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l'autre LIVRE

Tinbad-roman

Ovaine, La saga

de Tristan FELIX

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 24/04/2019 | 23,00 €

Ovaine, La Saga, un roman ? Mais alors des plus iconoclaste, une romancie de romanichelle, un ovni en 324 métamorphoses ! Son fameux préfacier, Maurice Mourier, ne mâche pas ses mots : « Ovaine a gardé sur le nez, pour mieux percer toutes les coquilles des bienséances, la corne caduque mais acérée du bébé dinosaure, dont le poulet a hérité. Ovaine, le poussin sauvage. Et hop ! Hors du nid ! Et hop ! De retour dans l’œuf ! Quelle gymnastique ! C’est pas tous les jours qu’on est convié à jouir de telles cabrioles. Ces acrobaties-pyrotechnies-nécromancies dans et par les mots, c’est ça la poésie et non ce verbiage trop pensé qui solennise, devient niais et se change en basse littérature à message d’utilité publique. La poésie d’Ovaine sous le signe de l’invention absolue, créant son vocabulaire, sa syntaxe, et tous ses propres sens, à la condition qu’ils ne soient pas communs, est un œuf compact et lisse, mais des pinces sont cachées dedans, qui, avec le temps, s’aiguisent au morfil de sa neuvaine. C’est une poésie véritable, de celles, rares, qui ne courent pas les rues. Véritable, c’est à dire infiniment éloignée de la platitude du vrai, entièrement fausse exprès, entièrement machinée, imaginée, et plus vraie de devoir à l’espace du dedans, non à celui du dehors, qu’elle radiographie mieux que bien d’autres pourtant. 

Voilà, on en a assez dit, nous les fidèles. Vous tous, lecteurs nouveaux, lecteurs novices, à vous de lire, maintenant ! »

Mademoiselle Lévy

de Marc PIERRET

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 12/03/2019 | 18,00 €

« C’est ainsi qu’il en vient à fréquenter de préférence le Cinéac de la rue Faidherbe, parce qu’il est permanent […] Simon procède empiriquement, sans précautions particulières. Il lui suffit qu’un fauteuil soit libre à côté d’une spectatrice pour se déplacer dans l’ombre, entre un documentaire sur la fabrication des peignes en polystyrène, un dessin animé ou une poursuite de voitures. S’entament alors des négociations codifiées, au cours desquelles le coude, le genou, le biceps entrent en action pour exprimer à la fois un contrôle de soi de bon aloi et un désir impérieux, une émotion à l’apparition en plan rapproché d’un homme et d’une femme attirés l’un vers l’autre et l’aspiration à partager cette émotion. Ce rituel pressant se conclut provisoirement par un bras passé au-dessus du fauteuil. Une tête, frisée ou non, brune ou blonde, coiffée parfois d’un béret orné d’une broche, tombe bientôt sur l’épaule de Simon. L’affaire est alors réglée. Long baiser, main remontant lentement sous la jupe… »

M. P.

Le trille du diable

de Dominique PRESCHEZ

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 19/02/2018 | 18,00 €

Quel trille ? Quel diable ? Il suffit de voir. Il suffit d’écouter. Et des romans, oui. Au pluriel. Ceux de la vie, et ceux de la littérature – ou encore ceux de la musique. Dominique Preschez parcourt, reparcourt ses chemins. D’hier et de toujours. Et d’aujourd’hui. Et de demain.

La vie fait des cadeaux. Mais ne fait pas de quartier.

Alors, dans ce livre qui, d’une écriture qui s’étoile sans cesse, appelle, rappelle, fait signe, encore et toujours, il multiplie les plans et multiplie les écritures. Il fait d’un parcours de mémoire un parcours d’inventions. Danse du feu, et sacre du printemps. Du printemps perpétuel. Et du feu perpétuel. Incandescence. Cœur absolu.

