Quinze atmosphères hétérogènes, mettant en scène des personnages et des situations aussi disparates que possible. On trouvera néanmoins des références à la deuxième guerre mondiale, comme un officier SS en fuite, un prisonnier de retour dans sa famille, ou un fusilier-marin à la fois marseillais et écossais. Voilà pour les férus d’Histoire. Ajoutez une femme-panthère de foire, un prêtre jetant son froc aux orties, un éboueur poète et fou de jazz, une habitante du bayou qui détecte lorsque la chaise électrique du pénitencier voisin est actionnée, ou une vieille dame qui trouve la solitude parfaitement acceptable, sinon désirable. Voilà pour les esprits ouverts. Les plus jeunes trouveront peut-être l’une ou l’autre péripétie à leur goût, comme Le Boogeyman, Le p’tit homme, ou L’incompris.

Sans attaches, il s’installe dans le nid des autres afin d’absorber leur univers quotidien pour remplir son vide intérieur. Comme un coucou. Pas méchant. Ni violent. Juste un squatteur nouvelle génération qui change de région au gré des événements. Méticuleux et organisé, il maîtrise tous les risques liés à cette existence atypique. Du moins, il en est persuadé. Jusqu’au jour où un petit grain de sable inattendu s’immisce dans les rouages. Tout devient rapidement incontrôlable. Bien obligé de s’adapter pour survivre ! Tant pis pour l’éthique et les grands principes. Il doit absolument sauver sa peau. A n’importe quel prix. Remettre de l’ordre dans ce chaos.

Aline ne sait plus où donner de la tête depuis la disparition de son mari Pierre ce matin du 15 juin 2016. Malgré sa librairie en danger face au géant du livre Speedbooking, ses quatre enfants aux caractères bien différents, et le jugement des autres, elle s’est juré d’offrir le meilleur pour eux. À n’importe quel prix. Entre des parents dont Aline s’est écartée depuis quelques années, une fratrie haute en couleur, seul André, son beau-père si secret et ancien médecin sans frontières à Madagascar la comprend. Elle va ainsi composer avec sa relation conflictuelle avec son fils ainé François, jeune talent prometteur de la recherche médicale, ou encore avec ses inquiétudes pour la scolarité de ses deux derniers, Castille et Auguste. En outre, sa cadette, Jeanne, disparait régulièrement dans l’espoir de recouvrer ce père au détriment de ses études de médecine. Convaincue que cet homme demeurait en vie quelque part, l’étudiante persiste six ans durant jusqu’à ce mystérieux message découvert dans la boite mail de sa mère. Et si «?Jeanne, elle avait raison?» et qu’elle «?allait retrouver papa?» parce qu’elle l’avait assuré à son petit frère Auguste?? Entre anecdotes du quotidien, blessures du passé, humour et tendresse, ce roman explore six années de l’existence d’une famille, où chaque membre, malgré sa singularité n’aspire qu’à dépasser le vide pour trouver sa place.

Persuadée, dès le début de sa grossesse, que son enfant sera le Mozart du XX siècle finissant, Céline s’imprègne de musique classique. Mais son fils, né avec une intolérance inexplicable à toute mélodie, contrarie ses ambitions. Pour échapper au cauchemar sonore, le jeune garçon s’invente un talent qui va changer sa vie. Dans ce roman, qui se présente aussi comme un conte philosophique sur les vocations forcées, Christophe Vieu nous entraîne dans une histoire captivante et pleine de rebondissements, en s’appuyant sur les règles de la composition musicale. Il joue avec les contrastes, les paradoxes, les symboles, et crée des personnages attachants et complexes. De sa plume baroque, avec désinvolture et légèreté, l’auteur explore notre société obsédée par la réussite et l’art, invitant le lecteur à se questionner sur l’obsession du génie précoce. Dans ce monde où tout se dérègle, l’amour est-il la seule harmonie??

Alban entreprend d’écrire le livre qui changera sa vie. En attendant l’inspiration, il correspond avec Blanche, qui incarne pour lui la compagne parfaite, même s’il ne l’a jamais vue. Léah désire se reconstruire après une rupture difficile. Thomas, un dessinateur passionné, s’installe à Paris pour lancer sa carrière. Et aussi Manon, Yvette, Maxime… Ils gravitent les uns autour des autres et sont liés bien plus étroitement qu’il n’y paraît?! En explorant des thèmes universels tels que l’amour, le deuil, l’art et la santé mentale, ce roman pose en trame de fond la question de l’accomplissement existentiel.

En charge d’un projet d’autant plus dérisoire que résolument contemporain, Klim, jeune architecte-urbaniste promis à un bel avenir, se retrouve entrainé dans de drôles de tribulations: un mystérieux messager au bord de la route, des militants de la cause animale en pleine dérive sectaire, et un douteux accident contribueront au délitement progressif de son univers familier. Bien malgré lui, Klim deviendra le témoin privilégié des renoncements successifs de son temps, à la raison, à l’humanité, et au steak tartare. Ensemble, avec son ami Tommy et son amour Lana, ils braveront les coléoptères et les souffleurs de feuille, et tailleront la route vers le Sud, au mépris de leur bilan carbone, mais pour la bonne cause : sauver leur peau… Au fil d’aventures plus désopilantes que désolantes, l’auteur s’amuse à prendre le contre-pieds des antiennes du moment, avec un peu de mauvais esprit mais sans mauvaise intention : comment ne pas sourire au triomphe du green washing, avec ses compétitions de contrition, et son cortège d’imprécateurs à la petite semaine ? Un récit qui tient autant du documentaire animalier en zones périurbaines, que du road trip dans la France des ronds-points, de la télé-réalité, et de l’extension du domaine des tentes Quechua.

La jeune Esther s’éprend d’un homme qui l’a sauvée un soir des griffes d’un malotru. Beau et riche, il l’épouse et l’installe dans une villa ensoleillée près de la mer. Il se montre vite autoritaire et exigeant. Amoureuse, Esther tente de s’adapter tout en se laissant façonner. Il lui reproche son poids, l’isole de ses amis et dénigre sa famille. Elle cède à tous ses caprices et finit recluse. Sous une telle emprise, elle se sent aussi vide et transparente que les bouteilles éclusées par son mari tyrannique en compagnie d’amis infréquentables. L’illusion de bonheur à laquelle elle a vainement tenté de s’accrocher est alors remplacée par la détresse. Comment faire face à cet homme tout puissant qui se complaît dans les relations vénéneuses?? Les somnifères sont-ils la seule solution de lui échapper?? L’intervention d’un coureur de jupons sans moral parviendra-t-il à la faire réagir??

Moritz est certes un chat connecté. Il l’a montré dans ses précédentes Chroniques de Moritz (Ed Douro), mais il a bien sûr besoin de la nature et de véritables relations sociales. Il a su se lier d’amitié avec un hêtre. Dans leurs dialogues s’exprime toute la complicité entre l’animal et le végétal. Il n’oublie pas pour autant ses congénères. Moritz et ses deux amis félins ont chacun une perception personnelle du monde, mais cela n’empêchera pas que des liens affectifs se nouent. Comme chacun de nous, ils naviguent entre raison et sentiments.

Les Lecteurs et lectrices découvriront ici des commentaires passionnés, iconoclastes à l’humour corrosif souvent des pages les plus subversives de Proust. Un regard empreint de tendresse toujours sur un Narrateur pas encore végétarien ni écologiste, mais jamais las en veilleur et voyant de pourfendre les passions humaines, toutes les passions et surtout les nôtres.