universitaires de France, 1999). Parmi ses derniers articles : "Nationalisme, Etat et société. La Pologne à l'ombre du Maréchal Pilsudski" et "Pologne-Russie: Mythes, réalités et perspectives" in F. Bafoil (dir.), "La Pologne" (Paris, Fayard-CERI, 2007).
Marlène LARUELLE est docteur de l'Institut national des langues et civilisations orientales (Paris), rattachée à l'équipe pédagogique de la spécialité Russie-CEI au sein du master de recherche de l'IEP de Paris et chercheur associée au Centre d'étude des mondes russe, caucasien et centre-européen (EHESS-CNRS). Elle travaille en philosophie politique sur les idéologies nationalistes dans l'espace post-soviétique, principalement en Russie et en Asie centrale. Elle a publié, entre autres, "L'idéologie eurasiste russe ou comment penser l'empire" (Paris, L'Harmattan, 1999), "Mythe aryen et rêve impérial dans la Russie du XIXe siècle" (Paris, CNRS-Editions, 2005), "La Quête d'une identité impériale. Le néo eurasisme dans la Russie contemporaine" (Paris, Petra, 2007). Elle a co-écrit avec Sébastien Peyrouse deux livres sur l'Asie centrale: "Les Russes du Kazakhstan. Identités nationales et nouveaux Etats dans l'espace post-soviétique" (Paris, Maisonneuve et Larose, 2004) et "Asie centrale, la dérive autoritaire" (Paris, Autrement-CERI, 2006).
Nicolaï MITROKHIN est collaborateur scientifique de l'association Mémorial, spécialiste des questions religieuses et du nationalisme russe. Il est l'auteur, entre autres ouvrages, de "Russkaâ partiâ: Dvizenie russkih nacionalistov v ssr 1953-1985" [Le Parti russe: le mouvement des nationalistes russes en URSS, 1953-1985] (Moscou, NLO, 2003) et "Russkaâ pravoslavnaâ cerkov': sovremennoe sostoânie i aktual'nye problemy" [L'Eglise orthodoxe russe: état des lieux et problèmes actuels] (Moscou, NLO, 2004). Il a également publié de nombreux articles et rapports sur la situation des droits de l'homme, en particulier des droits religieux, en Russie et en Asie centrale. Il travaille actuellement en Allemagne, dans le cadre d'une bourse de la Fondation Humboldt, sur les archives du Parti communiste d'Union soviétique.
Silvia SERRANO est maître de conférences en science politique à la faculté de droit et de science politique de l'Université d'Auvergne et chercheur au Centre d'étude des mondes russe, caucasien et centre-européen (EHESS-CNRS). Ses recherches actuelles portent sur les recompositions géopololitiques aux marches méridionales de l'espace post-soviétique, notamment le Caucase méridional, et sur les nouvelles religiosités au Caucase: islam mondialisé, émergence des religions chrétiennes prosélytes, place de l'Eglise dans la société géorgienne contemporaine. Elle est auteur, notamment, de "Géorgie. Sortie d'empire" (Paris, CNRS-Editions, 2007), et co-auteur (avec A. Le Huérou, A. Merlin et A. Regamey) de "La Tchéchénie, une affaire intérieure? Russes et Tchétchènes dans l'étau de la guerre" (Paris, CERI-Autrement, 2005).
Catherine SERVANT est maître de conférences de littérature tchèque à l'INALCO, diplômée en histoire et en lettres, docteur de l'EHESS (Paris), membre du Centre d'étude de l'Europe médiane. Outre une vingtaine d'articles portant sur l'histoire littéraire, culturelle et intellectuelle des pays tchèques et de la Tchécoslovaquie (XIXe et XXe siècles), elle a publié en 2000, aux Presses universitaires de Montpellier, "Critique et nation. La naissance de la critique dans les lettres tchèques (1860-1890)", et co-dirigé avec Etienne Boisserie "La Slovaquie face à ses héritages: horizons critiques de la culture slovaque contemporaine (Paris, L'Harmattan, 2004). A l'occasion des Belles Etrangères tchèques (1999), dont elle assurait le conseil littéraire, elle a coordonné l'anthologie "Treize écrivains tchèques" (Ed. de l'Aube, 1999) et publié "Nouvelles pragoises", anthologie de nouvelles du XXe siècle (Paris, L'Esprit des Péninsules, 1999). Elle est aussi traductrice littéraire du tchèque et du slovaque.