 Jean Durançon

Secret, le silence

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 08/11/2017 | 18,00 €

Il ne sera peut-être pas indifférent au lecteur de savoir que les lettres qui retracent les étapes douloureuses du chemin érotique parcouru par l’héroïne de ce roman s’inspirent, assez librement, il est vrai, des confessions intimes d’une jeune sainte, morte des souffrances tant physiques que mentales de l’amour à l’âge de vingt-cinq ans, dûment canonisée à ce titre par l’Église catholique. On ne saurait s’empêcher de noter, en effet, que la religion de l’amour manifestée par un culte violent, immodéré, déraisonnable, de la passion, qu’elle soit jugée d’ordre sacré, hautement spirituel, ou d’ordre bassement charnel, honteuse, immorale, scandaleuse, résulte depuis toujours d’un même désir profond de fusion totale avec l’objet de cette passion par les voies mêlées, ardemment et désespérément idéalisées, de la souffrance et de l’amour.

C.H.

Cyril Huot, déjà auteur de Le spectre de Thomas Bernhard et de Le rire triomphant des perdants chez le même éditeur, ainsi que d’un récit autour de Katherine Mansfield, Lettre à ce monde qui jamais ne répond, aux éditions de La Nuit, a notamment été acteur et metteur en scène de théâtre, réalisateur et critique de cinéma.

Conte à rebours

de Marc PIERRET

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 02/04/2017 | 15,00 €

Marc Pierret a publié une douzaine de livres, dont cinq romans qui lui ont fait une réputation d’écrivain résolument mineur.   Dans Conte à rebours, l’autofiction promotionnelle prisée par les économistes d’une littérature d’ambiance, s’y trouve contredite. L’auteur n’est pas arc-bouté au Bien et aux indignations de bon aloi que l’idéalisme, toujours stipendié, gratifie de ses faveurs. Il révèle avec bravoure l’envers de ses narrations. Un humour réfractaire à la caricature et à la dérision soutient le démontage de ses affabulations?; il sape la religion médiatique du roman pour tous et fait apparaître la véracité d’un roman qui s’adresse à chacun.   Avec une postface de Guillaume Basquin.

Comilédie

de Jacques CAUDA

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 25/02/2017 | 20,00 €

« Je ne suis pas votre homme. Vous êtes beaucoup trop génial pour moi. Vraiment. Voyez Sollers, je vous l’ai dit cent fois?! Sollers aussi est génial. C’est lui votre interlocuteur. Je vous l’assure. » C’est par ces mots que Gérard Bourgadier refusa ce manuscrit pour L’Arpenteur en 1995. Sollers ne le publia pas non plus… Plus de 20 ans après, voici enfin publié ce roman que l’auteur présente comme son chef-d’œuvre, en tout cas une œuvre propre à le faire rentrer dans la catégorie somme toute assez restreinte des « fous littéraires ».

Voici un extrait de la lettre de présentation de l’auteur aux éditions Tinbad en 2015?: « Excentrique, étrange, irréel. […] structuré comme un solo d’Albert Ayler ou Ornette Coleman ou Pharoah Sanders. Jazz. Il est écrit sur les harmoniques. Vertical, pointé vers le soleil, à la manière d’un nouage indéfini du langage sur lui-même tournant dans une structure en spirale. […] L’intrigue (le squelette) y est simple?: deux jumeaux fœtus dans le ventre de leur mère décident de ne pas sortir par la voie naturelle mais par l’oreille de la parturiente (Rabelais, n’est-ce pas…) Avant leur ascension, ils cousent (nous y voici), ils cousent son vagin, crimen amoris (aidés par le lecteur). Ensuite, ils causent. Ils causent littérature, philosophie, théologie… Comilédie s’inscrit dans la ligne tracée par Raymond Roussel, Artaud, Joyce (cher Tinbad le Tailleur), Jarry, Queneau, ou encore Dubuffet, agitateurs de folies littéraires. Il est à lire comme l’urinoir de Duchamp se regardait: comme une entreprise de démolition de la littérature, un éloge du mauvais goût. »

Jacques Cauda, peintre, écrivain, poète, photographe et documentariste est à l’origine du mouvement surfiguratif. Comilédie, commencé à la fin des années 80, est son 13e livre.

Lettres à l'inconnu(e)

de Bernard SARRUT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 01/06/2016 | 14,00 €

J’essaye d’écrire le plus convenablement possible. Dès les premiers mots vous n’avez pu vous détacher de moi. Je le sais. Vous êtes en train de me lire jusqu’au bout et c’est ma seule force.

