Cléo est née rêveuse, habitée dès l'enfance par l'image de Klaatu, ce fascinant extraterrestre, issu du film-culte « Le jour où la terre s'arrêtera ». Avec un alien comme idéal masculin, une grand-mère spartakiste et une mère misandre, il lui faudra bien deux lignes de vie pour aller au bout de sa route et se réaliser. Ses rêveries, ses études, ses lectures, ses écritures en feront une romancière, sa conscience sociale et politique, une révoltée. Et ses rencontres aussi, sans doute.

Ces vies de Cléo, entre Marx et Mars, sont celles d'une femme de caractère, luttant pour aimer, pour vivre émancipée. Et c'est avec ahurissement qu'elle assiste au spectacle que lui offre le monde, et la société, ou la contestation des pouvoirs des seventies, laissera vite la place à la soumission aux avoirs dans les décennies suivantes. Bien incapable d’ être opportuniste ou cynique, Cléo fera les frais des trahisons et retournements de veste... Trompée, flouée, bafouée, elle en mourra bel et bien, mais, tel le phœnix, renaîtra de ses cendres.

Poursuivant sans relâche son travail de romancière, accrochée très fort à sa plume et à celles de son ange gardien, le bel extra terrestre qui l’accompagnera par delà la mort -la vraie et définitive-, Cléo ira, vaille que vaille, jusqu’au bout de ses combats et de ses rêves...

Au-delà du portrait d'une femme, on découvre dans ce récit le tableau d'un Paris mystérieux, celui aussi d'un certain milieu pétri de contradictions entre militantisme et bourgeoisie.