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l'autre LIVRE

Cahiers de poésie

Sur une colonne absente

de Anaïs BON

Cahiers de poésie (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 22/08/2022 | 19,00 €

La faim fait trembler les jambes,

rend les articulations précaires.

Elle ne loge pas au niveau du ventre,

mais dans l’être tout entier en défense,

dans sa frontière avec un monde inquiètant.

 

La créature dans la nudité de la faim est place faible,

terrain refu à la conquête.

 

 

La faim interrompt les mains dans leurs décisions,

introduit des zones fatales de maladresse.

Les membres, ignorants de ce qui pourrait les nourrir,

refusent toute collaboration.

prendre devenu compliqué,

il y a de bonnes chances que la faim persiste.

 

 

Cet ouvrage est un recueil de poèmes qui laissent crier certaines douleurs, douleurs liées aux pertes ou aux absurdités de l’existence. Anaïs de sa plume sensible et belle nous invite à voyager dans les pensées et les émotions qui la traversent pendant son deuil, une plongée en eaux sombres. La grande maturité de l’écriture et l’élaboration de cette colonne absente propose de mettre des mots sur le vide.

Anaïs propose une poésie délicate et puissante, une poésie écrite et à travers son prisme elle offre une possible consolation.

À travers ses doutes et sa détresse, elle questionne le sens des choses ou leur absurdité sans nous entrainer dans une noirceur de romantique.

Le talent des poètes est bien de nous faire supporter la douleur de l’existence en l’éclairant d’une beauté insoupçonnée.

.

 

Née en 1982, Anaïs Bon vit en Ile-de-France où elle travaille comme traductrice, formatrice et facilitatrice graphique. Elle publie son premier recueil, Dominicales, à 21 ans aux Éditions Mémoire Vivante. S’ensuivront Abside (2005) et Tapis d’Ivraie (2009). En 2015, elle publie avec François Heusbourg le recueil Seul / double, construit par échanges successifs de poèmes par courriels sur onze mois. Ayant pris goût à l’écriture en collaboration, elle poursuit les expériences avec le poète Arescourt (TAROT et 2018 et ARBRE en 2019).  En 2018, elle mène une autre expérience d’écriture croisée avec le poète et photographe Hervé Naillon, dans Dialangues. Sa pratique artistique se frotte volontiers au théâtre, comme metteur en scène au sein de la Compagnie de l'Arme Blanche qu'elle a co-fondée en 2006, et de plus en plus au dessin, comme croqueuse et illustratrice.

 

Le témoins du temps et autre traces

de Salah OUDAHAR

Cahiers de poésie (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 24/08/2021 | 15,00 €

Le poète déroule un récit éclaté sur plusieurs dimensions dans une trame serrée autour de la question de l'identité. Celle-ci est déclinée à travers ses différents attributs maintenus sous une oppression et une négation séculaires, valeurs, langue, histoire et territoire semblent subir dans un mouvement de reflux une désertion qui prépare à son anéantissement. Serions-nous devant l'irréversible ? L'inerte et le vivant sont sollicités dans un soliloque évocateur qui sonde la mémoire et interroge le destin. Des mots ruisselants de poésie et de sens brisent le silence de la pierre, de la terre et de la mer pour témoigner du passé, oublié, nié ou perverti par les circonvolutions de l'histoire et l'arbitraire des hommes. Le récital aurait pu aussi s'intituler "De quelles vérités sommes-nous fait ?", car le voyage auquel nous convie l'artiste est une introspection sur nous mêmes, ce que nous fûmes et ce que nous sommes devenus à notre insu. Les pierres antiques parlent, racontent et font méditer ceux qui les observent. Salah Oudahar les côtoie dès son premier éveil à la vie, elles font partie du décor de son enfance, elles captivent sa sensibilité. Il s'empare de leurs murmures et pénètre le mystère du temps qui passe qu'elles portent dans leur silence éternel. Que reste-t-il des temps héroïques plein de gloires et de promesses ? Un vol de mouette au-dessus des plages muettes ? Des pierres figées dépouillées de leur histoire par l'indifférence générale qui les condamne à devenir poussière des rêves en ruines délaissés par des hommes jadis libres ? Une mer qui n'appelle qu'aux départs ? Tous les combats seraient-ils vains quand la souffrance, l'exil et l'errance pèsent sur les jours présents et menacent ceux à venir ? Que vaut un retour d'exil quand la rupture est déjà consommée ? L'aède déclame son ire et sa douleur, mais ne se résigne ni à l'impuissance ni à l'abandon. La pierre, la terre, la mer, les hommes et les femmes de son pays lui collent au verbe dans un monologue qui rejette toute tentation de renoncement par humanité et amour de la liberté hérités de ses ancêtres.

