Souvenirs d'un acteur et notes de travail
de Charles DULLIN
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 08/10/2020 | 19,00 €
de Charles DULLIN
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 08/10/2020 | 19,00 €
de Mireille GANSEL
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 06/02/2020 | 15,00 €
Tout commence dans l’atelier du potier avec qui l’auteur apprend à travailler l’argile sur son tour : ce qui naît entre les mains de l’artisan est le fruit d’un lent savoir, d’une science de la matière, d’une sagesse qui sait d’instinct que tout ce qui vit et meurt est porté par le mouvement de la Terre. Cette méditation rejoint le thème éternel de la vie comme voyage, migration perpétuelle. Voici l’auteur lancée sur des chemins nouveaux pour elle : vers l’Espagne d’abord où, à Tolède, s’éveille en elle le souvenir du poète mystique par excellence, Jean de La Croix, mais aussi du Greco, peintre du mystère absolu venu de Crète en Espagne, et des Juifs qui bâtirent la synagogue du Transit. Ce qui l’a conduite sur ces routes, c’est le désir de retrouver une source enfouie. Un mot lui sert de talisman, emprunté au provençal de Mistral : neissoun, l’endroit où naît une source. La terre ne vit que par les rivières, les fleuves, qui sont eux-mêmes des êtres vivants. Pour combien de temps ?
La quête ne peut s’arrêter là. A l’autre extrémité du globe, en Nouvelle-Zélande, un phénomène extraordinaire vient de se produire, signe d’espoir pour tous ceux qu’inquiète l’avenir de l’humanité : les Maoris ont obtenu la reconnaissance du fleuve Whanganui comme personne juridique, membre à part entière de leur communauté, et par conséquent le droit pour lui à la protection de son intégrité morale et physique. Mireille Gansel est allée plusieurs semaines voir par elle-même et surtout écouter ce fleuve. Il lui a parlé, et c’est cette « voix du fleuve » qui donne son titre au livre. Elle enseigne que toutes les routes, à leur façon, et toutes les vies humaines, sont des fleuves, des chemins d’éternité.
Que la littérature ait quelque chose à dire sur les questions écologiques, voici un livre éminemment à même de le prouver. Mireille Gansel, à sa façon modeste et sans grandes phrases, y pose les prémisses d’un nouvel humanisme.
La Voix du Fleuve est le quatrième livre de Mireille Gansel publié par les éditions de La Coopérative.
de ROBINET JACQUES
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 08/11/2019 | 22,00 €
Dans Un si grand silence, Jacques Robinet évoquait la mort de sa mère et son cheminement pour survivre au deuil. Il renoue dans ce nouveau livre avec l’écriture autobiographique. La Monnaie des jours constitue comme la somme de l’expérience de toute une vie, dans une présentation originale, à la fois discontinue et profondément cohérente. Passé, présent et avenir se succèdent sous des formes d’écriture à chaque fois différentes.
Une série de proses brèves évoquent le passé, de la guerre d’Algérie à des instantanés intimes. Le présent surgit à travers les feuillets d’un journal tenu entre 2012 et 2019, où l’émerveillement souvent voluptueux de vivre s’allie à la permanence de doutes religieux reflétant une vision très contemporaine. La troisième partie prolonge le journal par une série d’aphorismes, de visions, de conseils permettant d’envisager un avenir enfin plus habitable. Ces fragments constituent à la fois un art poétique et l’apprentissage d’une fragile sérénité capable de maintenir en dépit de tout la lueur de l’espérance.
Ce livre frappe d’abord par l’originalité de sa structure. L’auteur associe plusieurs formes d’écriture, qu’unifie un ton très personnel, l’ancrage dans l’autobiographie mais aussi le désir de proposer une vision ouverte, nourrie manifestement par son expérience de psychanalyste autant que par son parcours de poète. Outre la beauté de l’écriture, toujours remarquable, le lecteur trouvera dans ces pages une sagesse très humaine, un témoignage sans parti pris.
Ce livre s’inscrit ainsi dans la lignée des Notes intimes de Marie Noël ou du Journal de Julien Green.
de CHAMPFLEURY
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 18/10/2019 | 20,00 €
Ami de Courbet, de Baudelaire et de Flaubert, historien d’art, érudit, mémorialiste et romancier, premier théoricien français du « réalisme », Champfleury (1821-1889) a connu son plus grand succès avec Les Chats, livre légendaire qui est toujours resté un bréviaire secret pour les amoureux des félins.
