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l'autre LIVRE

Feuillages

Jours envolés au jardin d’été

de Xavier GARDETTE

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 22/02/2024 | 16,00 €

C’est le début de l’été. Un jardinier de campagne se penche sur son jardin d’héritage. Trente jours durant, il vit en symbiose avec lui, tous ses sens en éveil, bercé par les couleurs, les sons et les odeurs, accompagnant de ses soins attentifs et d’interrogations quotidiennes les métamorphoses de cet îlot de verdure.

« Approche du solstice. À bas bruit, par petites touches, la chenille du temps renouvelle le jardin. Les valérianes perdent leur pompon rose, se muent en goupillons à bouteilles. Les cerises à portée de main se font plus rares. Les boutons de dahlias annoncent maintenant la couleur, les pois de senteur s’épanouissent, “dont les fleurs ont des oreilles comme celles des petits lièvres”, disait la Sido de Colette. Les cloches des bignones se forment à l’extrémité des rameaux, les grappes bleues de la verveine se haussent. Il faut de nouveau tailler les pousses folles de la vigne. Les roses trémières ont éclos et le parfum du chèvrefeuille s’estompe lentement, envolé avec ses fleurs. »

La plage des pauvres

de Jean-Pierre ROCHAT

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 08/02/2024 | 14,00 €

Dans l’entre-deux-vies, celle d’avant pleine de risques et de rumeurs, celle d’après où il observe, et goûte « le parfum des réminiscences », Rochat livre les petits riens du quotidien, ces attrape-coeur du cours des jours notés quand tout dort alentour et que remontent impatiemment les mots chassés du jour.

« L’aventure était une petite aventure de rien du tout. Petite vie, petites aventures. Au niveau du ressenti c’est pareil, vous êtes riche vous allez à New York en avion, vous êtes pauvre vous allez à Mümliswil à pied. À pied, les sens en éveil. Contemplatif, dépossédé, léger, heureux. Finalement on peut pas faire mieux. Petite faim deviendra grande. »

Les mots comme des lapins lâchés dans la nature

de Jean-Pierre ROCHAT

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 26/09/2022 | 14,00 €

À l’issue d’« un topo de 50 ans d’histoire agricole », cet ex-paysan qui écrit tout le temps maintenant qu’il l’a, le temps, adresse à son lecteur le journal de bord de son avancée tâtonnante dans sa nouvelle vie. « …et je devins de plus en plus urbain, les différences ­s’estompant et le paysan se serrant dans la peau d’un citadin vieillissant. »

Tandis que des fragments d’un passé vivace s’imposent et virevoltent au long de ses journées présentes, la vie lui réserve encore une surprise de taille.

« J’admire aussi chez vous l’aisance avec laquelle vous êtes passé des bergères des estives aux bergères des mots, des textes, des conférences, des lectures, des concerts, celles qui vous éditent, vous ménagent des rencontres, élargissent votre public, vos horizons. Oui les mots, pour courir de par le monde ont besoin aussi de bergères. » (Extrait de la préface de C. H.)

Le bouc

de Jean-Pierre ROCHAT

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 28/08/2020 | 13,00 €

Rochat notre ami doit quitter son phare du dessus du lac et descendre dans la vallée. C’est crève-cœur d’abandonner les bêtes, l’ombre des arbres, et la fée qui ne veut pas le quitter que fera-t-elle en ville parmi tant de regards indifférents ? Mais parfois, dit-il, les livres, lire vous rajeunit, mon livre vous sourit, je roulais mon sourire jusque derrière les oreilles.

« Je suis parti quelques jours pour une autre ville où ils parlaient aussi français. Très vite j’ai été repéré par une Ukrainienne qui s’est montrée d’une gentillesse complètement exagérée. Je me suis souvenu de Robert Walser, l’écrivain Biennois, chaque fois qu’il entrevoyait une ouverture vers la plénitude de l’amour d’une femme il s’enfuyait discrètement tout en se félicitant d’avoir échappé à l’appel de la belle. Moi non, elle me plaît trop. »

La clé des champs

de Jean-Pierre ROCHAT

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 10/09/2018 | 12,00 €

Au fil du temps, des saisons et des jours, Rochat nous embobine de mots qui sentent l’herbe fraîche ou les foins, mots qui ont la saveur d’un fendant frais. Ces textes d’un ton chantant évoquent le vent, la neige, les bêtes et les gens, ceux d’en-haut comme d’en-bas, les femmes et le désir né de leur invocation mythique ou fantasmée.

