Connexion

l'autre LIVRE

Tinbad-texte

On ne badine pas avec

On ne badine pas avec

de Jules VIPALDO

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 08/02/2024 | 23,00 €

Ce nouvel opus de Jules Vipaldo relève d’une véritable gageure ; celle de mélanger, tout à la fois (souvent même au point de les confondre), des extraits d’un manuel d’arithmétique et d’un bréviaire. Le tout visant à créer un texte hybride et iconoclaste, tirant sur le ‘farcesque’ ; où il sera question, « entre autres réjouissances », d’une arithmétique particulièrement déjantée et arythmique ; de scènes religieuses entièrement revisitées ; et même, d'un petit précis d’Histoire de l’art, parodique à souhait !

On ne badine pas avec se présente, ainsi, comme une partition polyphonique et bouffonne où tout est écrit, sur et entre les lignes, et même à « l’intérieur » des mots ; où toutes les voix et tous les commentaires, ‘autorisés’, se superposent ; où tout se prononce et s’oralise, explicitement, et plus encore « sexplicitement », dans une poésie littérale et sonore on ne peut plus baroque et assumée, et qui n’hésite pas, en outre, et dans cette ‘OUTRANCE’ revendiquée, à user d’un lettrisme dévoyé/déglingué.

Le livre est illustré de 38 planches en couleurs de Jean-Marc Pontier

En bleu adorable

En bleu adorable

de Pascal BOULANGER

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 20/04/2023 | 15,00 €

Il y a une parole insignifiante qui domine et terrorise et qui pense que l’on peut dire et écrire sans être confronté à l’histoire et au silence. Il y a une autre parole – que ces carnets veulent incarner – qui se confronte aux nouvelles tyrannies mais aussi aux épiphanies de la beauté. 

Comme dans les précédents carnets de Pascal Boulanger – Confiteor et Jusqu’à présent je suis en chemin (Éd. Tituli), ce Bleu adorable multiplie les incises de pensées et de sensations, à travers une traversée intime, des lectures, des détournements, des citations. Mais on ne lira pas de confessions, de ruminations, de désolations, car l’écriture qui dévoile renverse la malédiction en exultation. 

Cette écriture-là, exposée au monde, se définit en terme de contre-identification. Elle pense l’impensé social, les crimes organisés et encouragés, la rotation des stocks humains, elle trace les signes névrotiques de notre époque et fonde un contre-monde en bleu adorable.

Dans ces nouveaux Carnets, le poète Pascal Boulanger se transforme en mémorialiste : rien d’un journal intime, mais tout d’un journal extime, témoignage de notre grave crise métaphysique parfois appelée « Covid-19 ».

Les mains d'Hannah

Les mains d'Hannah

de Perrine LE QUERREC

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 09/02/2023 | 19,00 €

Pour Perrine Le Querrec, l’œuvre de Hannah Höch est essentielle, et sa personnalité aussi ; pourtant rien n'existe en français sur elle (sauf un catalogue d'expo au MAM, contenant un entretien avec Suzanne Pagé, et, bien sûr, disséminés, des références dans des écrits et catalogues collectifs). Ce sont surtout les États-Unis qui reconnaissent son travail, dans toutes les études sur le photomontage. Pour le reste du monde elle est « la seule femme dada de Berlin » ; or elle est tellement plus que ça !

Comme toujours, Perrine Le Querrec a tenté de travailler la langue selon son sujet. Pour ce livre elle a opéré comme un collage, montant des tentatives de biographies d'Hannah Höch (outre que peu de documents existent en français, elle était elle-même d'une nature très discrète). À la poursuite d’Hannah Höch, l’auteure a échafaudé des écritures, les fondations d’un livre incertain. Hannah-Höch-photomonteuse, c’est une « écriture » qui oblige à se tapir comme dans une grotte, une écriture creusée dans la roche, les sous-sols, écriture qui transforme le plein en vide, l’obscurité en clarté, qui avoisine l’espace sacré des morts.

« À la poursuite de Hannah Höch j’échafaude des écritures, les fondations d’un livre incertain. Hannah une écriture qui oblige à se tapir comme dans une grotte, une écriture creusée dans la roche, les sous-sols, écriture qui transforme le plein en vide, l’obscurité en clarté, qui voisine l’espace sacré des morts. Hannah Höch une écriture des fondations, des promesses tenues. Hannah promesses tenues. » (P. L. Q.)

A travers tout

A travers tout

de Mathias RICHARD

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 15/09/2022 | 30,00 €

Pendant presque six ans à Marseille (de 2014 à fin 2019), Mathias Richard a créé À travers tout, livre-somme testament qu'il définit comme son « grand œuvre en poésie ».

