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l'autre LIVRE

Usages de la mémoire

Représenter la Shoah après 1989

de Agnieszka ZGIEB, Kinga SIATKOWSKA-CALLEBAT

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 14/04/2022 | 30,00 €

Tenir bon : c'est la pensée qui m'accompagne tandis que les pieds prennent la position que leur infligent les pierres. On grimpe le souffle un peu court, bien accroché... En haut, sur le Carlit, merveille ! Mille merveilles de lacs, de forêts, de prairies et la barrière des lointains...

Les jours passent, ne s'impriment pas sur le cahier... Pourtant ils disent : "Écris au moins cette poussière de vent, ces pollens, ces graines à la pesanteur vivante qui déjà animent le ciel. Écris avant que les brumes de l'éloignement ne brouillent l'été... Ne laisse pas le bel incendie de la lumière disparaître".

Le temps est-il sorti de ses gonds?

de Aleida ASSMANN

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 04/06/2019 | 25,00 €

Aleida Assmann est une chercheuse allemande à la fois professeur en littérature anglophone et spécialiste des questions mémorielles en Allemagne après 1945. Auteur prolifique, elle théorise dès les années 1990 avec son mari, l'égyptologue Jan Assmann, les concepts de mémoire culturelle et de mémoire communicative. Son travail inlassable sur la mémoire et l'oubli face à l'histoire lui a valu plusieurs prix prestigieux, dont récemment le prix de la Paix des Libraires allemands, qu'elle partage avec son mari. Dans Le Temps est-il sorti de ses gonds?, le deuxième de ses livres à être traduit en français après Construction de la mémoire nationale. Une brève histoire de l'histoire allemande de Bildung (1993), Aleida Assmann élargit sa réflexion au temps en l'inscrivant dans un dialogue avec le concept de "régimes d'historicité" développé par l'historien français François Hartog.

Gustaw Herling-Grudzinski, témoin de son époque et au-delà

de Maria DELAPERRIÈRE

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 21/03/2019 | 23,00 €

L’œuvre de Gustav Herling-Grudzi?ski (19192000) est indissociable de sa biographie personnelle et des heures sombres de l’histoire du XXe siècle. Un monde à part (1951), récit magistral sur la vie des prisonniers dans le camp soviétique de Yertsevo, mais mal accueilli dans la France d’après-guerre, le met au rang des plus grands témoins de l’époque aux côtés de Soljenitsyne, Czapski, Margolin, Chalamov. Cette thématique du Goulag est absente de son œuvre ultérieure, mais il en reste des stigmates profonds qui af?eurent dans ses nombreuses nouvelles. Dans ses récits, souvent inspirés d’anciennes chroniques de Naples, sa ville d’adoption, il s’interroge opiniâtrement sur les racines du mal et le rôle de la fatalité dans l’Histoire. Mais cette tonalité sombre et parfois violente trouve un contrepoint dans sa sensibilité à l’art et son admiration pour les œuvres où se manisfeste une aspiration à l’Idéal. Sa vocation de témoin s’exprime aussi dans son Journal écrit la nuit (1971-2000), un étrange blocnotes auquel il con?e presque quotidiennement ses ré?exions politiques, morales ou philosophiques d’exilé polonais partageant ardemment la vie culturelle et intellectuelle de son temps. Tels sont les thèmes majeurs de ce volume où se dessine, à travers de multiples approches, l’image complexe d’un écrivain, dont la vie, faite de ruptures et de solitude, se dévoile dans une œuvre écrite avec beaucoup de retenue, apparemment hétérogène, mais puissamment uni?ée par un effort constant pour s’arracher au tragique de la condition humaine.

Médaillons

de Zofia NALKOWSKA

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 09/10/2018 | 15,00 €

Zofia NALKOWSKA (1884-1954) fut une écrivaine renommée en Pologne dès les années 1910. Après la Seconde Guerre mondiale, elle participa à la Commission d'enquête sur les crimes allemands en Pologne, assistant aux interrogatoires des témoins, aux procès des victimes, à des enquêtes sur place, en particulier dans le camp d'extermination de Chelmo. C'est alors qu'elle rédigea Médaillons, récits entre fiction et document, entre narration et compte rendu, entre pensées prêtées aux protagonistes et descriptions réalistes. Ils furent publiés en 1946.

Chacun des huit textes concentre l'horreur de la guerre et de la Shoah : convoi de déportés, ghetto vu du côté aryen, expérimentation sur les détenus, aspect économique des camps d'extermination, etc.

Traduits dans plusieurs langues, ces textes pionniers de l'écriture de témoignage mirent à nu des aspects insoutenables d'une expérience alors toute proche. Leur écriture "blanche", éloignée du pathos, expression de la stupeur devant le "sort que des hommes ont réservé à d'autres hommes", demeure pour le lecteur d'aujourd'hui un choc qui interdit d'oublier.

