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l'autre LIVRE

Terrains et théories anthropologiques

Sous les traces. Anthropologie et contemporanéité

de Gabriella D'AGOSTINO

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 10/04/2019 | 16,00 €

À côté de la psychologie, de la sociologie, de l'économie et de l'histoire, l'anthropologie culturelle et sociale s'avère riche d'enseignements pour éclairer plusieurs aspects du monde contemporain. Dans cet ouvrage, l'auteure tente de reconstituer la cohérence et l'intelligibilité de son parcours de chercheure afin d'illustrer les apports de sa discipline à la compréhension du présent. S'étant d'abord intéressée aux fêtes traditionnelles en Sicile, à la muséographie en Italie, aux arts figuratifs populaires ou encore à la mémoire des derniers Italiens d'Érythrée, l'auteure s'est ensuite concentrée sur l'étude de divers aspects de la culture à l'échelle aussi bien de la société italienne que de la société globalisée. Elle discute ainsi tour à tour les rapports entre évolution, gènes et culture, la construction du genre – avec une attention particulière pour les femminielli, ces "étranges travestis" de Naples – ou encore les politiques multiculturelles et les droits des femmes dans divers pays. Dans le même mouvement, le livre se penche sur les interrogations théoriques et méthodologiques actuelles de l'anthropologie. Sont ainsi traités le rôle de la "tradition" dans la construction du présent et du futur, le statut de la traduction interculturelle et de l'interprétation, enfin les liens entre l'expérience de terrain et l'écriture.

L'Ordre contre l'Harmonie. Anthropologie de l'Anarchie

de Charles MACDONALD

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 20/03/2018 | 25,00 €

S’inspirant de la littérature ethnographique, des données fournies par les sciences sociales (sociologie, sciences politiques, histoire) et les sciences connexes (théorie de l’évolution, paléoanthropologie, primatologie, neurosciences), et à partir de ses propres observations de terrain, Charles Macdonald offre dans cet ouvrage une perspective nouvelle sur l’évolution sociale, posant que l’histoire de Homo sapiens s’enracine dans une longue gestation anarchique (de cent quatre-vingt dix mille ans au moins) ayant bifurqué, lors d’une mutation récente (moins de dix mille ans), vers ce qui est peut-être une impasse évolutionnaire : une forme de vie collective hiérarchisée, corporatiste, transcendantiste et marchande, qui est celle de la quasi-totalité des organisations modernes.
Cette préhistoire humaine a laissé des traces profondes dans les sociétés modernes dont l’ouvrage analyse plusieurs exemples tirés de l’ethnographie (Inuit et Palawan), de l’histoire (Cosaques et pirates) et de la sociologie (communautés post-catastrophiques et hippies). Une large section traite du rôle controversé de la violence dans les organisations sociales primitives et la préhistoire. Un dernier chapitre tente de renouer les fils de celle-ci à ceux de notre histoire contemporaine.
Le constat de la vie en société telle que nous la connaissons, fondée sur une vaste supercherie idéologique visant à établir la réalité d’entités transcendantes et abstraites, comme l’État, remet à l’honneur les idées d’un Kropotkine ou d’un Proudhon. Historiens, philosophes et anthropologues anarchistes trouvent aujourd’hui de nouvelles ressources et une nouvelle inspiration dans un fonds de réflexion négligé mais immensément fertile.

Identité de façade et zones d'ombre. Tourisme, patrimoine et politique en Tunisie

de Habib SAID

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 30/06/2017 | 25,00 €

ontrairement à bien des ouvrages, ce livre n’examine pas le tourisme tunisien sous le seul angle de la crise, ni sous celui de l’acharnement des intégristes à son égard, mais comme un axe central autour duquel s’articulent les rapports à l’autre et à soi dans le contexte postcolonial, et plus récemment, postrévolutionnaire. En ce sens, le tourisme en Tunisie n’est autre qu’un microcosme cristallisant les problèmes les plus complexes du pays, qui ont rendu inévitable le déclenchement de la Révolution à ce moment bien précis de l’histoire : disparités régionales et économiques entre les régions côtières et l’arrière-pays, phénomène d’exode rural et désillusion des jeunes Tunisiens subissant les conséquences de ces disparités, représentations illusoires de la modernité au travers du « façadisme » côtier, ambivalence identitaire entre l’Orient et l’Occident, rapports problématiques avec le passé, la religion et le patrimoine, image réductrice et trompeuse qui fait l’éloge d’un beau pays, stable et paisible, tout en dissimulant la réalité amère d’une société bâillonnée, frustrée et dépressive.

Les pouvoirs du lait. Coallaitement collectif et parenté en contexte saharien (Aït Khebbach, Sud-Est marocain)

de Marie-Luce GELARD

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 03/11/2016 | 25,00 €

Au fondement de l'ancien mode de vie nomade et pastoral de la tribu saharienne des Aït Khebbach, le lait est un aliment primordial et survalorisé. Nourriture "extraordinaire", le lait avec ses dérivés est le symbole même de l'opulence et de la fertilité. Il joue aussi un rôle majeur dans un tout autre domaine, celui de la parenté où il manifeste le rôle du féminin que les lectures androcentriques ont ignoré. Ce texte invite à une relecture historique permettant de nuancer les analyses qui ne voyaient la parenté au Maghreb que sous l'angle de l'agnatisme.

Tunisie. Carnets d'une révolution

de Mondher KILANI

Terrains et théories anthropologiques (PÉTRA) | Paru le 25/09/2014 | 25,00 €

Cet ouvrage veut faire entendre les voix qui se sont exprimées lors de la Révolution tunisienne. Il restitue la parole qui a occupé l'espace public, la conversation et la bienveillance qui ont circulé entre les citoyens, le bien commun qui les a réunis.

Il s'attache ensuite à comprendre les enjeux soulevés par la transition politique. Les uns ont transformé l'islam en une biopolitique visant le contrôle de la population. Les autres ne sont parvenus ni à ré-enchanter la société ni à proposer de nouveaux modes de se gouverner.

Plusieurs catégories de la population, notamment les jeunes, les pauvres et les artistes, sans oublier la forte mobilisation des femmes de toutes conditions, se sont montrées plus créatives. Leurs revendications ont renoué avec l'exigence d'autonomie, à l'origine du soulèvement de la multitude.

Pour démêler cette histoire en train de se faire, l'auteur a porté sa vue sur les citoyens ordinaires. C'est en rapportant les expériences individuelles, que l'on raconte en même temps l'histoire du présente, et peut-être l'histoire à venir.

 

Mondher Kilani est anthropologue, professeur à l'Université de Lausanne. Il a effectué des recherches en Europe, en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. Ses réflexions actuelles portent sur la guerre et la violence extrême; la religion et la laïcité; les identités et les politiques d'exclusion. Dernier ouvrage paru: "Pour un universalisme critique" (Paris, La Découverte, 2014).