Une démarche totale, textuelle, vocale, performative, existentielle.

« J'essaie de fabriquer une drogue très spéciale qui utilise les mots comme conduit. »

À travers : toutes sortes d'épreuves, de situations, de sentiments, états, rencontres, sensations, pensées ; et toutes sortes de formes (explosion de formes, de procédés formels). À travers la vie et (presque) la mort. Ce sont les reliquats d'une existence, des textes arrachés à la difficulté de survivre, à l'expérience d'être un animal vivant, pensant, sentant. Les traces d'une traversée. En perpétuelle adaptation, transformation, réinvention. Chaosmose.

Ce livre fait tenir, coexister, plein de choses différentes ensemble. Une chose et son « contraire ».

On y trouve des syntextes et sursyntextes, des prenssées, des mots-pivots, de la Poetry Body Music, des équations de pensée (causecades), des textes de liste, des partitions, des french poems, des textes pour la performance, des incantations à crier, des confidences chuchotées, de la poésie sonore pour danser, et même des chansons ! Écriture pour l'œil et écriture pour l'oreille. Écriture mentale, écriture corporelle. Combinaisons.

Ces textes ont donné lieu à des performances, des publications, des vidéos et émissions de radios, dans une dizaine de pays. Ils sont de véritables adresses à l'autre, aux autres. On sent chez Mathias Richard le désir de s'adresser à chaque être humain.

Polaroids

Polaroids

de Alain MARC

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 08/03/2022 | 19,00 €

Le “polaroïd” est d’abord un concept. Écrire très près. Très près de l’objectif, très près du sexe, en érection. Moment très bref, aussi bref que l’orgasme. Écrire l’orgasme, l’obscène, l’immontrable et l’indicible. Écrire la vision, instantanée. Écrire la sueur, aussi, qui perle sur la peau. Fuir le mental et ne montrer que le corps, que son obscénité.

Où le polaroïd, remplacera le cliché photographique (et pornographique).

Un “cycle du sperme”, un “cycle de la pisse” et un “cycle de la merde” – à l’image des trois éléments de la matière sexuelle, se sont dessinés au fur et à mesure de la venue de ces polaroïds. D’autres cycles pourraient également se dégager. Bien que réellement présents, il a été décidé de laisser en l’état le cours naturel des choses, et de ne pas opérer de regroupement par parties. Le lecteur pourra laisser courir son imagination, et décider si tel ou tel polaroïd appartient à tel ou tel cycle. C’est le lecteur/regardeur qui finit l’œuvre (après Marcel Duchamp).

L’ouvrage est accompagné d’œuvres érotiques en couleurs du peintre Jean-Marc André recadrées par l’auteur.

La péremption

La péremption

de Lionel FONDEVILLE

Tinbad-texte (TINBAD) | Paru le 08/04/2021 | 18,00 €

Avec ce livre, Tinbad inaugure une nouvelle collection, « Tinbad-texte », qui nous permet de donner à lire des textes inclassables, ni romans, ni poésies, ni fictions, encore moins essais, mais des aventures de l’écriture, au lieu d’être l’écriture d’aventures.

« Ce serait une écriture sans socle, poudreuse et légère comme limaille, flottant au milieu d’aurores boréales en plastique moitié cramé, plus froide que l’azote liquide, plus prétentieuse encore. Elle aurait la faiblesse des rédactions sur papier quadrillé, leur naïveté pas convaincue, avec du silicone de première génération injecté dans les fissures, c’est-à-dire plastifiée à la manière des condamnés traités et tranchés en fines lamelles jambon pour étudiants en médecine.

La péremption recourt aux fragments qui, chez Tzara ou Barthes, m'ont frappé par leur élégance. Force de l'ellipse, architecture modulaire, collection de moments. Les fragments en disent long. 

Ils revêtent souvent l'habit de la critique, dissimulée sous celui d'un jeu anodin, à première vue sans conséquences. Mais peu à peu, le texte révèle son dessein. C'est une autopsie. Du langage. Et du lecteur. » 

Le trouble de Lionel Fondeville, à voir grandir le nombre des images imposées, leur violence, leur pouvoir de sidération, le monde qu'elles construisent, est devenu une voie incontournable. La péremption est une mise en œuvre par le trouble, pour le trouble. Fondeville cherche l'inconfort (de l’écriture, du lecteur), la chute à tout moment possible. À voir proliférer le nombre des phrases et leur rétrécissement systématique jusqu'au slogan, un désir de choix et de temps long a infusé en lui : La péremption… restera.