Édition complète de la correspondance inédite échangée entre le peintre et l’écrivain entre 1969 et 1984, suivie d’un essai de Marcel Moreau écrit spécialement pour cette publication.
Avec la reproduction de 20 documents (lettres et dédicaces) tous inédits.
Ils ont échangé une soixantaine de lettres, denses, ardentes, incandescentes. « Vos lettres sont admirables, avec une charge énergétique hautement opérante » dit Dubuffet à son correspondant qu’il surnomme Marcel Moreau de feu ou frère en doctrine, qu’il qualifie d’incendie et d’ouragan. « Moi aussi je flambe et j’explose » ajoute le peintre.
Ils se sont rencontrés plusieurs fois. Lorsqu’à présent, Marcel Moreau pense à Dubuffet, il le revoit dans son atelier où il l’avait emmené en voiture. Il se souvient d’une conduite au volant très maîtrisée, à l’instar de la « graphie sage, impeccable, civilisée » de ses lettres. Cette rigueur, se rappelle Marcel Moreau, contrastait avec l’artiste convulsif qu’il était. Ce « quelque chose de cartésien » chez Dubuffet, le désarçonnait, lui, qui dit être dans l’incontrôlable.
Mais ils ont admiré leur travail respectif : « Avant vous, je n’aimais pas la peinture. Depuis vous, je l’aime, mais je n’aime que la vôtre. »
Et Marcel Moreau d’ajouter aujourd’hui : « Il y a de l’Art Brut dans ma façon de ne pas me souvenir avec précision de mes rencontres avec Dubuffet. Je jouis d’une amnésie qui en efface les contours et remet le chaos à l’aube de la réminiscence. Ce qui se passait entre nous : une certaine manière de s’accompagner, toutes différences acceptées, dans telle descente aux origines du Sens, à commencer par celui de l’Insensé ».
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/2/article/de-l-art-brut-aux-beaux-arts-convulsifs