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l'autre LIVRE

Essai

Lectio amorosa

de Paule Marie DUQUESNOY

Essai (TITULI) | Paru le 04/03/2024 | 27,00 €

Je parlerai de la lecture. Tout commence par la lecture. Ça remonte à l’enfance, des histoires de mots avec leur densité de rêve. Sophie brûlait sa robe dans la chaux. Mais le monde était bon. Cadichon écrivait ses mémoires aussi bien que Saint-Simon. Tous les animaux parlaient. Je ne m’endormais jamais en écoutant une histoire.

La voix « avait l’inflexion des voix chères qui se sont tues ».

Je ne cesserai pas de dire le mot, de dire l’écoute, car « je est un autre », je est l’autre. L’auteur est un ami qui ne me quittera plus, entre enfer et paradis je le rejoins.

Je parle de la lecture, car une vraie lecture donne une vie nouvelle à la pensée de l’écrivain, lui ajoute du temps et de l’espace, elle est déjà création, ouverture vers l’écriture.

D'une rive à l'autre

de Marie-Christine MASSET

Essai (TITULI) | Paru le 23/05/2023 | 19,00 €

Subjugue?e et intrigue?e par ce qui repose et œuvre dans un livre traduit, happe?e par ce passage d’une langue a? l’autre, par l’effacement des rives-frontie?res, j’ai voulu percer plus fort et plus loin ce myste?re de la traduction (et de l’e?criture !).

Qu’en est-il des autres ? Comment vivent-ils cette aventure extraordinaire ? Quelle voie est privile?gie?e pour traduire, traverser la langue de l’autre ? Accueillent-ils le souffle de cette langue dans leur propre e?criture ? Lui re?sistent-ils ou le laissent-ils se de?poser la? ou? il veut ? La difficulte? de trouver un titre alliant l’ensemble des textes ici re?unis est une re?ponse : le myste?re se poursuit et avec lui la chance de n’avoir assez d’une vie pour le sonder.

Il est autant d’approches et de saisies de la traduction que de poe?tes. L’heureuse singularite? des contributions ouvre le champ d’une perspective inoui?e. La traduction est une voyageuse, elle n’en a pas fini de parcourir landes, roches, mers et pays. Chaque poe?me e?crit en est empreint. Elle nous unit et nous distingue tout a? la fois. Cette traverse?e d’une langue a? l’autre est ce qui nous a fait parler pour la premie?re fois.

Ainsi revenons-nous a? la source, et nous rendons cette eau, alors inconnue et e?trange?re, de?sormais familie?re et dicible. Partage?e entre toutes et tous, jusqu’en ses ondoiements invisibles qui nous portent toujours plus loin.

Comment peut-on être cartésien ?

de Claude MINIÈRE

Essai (TITULI) | Paru le 18/05/2021 | 14,00 €

Alors que l’on parle d’esprit cartésien, de système cartésien, les écrits de Descartes ne posent pas un édifice stable ni clos, leurs conquêtes sont mouvantes, inquiètes, traversées de contradictions et retouches. Bataille - peut-être le meilleur lecteur de Descartes - dira qu’il a eu une intuition non-subordonnée qu’il a tenté de domestiquer en la soumettant à des principes. Comment peut-on être cartésien ? En le voyant raisonner, méditer, écrire, sur un théâtre personnel.

Le lien des muses

de Seiji MARUKAWA

Essai (TITULI) | Paru le 22/06/2020 | 24,00 €

À l’origine de ce livre, cette question : pourquoi tant de poètes se sont-ils engagés dans la traduction de poèmes en langues étrangères, scellés selon Dante dans l’intraduisibilité par « le lien musaïque » ? Quelle serait une éventuelle relation entre le désir de traduire et le souci de la poésie (Bonnefoy) ?

Sans doute un rapport intime : quand ce souci cherche à donner du sens au sensible, c’est au moyen de la métaphore au sens large, apanage des poètes. Ils tirent, pour la forger, le meilleur parti de la polysémie des mots ; jetant des ponts inattendus entre eux, ils les disposent selon le rythme propre à leur langue maternelle. Ce processus correspond à la « traduction » à travers la grille de la langue (Celan), qui finit par rendre leur langage à la fois particulier et commun. Mais leur parole peut-elle ainsi toucher et tisser des liens au-delà des frontières linguistiques ? Aurait-elle une autre vie dans une autre langue ?

Ce livre comporte une partie théorique qui interroge ces questions, suivie de trois articles consacrés à la pratique de la traduction des poèmes : celle de Jacques Dupin par Paul Celan ; celle de Michel Deguy par l’auteur lui-même ; enfin le dernier reprend la question de l’intraduisibilité à travers les traductions françaises des haïkus de Bashô.

Jusqu'à présent je suis en chemin - Carnets : 2016-2018

de Pascal BOULANGER

Essai (TITULI) | Paru le 24/01/2019 | 16,00 €

On ne lira pas, dans ces carnets, de confidences, de confessions, de dévoilements intimes, ou encore d’aveux puisque je n’ai jamais cédé à la tyrannie de la transparence et de l’indiscrétion. On ne lira que des incises, des réminiscences de lectures, des détournements, des greffes, des échos qui parlent et qui parlent au-delà de ma propre vie anecdotique.
Il y a une parole insignifiante qui domine et qui pense que l’on peut dire et écrire sans être confronté au silence et au néant. Il y a une autre parole qui laisse surgir l’épiphanie, là où les choses prennent figure, en gardant la bonne distance. Le visible, en effet, ne reçoit d’hommage bienveillant que par l’accueil qu’un retrait ménage.

Les chemins tournants de Pierre Reverdy

de Gérard BOCHOLIER

Essai (TITULI) | Paru le 22/09/2016 | 15,00 €

Dans ce deuxième essai (le premier, Pierre Reverdy, le phare obscur était paru en 1984 chez Champ Vallon) Gérard Bocholier ponctue sa promenade dans le temps avec Reverdy (1889-1960) de méditations sur chacun de ses recueils, avec le regard d’amitié complice qui lui fait considérer toute la personne du poète : solitaire, secret, vivant retiré à Solesmes, il a en effet marqué en profondeur toute la création poétique contemporaine : proche des peintres cubistes, il témoigne en son temps d’une « transformation fondamentale de l’art ». Chacun de ses poèmes élève la parole à la hauteur d’une véritable tragédie spirituelle, où la condition humaine se révèle à nu, dans un intemporel bouleversant. Avec lui, « on franchit l’émotion qui barre le chemin et sans se retourner on va toujours plus loin. »

Un phare dans la nuit profonde

de Jacques KRAEMER

Essai (TITULI) | Paru le 01/04/2015 | 2,00 €

Un entretien avec Jacques Kraemer (né en 1938) mené par Karim Haouadeg, d’abord paru dans la revue littéraire en ligne Secousse. Une occasion rare d’entendre le dramaturge et directeur de théâtre revenir sur ce qui fait l’extraordinaire cohérence de ses soixante années de carrière. Il y exprime ses idées sur le rôle et le sens du théâtre tel qu’il le conçoit, mais aussi sur sa propre vie, sur la création face aux idéologies politiques et à l’actualité récente.