Cet ouvrage paru en 1869 est une sorte d’encyclopédie des chats qui examine leur place dans l’histoire et la littérature, combat les préjugés à leur endroit, rend hommage aux grands hommes qui les ont aimés et décrit leurs comportements à travers une foule d’observations fines et d’anecdotes curieuses et amusantes. Pour accompagner son livre, Champfleury, qui était au cœur de la vie artistique de son temps, s’est assuré la collaboration de ses amis les plus prestigieux, parmi lesquels notamment Manet, Delacroix et Viollet-le-Duc. Les illustrations que ceux-ci lui ont confiées donnent à cet ouvrage un charme unique.
La présente réédition rend pleinement justice, par une mise en page soignée, à ces documents graphiques exceptionnels qui dialoguent avec le texte. Qu’il s’agisse des études de chats de Grandville, du portrait du chat de Victor Hugo, des chats égyptiens dessinés pour l’occasion par Prosper Mérimée, ou de l’œuvre de Mind que Madame Vigée-Lebrun surnommait « le Raphaël des chats », le livre de Champfleury est une magistrale déclaration d’amour au plus littéraire de tous les animaux.
de HENRI FRANCK
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 18/10/2019 | 22,00 €
« Depuis 1913, je tiens en grande estime le livre d’un écrivain mort jeune, Henri Franck, La Danse devant l’Arche, où l’expérience d’appartenir à une même génération a été célébrée pour la première fois dans les rythmes les plus puissants », écrivait Rilke le 13 mars 1922 à son jeune correspondant Rudolf Bodländer.
Issu d’une famille juive de Strasbourg installée à Paris depuis l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne en 1870, entré à dix-huit ans à l’Ecole Normale Supérieure en 1906, Henri Franck (1888-1912) a laissé le souvenir d’un brillant jeune philosophe, proche de Bergson, et d’un poète exceptionnellement prometteur. Très tôt, il collabore à des revues prestigieuses et fait partie du cercle de la Nouvelle Revue Française dès sa fondation. A vingt ans, il rencontre Anna de Noailles, avec qui il a une liaison empreinte d’une grande admiration réciproque. C’est elle qui préfacera La Danse devant l’Arche, publiée aux éditions de la NRF au lendemain de sa mort prématurée.
Le présent volume rassemble pour la première fois la plus grande partie des écrits connus d’Henri Franck : son œuvre poétique, les articles qu’il publia, et un ensemble de lettres d’une très haute valeur littéraire qui nous restituent de façon saisissante son rayonnement et sa présence. On y a joint un ensemble de témoignages permettant de mieux cerner son importance et son originalité : notamment ceux de Léon Blum, d’Henri Bergson, d’André Spire, de Gabriel Marcel ou encore de son cousin Emmanuel Berl, dont il orienta la destinée.
Jeune intellectuel engagé, Henri Franck, qui fut l’un des premiers auteurs de sa génération à revendiquer son identité juive et française au lendemain de l’Affaire Dreyfus, apparaît comme un témoin majeur de son époque. Au fil de ses poèmes et de ses lettres, la séduction de sa personnalité demeure intacte par-delà le temps.
de SINIGALLI LEONARDO
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 10/05/2019 | 18,00 €
« Je dis parfois en plaisantant que je suis mort à neuf ans ; je vous dis, à vous mes amis, que le pont sur l’Agri s’écroula une heure après notre passage ; et toujours plus je me convaincs que tout ce qui m’est arrivé ensuite ne m’appartient pas. »
Né au début du 20e siècle dans une famille paysanne, au sud de la péninsule italienne, Leonardo Sinisgalli quitte très tôt sa famille pour poursuivre ses études à Caserte, à Naples puis à Rome. Devenu ingénieur, il travaillera à Milan tout en commençant à publier ses premiers poèmes. Dans toute son œuvre, il ne cessera de revenir aux paysages et aux coutumes de son enfance, qui nourriront toujours son imaginaire.