Contes et récits juifs et ukrainiens du pays houtsoule

de Boris CZERNY

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 15/06/2018 | 25,00 €

Les textes contenus dans cet ouvrage ne sont pas ordinaires. Certes, il y est question de bergers et de princesses, de héros vaillants au cœur généreux et de magiciens aux pouvoirs surnaturels. Mais les montagnes des Carpates qui servent de cadre naturel aux exploits de Dovbouch, le bandit houtsoule, là où le fondateur du mouvement hassidique, le Ba’al Shem tov, vient chercher la communion avec Dieu, sont peu ou mal connues et apparaissent nimbées d’un mystère favorisant les projections fantasmées les plus insolites. Pour la première fois, un même ouvrage réunit des récits, contes et légendes traduits du russe, de l’ukrainien, du yiddish et de l’hébreu dans lesquels sont présents à la fois des personnages juifs et ukrainiens (houtsoules). L’ensemble des textes apporte un éclairage original sur les relations entre ces deux peuples. Les récits sont précédés d’une présentation historique.

Mémoire multidimenstionnelle. Repenser l'Holocauste à l'aune de la décolonisation

de Michael ROTHBERG

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 07/01/2018 | 27,00 €

Mémoire multidirectionnelle constitue un tournant à la fois dans le travail de Michael Rothberg et dans la  façon de concevoir les mémoires plurielles : en dépit des instrumentalisations politiques dont celles-ci peuvent faire l’objet et de leur caractère parfois antagoniste, il s’agit de les considérer non plus seulement dans leur dimension de conflit ou de concurrence, mais à travers les dialogues, les interférences et les imbrications qui se tissent entre elles en réponse aux événements du présent. Le concept dynamique de mémoire multidirectionnelle apporte un éclairage nouveau sur la relation entre mémoire et histoire d’une part, mémoire et identité de l’autre, en retraçant les voies complexes, souvent détournées, que suivent les héritages des événements traumatiques pour se construire dans l’espace public. Mémoire multidirectionnelle fournit également de nouveaux outils pour penser le lien entre mémoires individuelle et collective et propose de nouveaux cadres conceptuels pour éclairer la postérité des violences de masse et construire une épistémologie de la mémoire.

Une histoire sans traces? Le patrimoine matériel russe et la culture mémorielle actuelle

de Eva BERARD, Luba JURGENSON

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 19/08/2017 | 25,00 €

Pour penser la dimension mémorielle de l’imaginaire spatial et de l’appropriation symbolique de l’espace, cet ouvrage interroge les traces – urbaines, muséales ou paysagères – d’un passé partagé visible ou caché, assumé ou refoulé. Alors que l’espace russe présente un intérêt tout particulier pour l’étude des rapports entre patrimoine, histoire et mémoire, il fait figure de parent pauvre dans la vaste bibliographie internationale consacrée à la mémoire architecturale et muséale. Ce recueil vise, parmi d’autres objectifs, à replacer la question du patrimoine matériel russe dans le paysage culturel européen.
Il était convenu, au XIXe siècle d’opposer la « jeune » Russie à la « vieille Europe ». Aujourd’hui, la Russie revendique fort son riche passé, mais est-elle prête à en prendre soin et à faire des sacrifices pour le conserver ?
Au cours des soixante-dix ans de son histoire, l’Union soviétique a été le terrain d’une modernisation industrielle et urbaine à pas forcé et d’une rupture radicale avec le passé pré-révolutionnaire. La destruction massive de l’héritage matériel et spirituel s’est poursuivie durant des décennies. La postérité de cette disruption oeuvre encore aujourd’hui dans l’imaginaire social et spatial, modèle le visage des villes et joue dans les politiques patrimoniales. A côté des contributions historiques sur l’histoire du patrimoine architectural au XIXe siècle, le recueil présente des études sociologiques et ethnologiques sur les pratiques mémorielles de la société russe de nos jours et des études sur ce pan fondamental de l’histoire russe que représente « l’archipel du Goulag ». La mémoire matérielle du Goulag – ses traces – est mise en relation avec les pratiques de mémorialisation des violences dans le monde.