«?Le paysage, je me disais en me couvrant pour la nuit, le paysage est comme un bon lit dans lequel on se couche sur un matelas de calcaire et des draps en herbe des pâturages, nous qui avons eu la chance de parcourir le paysage des millions de fois en tracteur maintenant que les chevaux ne font plus que?nous regarder. »

 

La Nuit de la nouvelle

de Jean-Pierre ROCHAT

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 01/03/2016 | 12,00 €


Un jour d’été, un écrivain paysan du Jura bernois quitte sa montagne, ses terres et ses bêtes pour s’aventurer le temps d’une soirée et d’une nuit dans un autre monde à l’occasion d’une manifestation littéraire dans une station de villégiature des Alpes valaisannes. Là il arrive, avec sa barbe foisonnante, sa vigueur terrienne et son regard caustique, chargé d’une histoire dont il va, comme les autres auteurs invités, offrir au fil des heures quelques aperçus détonants. À la lueur d’une lune perplexe se confrontent entre la scène et le public des mondes totalement hétérogènes. La joute apparaît périlleuse. Chez lui, chèvres et vaches attendent son retour, narquoises, sceptiques quant au bien-fondé de l’entreprise.

« Les acteurs de la Nuit de la nouvelle sont éphémères, comme les revenants ils craignent la lumière du jour, moi le paysan j’ai pas peur d’y mettre les pieds, tout en laissant une parcelle de mon cœur en la Nuit de Saint-Maur. »

Retour à la ruche

de Pierre AMIEL

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 01/09/2015 | 13,00 €

«?Pour ausculter la ruche, je l’ai déjà dit, on s’agenouille et l’on écoute tour à tour sur trois faces en négligeant le côté avant de la ruche.
On peut ausculter également en appliquant l’oreille sur le plafond. Vous devez entendre un léger bruissement, une rumeur sourde et régulière, d’une tonalité plutôt grave. Plus elle est prononcée, plus la population est dense. Lorsque la rumeur est courte, irrégulière, l’indice n’est pas satisfaisant. Vous percevrez surtout ce bruissement du côté occupé par le groupe de l’essaim, qui adopte généralement le côté le plus touché par le soleil. Pendant la belle saison vous pourrez accentuer le bruissement en tapotant légèrement avec deux doigts. En saison froide abstenez-vous-en, ou agissez légèrement, pour éviter l’émoi et la désagrégation du groupe.
Nous savons bien que, durant la période qui va du printemps à l’automne, il ne faut pas reculer devant des visites nombreuses, mais on ne doit pas les multiplier sans utilité.
Mon nouveau procédé d’auscultation réside dans l’emploi du stéthoscope, qui amplifie le son, mais il faudrait le perfectionner et augmenter la surface du pavillon écouteur.

Écoutez vos abeilles?!?»

Consignant ses observations sur une vingtaine d’années entre les deux guerres, l’auteur empli d’attention et de bienveillance cultive ses ruches avec amour, tant pour le miel qu’elles lui donnent que pour la connaissance du sujet qu’il en rapporte, et le plaisir de nous le faire partager. Une bonne dose anthropomorphisme fait du récit un délicieux mélange de sagesse paysanne et d’observation érudite.

L’Alerce

de Marc Alfred PELLERIN

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 03/10/2013 | 19,00 €

Sur les contreforts andins du Chili austral, aux prises avec un monde ténébreux et sauvage évoqué avec un réalisme saisissant, deux êtres s’engagent aveuglément pour une vie commune sur laquelle planent l’opprobre social et une accusation de crime.

Leur histoire d’amour a la simplicité d’une tragédie ancienne. De forêts en à-pics de montagne,
de scieries en chantiers de coupe, dans une longue chevauchée ils défient l’adversité et se trouvent pris en étau entre la nécessité et la loi de l’argent-roi établi sur l’exploitation des ressources primitives.
Dans un Chili intemporel fouetté par la pluie et les vents, un récit lyrique où s’imbriquent l’observation sociale, une évocation forte du milieu forestier et la lutte du couple pour sa survie.
 

