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l'autre LIVRE

Roman

La musique vous aime, Antoine...

de Isabelle SIVAN

Roman (ENVOLÉMOI ÉDITIONS) | Paru le 02/12/2023 | 16,00 €

Sans le savoir, en écoutant cette phrase, tu héritais d'un serment, d'une parole qui te liait à la musique. Tu entrais dans la lignée de ceux dont elle s’éprend. Tu répétais : « La musique vous aime, Antoine. » Tu étais si fier d’avoir été élu. Tu voyais déjà un magnifique parcours qu’il te fallait suivre. Tu pensais que ce serait facile. La musique t'aimait. Un amour aussi précieux devait nécessairement te combler. Pas un instant, tu ne t'es demandé s'il te rendrait heureux.

Antoine Luethi, pianiste de renom, entame une tournée dans vingt-huit pays d’Europe durant laquelle il jouera l’intégrale de Chopin sans partition. Un défi qu’aucun pianiste n’a encore relevé. Mais au concert d’ouverture, alors qu’il s’apprête à interpréter les vingt-quatre Études de Chopin, le soliste est sur le point de craquer.

Le roman d’Isabelle Sivan nous plonge avec empathie, et par confidences successives, dans le tempo infernal de la vie d’un grand pianiste ; de sa formation, au plus jeune âge, à sa sélection par concours avec, une fois la renommée atteinte, une vie de star, ballottée de concert en concert, d’hôtel en hôtel, aux quatre coins du monde.

En écoutant la voix intérieure de l’artiste, entre passion, colère et désespoir, apparaît le portrait émouvant d’un homme qui consacre sa vie à la musique.

Une chose est sûre, après avoir lu La musique vous aime, Antoine…, chaque fois que vous irez au concert écouter un grand pianiste, vous repenserez au héros du roman d’Isabelle Sivan.

L'Absent

de François-Xavier FRELAND

Roman (ENVOLÉMOI ÉDITIONS) | Paru le 03/09/2018 | 15,00 €

Années 1949-1950, l’armée française s’essouffle en Indochine. Le gouvernement y envoie des renforts par bateau depuis Marseille. Jean Duchemin, jeune lieutenant, et résistant de la dernière guerre, s’est engagé pour défendre la liberté et l’avenir de la France.

Grâce au journal de Jean, et aux lettres qu’il échange avec Jeanne, son épouse, nous suivons cette expédition militaire sur le pont du Skogum, dans les langueurs de Diego Suarez à Madagascar, lors du débarquement des troupes à Haiphong, puis à travers l’érosion violente des positions françaises face aux troupes de Ho Chi Minh. Nous découvrons aussi avec émotion la dureté, la fidélité et la beauté d’un amour par correspondance.

 

Deux générations ont passé et toute cette histoire aurait été oubliée si un jour l’un des petits-fils n’avait retrouvé le journal et les lettres dans un tiroir du bureau de sa grand-mère… Peut-être allait-il enfin lever le secret de ce grand-père Jean ? Ce grand « Absent » des discussions familiales, cet officier disparu en 1950 sur la RC4, la route qui mène de Cao Bang à Lang Son, là-bas, si loin, en Indochine ? Peut-être allait-il aussi pouvoir percer le mystère de l’autre Jean, Jean Lefrand, son deuxième grand-père, que Jeanne épousa en secondes noces ?

 

Sur fond de guerre coloniale, les deux acteurs sous-jacents de ce roman ont pour nom le temps et l’éloignement. Ces deux réalités qui enfantent l’inquiétude, le manque, l’absence, le doute, le drame et parfois même l’oubli. Heureusement les écrits restent et nous permettent, par la plume captivante et l’humanité communicative de l’auteur, de dépasser la fiction et de renouer avec l’émotion de nos secrets de famille, les vrais ou faux héros, l’impériosité pour chaque génération de connaître l’histoire de la précédente. Reconnaissons que nous avons toutes et tous un « Absent » dans nos arbres généalogiques, comme nous le rappelle si bien ce récit dont chaque page est une lettre adressée, en poste-restante, à notre mémoire collective…