5 cahiers photo couleur

Sur les oeuvres silencieuses. Contribution à l'étude de l'art d'après Auschwitz

de Paul BERNARD-NOURAUD

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 01/04/2017 | 27,00 €

L’art d’après Auschwitz n’existe pas. Aucun artiste ne se réclame ouvertement de ce qui ne saurait être considéré comme un mouvement, et qui est à peine une appellation commune. Ceux qui le font plus timidement sentent bien qu’il y a dans leur démarche quelque chose de déplacé, qu’une telle revendication impose qu’ils la justifient avec d’infi nies précautions auxquelles doivent pareillement s’astreindre les historiens de l’art qui cherchent à mettre en évidence, non pas l’existence de l’art d’après Auschwitz, donc, mais le fait qu’il constitue cependant une dimension – une dimension peut-être fondamentale – de l’art contemporain.
C’est à la mise au jour de cette dimension des images qui peuplent nos imaginaires que s’attache cette étude
en portant attention aux différentes formes qui ont connu depuis Auschwitz certaines inflexions majeures pourtant souvent restées inaperçues : qu’il s’agisse des contours des figures ou des fonds, de l’emploi des couleurs, ou encore de l’échelle de la représentation des corps humains. Tous motifs dont le visage figuré est sans doute l’indice le plus évident, lui qui a pour partie perdu sa contenance propre chez des artistes aussi différents qu’Alberto Giacometti, Francis Bacon, Zoran Music, Jean Fautrier, Oscar Muñoz, William Kentridge ou encore Michal Rovner.

Temoigner par l'Image

de Paul BERNARD-NOURAUD, Luba JURGENSON

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 27/10/2015 | 27,00 €

Les violences de masse du XXe siècle ont donné lieu à un immense corpus d'images. Peintures, dessins, récits graphiques, objets peints : images testimoniales, mémorielles, documentaires et artistiques, réalisées dans des camps et lieux de réclusion clandestinement ou sous contrainte, ou de mémoire après-coup: face aux régimes génocidaires ou répressifs, l'image constitue un espace essentiel d'élaboration des événements extrêmes ainsi que de transmission de vécus traumatiques ou de données documentaires. À la fois, donc, lieu de construction de l'événement et de soi, mais aussi archive historique, cette production visuelle n'a été à ce jour que peu étudiée de manière spécifique en comparaison avec les recherches consacrées au témoignage littéraire.
Né du constat de cette carence, le présent recueil constitue un premier pas pour une réflexion pluridisciplinaire sur ce corpus polymorphe. Il s'agit de cerner les différentes façons de témoigner par l'image, mais aussi de soustraire cette interrogation - sans perdre de vue le problème du statut des œuvres - à la seule emprise du testimonial pour donner une place à la complexité des démarches artistiques et des contextes.
Ces huit contributions explorent des images portant sur la Shoah, le Goulag et l'institution psychiatrique soviétique, le génocide des Tustsi au Rwanda et celui perpétré par les Khmers rouges au Cambodge, la dictature argentine.

 

Paul Bernard-Nouraud est doctorant en théorie et histoire de l'art au sein du Centre de Recherche sur les Arts et le Langage (CRAL, EHESS) et à Paris IV, auteur, entre autres, d'un essai sur le théâtre de Bernard-Marie Koltès ("Les Ombres solitaires", 2012) et d'un essai sur la figure du "musulman" dans les camps de concentration nazis ("Figurer l'autre", 2013).

Luba Jurgenson est maître de conférences à Paris IV (Eur'ORBEMICRAL). Elle a publié notamment "L'Expérience concentrationnaire est-elle dicible?" (2003), "Création et tyrannie" (2009) et, en collaboration, "Le Goulag en héritage, pour une anthropologie de la trace" (2009), "Des témoins aux héritiers, la Shoah et la culture européenne" (2012), "Le Tourisme mémoriel en Europe centrale et orientale" (2013).

 

Souvenirs d'un officier ottoman (1914-1923)

de Faik TONGUÇ

Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 09/04/2015 | 28,00 €

Si la guerre de 1914-1918 sur le Front Ouest est bien connue, qu'en est-il du conflit qui opposa, sur le Front du Caucase, la Russie, alliée de la France, et l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne? La disparition de ces empires, dès 1918, a fait sombrer dans l'oubli la guerre cruelle que ces Puissances se sont livrée, dans des montagnes glaciales en hiver et écrasées de chaleur en été.

Cette traduction des souvenirs d'un officier turc, Faik Tonguç, ouvre de nouvelles perspectives pour le lecteur français. La période d'instruction, l'arrivée au front, les combats, le froid, la faim, les héros et les incompétents: les carnets du jeune chef de section d'infanterie décrivent d'une plume vivante et parfois acérée, la vie des combattants au jour le jour en en rappelant les particularités mais aussi l'universalité. L'auteur, fait prisonnier, relate la lente déportation jusqu'en Russie du Nord, le camp de prisonniers, l'évasion puis le retour dans sa patrie. Une fois en Turquie, dans un pays à l'économie ruinée, il faut se résoudre à vivre et à pratiquer des métiers de hasard. Couvrant la période de 1914 à 1923 (Premier conflit mondial puis Guerre d'indépendance), ces carnets nous entraînent dans une évocation de première main des rêves et de l'existence de la jeunesse turque contemporaine de Mustafa Kemal.