« Ventisquero ».
Parti à grands pas, le Chef invente déjà le dessin du chemin qu’il va falloir tracer pour rejoindre la piste. Du plat de la main, il frappe les arbres, cinq gros et quelques maigrichons. […] Brèves morsures de la chaîne entaillant le pied de l’arbre, à la naissance des racines. Longues séquences entrecoupées d’accélérations furieuses pour se dégager lorsque l’arbre menace de coincer la chaîne sous son poids. Arrêt pour une reprise de souffle, de rythme. Pétarade un peu creuse du moteur pendant que la chaîne tourne à vide avant d’attaquer à pleine écorce, en un nouveau point. À l’oreille, l’habitué des chantiers devine les étapes de l’exécution, l’approche du dénouement. Silence. Long cri d’alerte. Ultime coup de scie. Deuxième cri aussitôt noyé dans le craquement final. Nouveau silence pendant que vacille la cime, ses tonnes de branchages et de feuilles. Puis le fracas de la masse abattue, arrachant tout sur son passage. Et la secousse de la montagne, faisant sous les pieds trembler le sol.

Cent jours après la floraison des lys

de Xavier GARDETTE

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 03/10/2013 | 15,00 €

Un goût de terre argilo-calcaire, une odeur de chemins vicinaux, de voies de petite communication et au fond coule une rivière qui ferme le passage.
Le narrateur, de retour comme Ulysse dans le pays de ses aïeux, retrouve sa demeure et se fond dans un décor de prés, d’arbres et d’eaux, à l’affût des traces inscrites dans ce paysage agreste.
Au gré de notations bienveillantes ou caustiques, par petites touches, se dessine un portrait impressionniste et secret d’une campagne vivante.
Passent les saisons, les travaux et les jours, page après page ce carnet bruissant de surprises initie notre regard au charme de ces lieux.
En contrepoint pourtant, un phénomène récurrent, étrange, une anomalie de circulation automobile, inquiète et lentement recouvre le voisinage d’une ombre d’incertitude…

 

« Si je ne bouge pas, c’est aussi parce que je suis autrement préoccupé, et par une image étrange. Oublieux des flocons qui passent devant le carreau, je regarde sur l’écran un cliché de Google Earth. De l’espace intersidéral, figuré par une Terre bleue perdue dans le noir, allégorie du désespoir, je me suis approché virtuellement des toits de mes maisons qu’un satellite espion a photographiés un beau jour d’été sans nuage.
Je suis comme un oiseau, un busard peut-être, immobile à 478 mètres d’altitude. D’une légère pression du majeur, je descends un peu, pour me trouver à hauteur du troisième étage d’une tour Eiffel dont les piliers se trouveraient au niveau de la mer. Nous sommes le 17 juin 2004 : c’est écrit au bas de l’écran. Dans le pré qui longe la rivière, derrière le lavoir, la fenaison est achevée. Je le vois à ce fond jaune orangé de la parcelle qui tranche sur le vert un peu gris, un peu grumeleux, des champs et des arbres, ceux-là rassemblés en une coulée moutonnante, trahissant le lit méandreux de la Noue. Des stries pâles ondulent sur le pré et forment un autre méandre, chemin régulier et tortueux qu’a tracé la faucheuse. »

Journal amoureux d'un boucher de campagne

de Jean-Pierre ROCHAT

Feuillages (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | 12,00 €

Au jour le jour, cette ballade des femmes du temps jadis… et de leur délicieuse descendance actuelle trace les séquences d’une longue vie amoureuse entre le Val de Travers et le lac de Bienne, avec des mots toujours aussi abrupts pour dire la dureté quotidienne de la vie du paysan de montagne, des mots qui ont la saveur des baies sauvages, une odeur de racines âpre, rugueuse comme la gentiane. Mais le bouchoyeur est un tendre élevé à la dure par l’Oncle Marc dont la figure et la mort sont le pivot de cet hymne à la vie.

«À quoi, pensez-vous ? me dit-elle face à mon stylo levé et mes points d’interrogation dans les lunettes qui se teintaient au soleil. Elle veut peut-être voir mes yeux, peut-être que mes yeux arriveront à lui insuffler tout le bonheur qu’ils éprouvent à la dévisager de près. Je suis couché sur le dos et je ronronne c’est une impression, elle me gratte le ventre, la vérité c’est que je pense à trop de trucs en même temps pour tenir commerce d’esprit lucide. Je suis rempli de tendresse pour elle, un coq chante, nous sommes une fin d’après-midi ensoleillé de printemps précoce, les merles chantent déjà, les merles c’est gratuit et pourtant ça vaut tout ce que tu peux payer très cher à écouter comme concerts et matériel d’écoute compliqué, ensemble dans le silence, les merles viennent se rouler dans nos oreilles comme à la piscine, nous sommes saisis dans le papier cadeau de l’instant présent.»