Virginie SYMANIEC est docteur de l'Institut d'Etudes Théâtrales de l'Université de Paris III. Elle a soutenu sous la direction de Martine de Rougemont une thèse intitulée "Des dramaturgies biélorusiennes à la dramaturgie biélorusienne soviétique: une tragédie de pouvoir" (2000). Auteur de nombreux articles sur les relations entre culture et politique en Biolorussie, et boursière de la Fondation Nationale de la Recherche Suisse, elle poursuit actuellement sa formation postdoctorale en épistémologie comparée des discours sur les langues d'Europe centrale et orientale au Département d'Etudes Slavesde l'Université de Lausanne, sous la direction de Patrick Sériot.
Yves TOMIC est ingénieur d'études à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (Université de Paris X-Nanterre), chercheur associé au Laboratoire d'analyse des systèmes politiques (CNRS, Université de Paris X-Nanterre), co-fondateur de la revue "Balkanique" et de l'Association française d'études sur les Balkans. Il est l'auteur de "La Serbie du prince Milos à Milosevic" (Bruxelles, Peter Lang, 2003) et a publié, entre autres articles: "Du réveil national au 'réveil' religieux? Le cas de la Serbie au tournant du XXIe siècle" ("Balkanique", vol. IX, n°1-2, décembre 2005); "La Vie politique en Serbie de 1987 à 2004: une chronologie" ("Revue d'études contemporatives Est-Ouest", vol. 35, n°1-2, 2004); "La Dérive autoritaire et nationaliste en Serbie: 1987-2000", in S. Yerasimos (dir.), "Le Retour des Balkans, 1991-2001 (Paris, Autrement, 2002).
Alexandre VERKHOVSKI dirigie le Centre d'information et d'analyse spécialisé sur les questions religieuses (SOVA), basé à Moscou, et compte parmi les fondateurs du centre d'analyses politiques Panorama. Spécialiste de l'Eglise orthodoxe russe, il a publié "Politiceskoe pravoslavie. Russkie pravoslavnye nacionalisty i fundamentalisty, 1995-2001" [L'Orthodoxie politique. Les nationalistes et fondamentalistes orthodoxes russes, 1995-2001] (SOVA, 2003). Il a co-écrit de nombreux ouvrages et articles consacrés aux différents courants nationalistes russes publiés par Panorama, notamment (avec E. Mikhaïlovkaïa et V. Pribylovski) "Rossiâ Putina. Pristratnyi Vzglâd" [Regard biaisé sur la Russie de Poutine], 2003. Il a également dirigé plusieurs recueils collectifs, dont : "Cena nevavisti.Nacionalizm v Rossii i protivodejstvie rasistkim predstupleniâm" [Le Prix de la haine. Le nationalisme en Russie et l'opposition aux crimes racistes] 2005; "Putâni nesvobody" [Les chemins de la non-liberté], 2005; Demokratiâ vertikali [Démocratie de la verticale], 2006.
La fréquente cristallisation intellectuelle et politique des anciens pays de l'Est autour du thème de la nation réactive-t-elle aujourd'hui des problématiques nationales nées au XIXe siècle, et restées en suspens pendant un intermède communiste de durée variable, ou peut-elle être considérée comme la survivance d'un ensemble d'idées et de valeurs entretenues par les différents régimes communistes mêmes?
En se proposant d'explorer les liens entre construction de la nation et construction du socialisme, cet ouvrage collectif réunit des dix-neuvièmistes et des vingtièmistes, des historiens et des spécialistes d'histoire culturelle, intellectuelle et artistique, afin d'amorcer un travail comparatiste entre les aires que l'on s'emploie trop rarement à rapprocher, l'Europe centrale et les Etats (post-)soviétiques.
Les investigations présentées ici portent en premier lieu sur les régimes communistes, contraints de s'adapter aux contextes nationaux et conduits à développer eux-mêmes, à différentes échelles, un nationalisme s'inscrivant dans une certaine continuité, légataire singulier d'un imaginaire national construit au XIXe siècle - et nullement en rupture avec ce dernier. Or, une telle réflexion tend aussi vers l'époque contemporaine et la nouvelle carte européenne née de la chute du rideau de fer : de la construction du socialisme à la (re)construction de la nation.