Mokrane Gacem .

ÉCRINS

de Martin TRONCHON

Cahiers de poésie (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 24/08/2021 | 15,00 €

Certains instants s’attardent sur nos

chemins tangibles De ceux que l’on retrace À l’encre halluciné de la mémoire
Des secondes chavirées dans la bourrasque des esprits

Maquillées au fard blême dans le silence des songes

Promeneur tardif

de Yves NEYROLLES

Cahiers de poésie (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 01/10/2019 | 15,00 €

Pluie

 

Il pleut sur la ville,
sur la prison,
sur le ventre de la femme que l
enfant à naître arrondit.

Autour, lon passe,
l
on court au long du mur sans faille ni volet,

lon saute par-dessus les petites mares que lorage invente là-devant.

Elle, debout, immobile,
reste devant la double porte.

Leau ruisselle de partout,
l
enfant navigue par les mers chaudes de son ventre,

senvole et plonge doucement.
Elle le tient bien enfermé devant le jour qui dégouline,

comme elle sobstine
à retenir le fardeau qu
elle porte au bout de ses bras,

contre sa jupe : cette provision de soleil et de braise, confectionnée durant la nuit,
qu
elle apporte à celui vers lequel ses yeux tremblent, traversant leau,
puis l
écran des gardes, les couloirs ponctués de clefs, le souffle coupé des hommes,
puis le déferlement des mots,
plus fort que la pluie sur les toits,
et le silence plus évidant,
à la recherche d
un visage, brêve escapade, immobile, les corps seffleurent,
une main caresse son enfant.

Il pleut sur la ville. Il pleut longtemps. Sur lenfant à naître.

 

RESSACS

de Mylène MOUTON, Illustratrice YAEL ANTOON

Cahiers de poésie (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 01/09/2014 | 12,00 €

POÉMES CHOISIS

de Alain BORNE, Photographe YAEL ANTOON

Cahiers de poésie (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 01/09/2014 | 10,00 €

NOUS IRONS AU PLUS PRÈS

de Marc ROUSSELET, Illustratrice YAEL ANTOON

Cahiers de poésie (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 01/09/2014 | 12,00 €

Je peux te raconter Jourdan que dans mes mains, lopin d’affolements fertiles, elle frissonne et sur ma peau s’écoule sa source nocturne. Poitrine contre poitrine, entre soupir et cri, j’appartiens aux quatre éléments. À la fascination, à la  parole, à la mémoire, à ce qui deviendra plaie. Notre ombre dans la chambre délimite le prodigieux projet d’aimer.

L’interstice entre son corps et le mien demeure continûment divisible. Pour expliquer  cela, je serais capable d’aller jusqu’au mensonge tant l'agencement de cet entre-deux m'angoisse. Elle le sait bien, qui n’a qu’à se tendre pour que le miracle d’un avenir possible se reproduise.

À force d'amarrer dans le secret, nous parviendrons à jouer avec le verbe aimer à tous les temps. Le temps de la pluie qui frappe aux vitres et celui du soleil sur une place de village. Le temps des rires et celui des étreintes.  Qui s'engoue n’a rien à redouter, voilà ce que porte en graine nos futures nuits.