Devenu un poète reconnu et un critique d’art influent, il publie en 1945 ce premier livre de souvenirs où il évoque à la fois la Basilicate de ses premières années (qu’il préféra toujours appeler de son ancien nom latin, la Lucanie) et quelques-uns des épisodes marquants de sa jeunesse loin de son village natal, ainsi que ses périodiques retours pleins de nostalgie vers sa terre natale, auprès de ses parents vieillissants et de ses sœurs.
Ce livre envoûtant restitue l’atmosphère d’une époque et surtout d’un territoire immémorial comme seul un poète sait les évoquer.
de Désiré-Émile INGHELBRECHT
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 19/04/2019 | 21,00 €
D.-E. Inghelbrecht (1880-1965) fut l’un des plus grands chefs d’orchestre du siècle dernier. Ses mémoires, publiés en 1947 et depuis longtemps introuvables, constituent non seulement un document de premier plan sur la vie artistique en France durant la première moitié du vingtième siècle, mais un texte d’une grande qualité d’écriture et d’un haut niveau de réflexion. Le titre, Mouvement contraire, en désigne d’emblée l’originalité formelle : le musicien raconte sa vie à rebours, en partant du présent et en remontant vers sa jeunesse et son enfance.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il se rend compte que ces années heureuses de sa vie ont coïncidé avec un âge d’or de la musique française. Ami intime de Claude Debussy, familier d’autres compositeurs majeurs comme Maurice Ravel, Inghelbrecht offre un témoignage humain essentiel sur cette période où sa carrière l’amena à diriger des orchestres aussi divers que ceux des Ballets Russes, de l’Opéra-Comique ou du Théâtre des Champs-Elysées. Rappelons qu’il fut le fondateur, en 1934, de l’Orchestre National de France.
La lecture de Mouvement contraire révèle un véritable écrivain, plein d’humour et de sensibilité, capable de brosser des portraits tour à tour tendres ou cruels de célébrités du monde culturel aussi bien que de son entourage – les deux coïncidaient parfois, puisqu’il était, entre autre, le gendre de Steinlen, le grand peintre de Montmartre et des chats. Au-delà d’un témoignage qui reste sans prix pour les mélomanes, ce livre nous fait vivre de l’intérieur l’éveil et l’épanouissement d’un talent musical hors pair.
Nous accompagnons ce volume d’un ensemble de documents iconographiques donnant à voir les principaux personnages du récit, permettant ainsi au lecteur de goûter la saveur d’une époque disparue, mais pleine encore d’enseignements pour aujourd’hui.
Edition comprenant quarante-deux illustrations et une discographie de D.-E. Inghelbrecht.
de JEAN INGELOW
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 09/11/2018 | 21,00 €
La troisième fée, celle assise sur les genoux de Jack, était vêtue d’une robe blanche et d’une large ceinture bleue. Ses bras étaient doux et potelés, et elle avait le visage d’une adorable petite fille.
A cette vue, l’esclave de Jack prit la petite créature sur ses genoux et lui demanda : « Comment se fait-il que tu sois différente de tes petits compagnons ? »
La petite créature répondit, d’une jolie voix zézayante : « C’est parce que Jack m’a embrassée. »
Tombé dans un grand églantier creux, Jack, un petit garçon, découvre des fées minuscules qui s’endorment dans sa poche. Emporté par un oiseau jusqu’aux confins du Pays des Fées, il y pénètre grâce à une barque enchantée. Mopsa, la plus charmante des jeunes fées, devient sa compagne inséparable… Jean Ingelow explore ainsi, comme on ne l’avait jamais fait avant elle, les rapports mystérieux existant entre le monde des fées er la réalité humaine.
Ce conte, traduit ici pour la première fois en français, s’inscrit dans la tradition très anglaise d’Alice au pays des merveilles ou des Chroniques de Narnia. Depuis sa publication en 1869, le succès de ce chef d’œuvre dans l’ensemble du monde anglophone ne s’est jamais démenti, particulièrement aux Etats-Unis. La présente édition reproduit les 41 gravures réalisées par Dora Curtis pour l’édition américaine de 1912, qui ajoutent encore à l’enchantement de la lecture en traduisant parfaitement l’esprit du texte.