J’ai un vocabulaire très limité (vous avez dû le remarquer mais cela ne veut pas dire non recherché). Tout simplement je manipule un ensemble restreint de mots. Et je suis à l’aise avec eux, il n’y a rien à changer. J’ai dû de temps en temps vous ennuyer. Et vous n’avez pas cessé de lire. Personne ne vous y obligeait. Personne d’autre que moi.

 

Ah au fait, sans moi vous n’êtes rien.

Le spectre de Thomas Bernhard

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 27/01/2016 | 20,00 €

Cette nuit le spectre de T.B. est venu me visiter, et il m’a dit, il y a toujours eu un total malentendu entre le monde et l’artiste, quand chaque coup mortel que veut porter l’artiste au monde est un coup mortel que l’artiste se porte à lui-même, chaque fois que l’artiste cherche à blesser à mort le monde, c’est lui-même qu’il blesse à mort, chaque fois qu’il veut planter la lame acérée, vengeresse, de son esprit dans la poitrine du monde, c’est dans sa propre poitrine qu’il la plante, chaque fois que l’artiste veut se venger du monde c’est sur lui-même qu’il se venge, le monde n’a jamais compris que chaque ligne que j’ai écrite contre lui était une ligne écrite contre moi-même, chaque mot écrit pour le tourner en dérision, était un mot écrit pour me tourner moi-même en dérision, chaque mot écrit pour le fustiger et le ridiculiser, était un mot écrit pour me fustiger et me ridiculiser moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris contre le monde, je n’ai jamais entrepris que de me blesser à mort moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris pour peindre le monde, je n’ai jamais d’abord peint que moi-même, le monde n’a jamais compris que je n’ai jamais fait que des autoportraits les uns après les autres, chacun de mes livres est un autoportrait, chacune de mes pièces est un autoportrait, dans chacun de mes livres comme dans chacune de mes pièces, je me mets moi-même en jeu, l’artiste ne saurait blesser à mort le monde sans se mettre lui-même en jeu et sans y laisser sa peau, le monde ne comprend pas que l’artiste qui veut sa peau n’a d’autre choix que d’y risquer toujours follement, délibérément, sa propre peau, se blesser soi-même à mort dans ce combat mortel perdu d’avance avec le monde, voilà ce que veut l’artiste, voilà ce que j’ai voulu…
 

Carrousels

de Jacques HENRIC

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 08/10/2015 | 18,50 €

L’Italie. Le matin. La couleur rose des pierres et du ciel. Le bruit d’ailes des pigeons. Après une nuit d’un intense vacarme intérieur. Vous émergez d’un état de fatigue tenace et ancienne. Harassé et pourtant doué étrangement d’une énergie neuve. Carrousels s’ouvre sur ce réveil-là, sur cette manière de naissance-là. Un de ces moments de lucidité aiguë qu’on connaît après dépression ou usage abusif de toxiques, au cours duquel l’histoire du monde et votre histoire singulière vous apparaissent soudain dans un fantastique télescopage de formes, couleurs, de sons et de mots. Aux souvenirs personnels, aux images de votre débâcle intime se mêlent visages et événements de l’histoire ancienne ou contemporaine.
Le roman – à la fois autobiographie, essai, carnet de voyage, poème, récit historique, journal intime… – est construit autour de trois axes : trois voyages, effectués à un court intervalle l’un de l’autre, en Grèce, à Jérusalem, en Italie. Par le lien qu’il établit entre la chute d’un seul (il y a une référence insistante à la fresque peinte par Masaccio, Adam et Ève chassés du Paradis terrestre) et la dégringolade de tous, il constitue une invite à suivre le fil d’une vérité – d’une cruauté – qui court d’une catastrophe à la suivante.
Aux couleurs des pierres et du ciel italiens, ajoutons un autre rose : celui des braises sur lesquelles nous marchons et qui nous donnent parfois, comme le suggérait Sade, ce bizarre air de danser.

J.H.

Le chef-d’œuvre de Jacques Henric, initialement publié en 1980 dans la collection d’avant-garde littéraire « Tel Quel » que dirigeait Philippe Sollers au Seuil. Indisponible depuis trop longtemps, il est ici reproduit quasi à l’identique.

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