Née en 1820 dans le Lincolnshire, Jean Ingelow devint célèbre à partir de 1863 avec la deuxième édition de ses poèmes, dont 200 000 exemplaires furent vendus aux Etats-Unis en quelques mois. Elle écrivit des romans pour adultes et de nombreux contes pour enfants. Le plus célèbre d’entre eux, La Fée Mopsa, est aujourd’hui considéré comme un classique. Jean Ingelow mourut à Londres en 1897.
de ROBINET JACQUES
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 19/10/2018 | 18,00 €
"Nul n'est responsable de sa genèse, mais chacun est libre d'en reconnaître les chemins d'ombre ou de lumière. Il ne s'agit pas tant de guérir en traquant à l?extérieur le responsable de notre malheur que d'en assumer la charge, afin d'y retrouver le chant secret du désir."
Dès la première page de ce récit, la mort de la mère de l’auteur provoque dans sa vie une cassure, le mettant face à ce « si grand silence » qu’il ne cessera plus d’interroger. Psychanalyste, il se trouve confronté à la nécessité de surmonter l’épreuve, en approfondissant l’aide que lui-même a toujours cherché à apporter aux autres dans les épreuves de l’existence.
Au cours d’un voyage en Inde, où il découvre un autre rapport au deuil, l’auteur fait l’inventaire du lien qui l’a uni à cette mère espagnole tant aimée et se trouve conduit, en s’adressant à elle par-delà la mort, à dresser le bilan de tout son itinéraire personnel. Il évoque ainsi ses relations avec ses proches, dont certains portent des noms célèbres, tels Jacques Maritain, François Mauriac, Julien Green ou encore Françoise Dolto, la conseillère fidèle, dont il a recueilli certaines des ultimes confidences.
Livre initiatique, gorgé d’expérience, nourri par une longue pratique de l’écoute des souffrances d’autrui, ce texte autobiographique n’est pas seulement la chronique d’un deuil mais aussi un témoignage d’espérance, où les interrogations religieuses vont de pair avec la reconstruction de soi-même.
On découvre dans ces pages une voix bienfaisante, qui semble rendue plus intense par des années d’attention à l’autre.
Jacques Robinet a publié huit recueils de poèmes. Un si grand silence est sa première œuvre narrative.
de Hugo VON HOFMANNSTHAL
Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 05/10/2018 | 20,00 €
Célèbre pour ses poèmes dès l’âge de 17 ans, Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) fut ensuite connu du monde entier en tant que librettiste des plus beaux opéras de Richard Strauss, du Chevalier à la rose à La Femme sans ombre. En dehors des pays de langue allemande, où son prestige littéraire est resté immense, cette renommée a longtemps éclipsé son œuvre propre. En 1927, le critique littéraire Charles Du Bos entreprit de faire découvrir au public français la diversité de son œuvre en prose en éditant un choix de textes où figuraient quelques-unes de ses plus belles œuvres, notamment La Lettre de Lord Chandos, qui a depuis conquis de nombreux lecteurs.
Quatre-vingt-dix ans plus tard, cette anthologie n’a pas pris une ride et garde tout son intérêt, non seulement parce qu’une moitié des proses qui la composent n’ont jamais été retraduites et que la traduction en est extrêmement soignée, mais aussi parce que le choix des textes et leur agencement ont été élaborés en étroite concertation avec Hofmannsthal, au point qu’on peut voir dans cet ouvrage une sorte d’autoportrait à destination des lecteurs étrangers.
Le fil conducteur de ce livre est la réflexion de Hofmannsthal sur la création poétique de son temps, sur l’écriture et la lecture des poèmes – ces « paysages de l’âme », comme les appelle un de ses personnages. Jamais le poète autrichien n’a cessé d’interroger, sous différents masques, les raisons qui l’avaient conduit, après dix années d’intense activité créatrice, à abandonner définitivement la poésie. Dès 1902, il cerne avec La Lettre de Lord Chandos l’essence paradoxale de la modernité littéraire : la même injonction venue des « choses muettes », qui donne naissance au poème, est aussi ce qui menace de rendre impossible la poésie, en instaurant une coupure irrémédiable entre le monde et la parole.
Les dialogues, lettres fictives, essais et conférences ici rassemblés explorent les conséquences de cette crise initiale et cherchent les moyens de la résoudre ou de la dépasser. C’est en cela que ce volume reste sans doute la meilleure introduction à la lecture de Hofmannsthal, l’un des grands classiques de notre temps.