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l'autre LIVRE

Cyril HUOT

Caro Pasolini

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 09/02/2023 | 22,00 €

Cyril Huot avait trop de passion en lui pour parler d’un écrivain de façon académique. Surtout lorsque son « étude » concernait un homme aussi multiple que Pasolini?: poète moderne, mais écrivant ses poèmes en frioulan?; cinéaste inventif établissant un pont entre antiquité et modernité?; essayiste engagé et polémiste?; romancier important, peintre de personnages marginaux de notre époque dont les visages, sautant les siècles, portaient, de film en film, l’image de l’amour et de l’éternelle violence de l’humanité. Oui, parler de Pasolini, pour Cyril Huot, c’était d’abord engager un dialogue épistolaire et familier avec lui, et l’embarquer dans cette écriture pulsionnelle, répétitive, rythmée qui, auparavant, lui avait déjà permis d’explorer l’œuvre de Katherine Mansfield, Roland Barthes ou Thomas Bernhard. Si le cinéaste Pasolini est bien connu, tout comme ses opinions politiques, le romancier en revanche, et particulièrement son ouvrage clef inachevé, Pétrole, ainsi que sa Divine Mimesis, le sont moins. D’où la place importante que Cyril Huot leur réserve dans cet ouvrage singulier.

Sans transition, de Roland Barthes à Pasolini

de Cyril HUOT

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 08/04/2021 | 18,00 €

« On connaît ces mots de Barthes à l’intention de ses éventuels biographes, écrits dans la préface à son recueil de textes intitulé Sade, Fourier, Loyola : “Si j’étais écrivain, et mort, comme j’aimerais que ma vie se réduisît, par les soins d’un biographe amical et désinvolte, à quelques détails, à quelques goûts, à quelques inflexions, disons des ‘biographèmes’.” C’est fort de ce conseil que nous avons entrepris ici d’évoquer sa mémoire et de revisiter quelques unes des pistes ouvertes par son oeuvre, plus particulièrement celles qu’il explorait dans la toute dernière partie de sa vie, après la mort de sa mère – événement qui l’avait profondément bouleversé et avait ébranlé ses fondements au point de l’inciter à les remettre en cause, qu’il s’agisse de ceux sur lesquels il avait bâti l’ensemble de sa démarche intellectuelle ou de ceux sur lesquels toute son existence elle-même reposait jusqu’alors. »

C. Huot

Secret, le silence

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 08/11/2017 | 18,00 €

Il ne sera peut-être pas indifférent au lecteur de savoir que les lettres qui retracent les étapes douloureuses du chemin érotique parcouru par l’héroïne de ce roman s’inspirent, assez librement, il est vrai, des confessions intimes d’une jeune sainte, morte des souffrances tant physiques que mentales de l’amour à l’âge de vingt-cinq ans, dûment canonisée à ce titre par l’Église catholique. On ne saurait s’empêcher de noter, en effet, que la religion de l’amour manifestée par un culte violent, immodéré, déraisonnable, de la passion, qu’elle soit jugée d’ordre sacré, hautement spirituel, ou d’ordre bassement charnel, honteuse, immorale, scandaleuse, résulte depuis toujours d’un même désir profond de fusion totale avec l’objet de cette passion par les voies mêlées, ardemment et désespérément idéalisées, de la souffrance et de l’amour.

C.H.

Cyril Huot, déjà auteur de Le spectre de Thomas Bernhard et de Le rire triomphant des perdants chez le même éditeur, ainsi que d’un récit autour de Katherine Mansfield, Lettre à ce monde qui jamais ne répond, aux éditions de La Nuit, a notamment été acteur et metteur en scène de théâtre, réalisateur et critique de cinéma.

Le rire triomphant des perdants : (Journal de guerre)

de Cyril HUOT

Tinbad-essai (TINBAD) | Paru le 02/11/2016 | 21,00 €

S’il faut coûte que coûte ranger ce texte dans un genre littéraire préexistant, (et il paraît qu’il le faut), nous dirons qu’il s’agit ici de Critique littéraire, mais sous réserve d’en inverser les termes. Nous parlerons plutôt de Littérature critique. Et Littérature critique de quoi?? Critique de la bêtise propre au gros animal d’aujourd’hui, au sens même où l’entendait Platon en son temps. La littérature, en effet, a toujours eu pour vocation première de combattre la souveraine bêtise de la bête sociale, l’oppression qu’elle exerce, sa tyrannie sans cesse croissante, de la dénoncer hautement, sans relâche, quotidiennement. Quand le journal de bord de quiconque s’en remet à la littérature pour tenter de survivre à l’omnipotence de la bête sociale, à la barbarie généralisée qui en est l’expression flagrante et qui est bien loin de se limiter à celle que l’on désigne ordinairement sous ce mot, ne saurait nécessairement être qu’un journal de guerre. Pour mener cette guerre, pour soutenir ce siège, l’auteur fait appel aux voix des plus grands de ceux qui par le passé ont eu à mener cette même guerre, à soutenir ce même siège, auxquelles il ne craint pas de mêler la sienne, aussi faible et dérisoire soit-elle?; mais encore, face à une société pathétique qui n’a plus pour valeurs que celles de l’arrivisme et du consumérisme, et pour idéal que celui d’une ploutocratie, fait-il en premier lieu appel à ce rire insolent, paradoxalement triomphant, des perdants, des vaincus, des laissés pour compte du système et des exclus de toujours. 

Le spectre de Thomas Bernhard

de Cyril HUOT

Tinbad-roman (TINBAD) | Paru le 27/01/2016 | 20,00 €

Cette nuit le spectre de T.B. est venu me visiter, et il m’a dit, il y a toujours eu un total malentendu entre le monde et l’artiste, quand chaque coup mortel que veut porter l’artiste au monde est un coup mortel que l’artiste se porte à lui-même, chaque fois que l’artiste cherche à blesser à mort le monde, c’est lui-même qu’il blesse à mort, chaque fois qu’il veut planter la lame acérée, vengeresse, de son esprit dans la poitrine du monde, c’est dans sa propre poitrine qu’il la plante, chaque fois que l’artiste veut se venger du monde c’est sur lui-même qu’il se venge, le monde n’a jamais compris que chaque ligne que j’ai écrite contre lui était une ligne écrite contre moi-même, chaque mot écrit pour le tourner en dérision, était un mot écrit pour me tourner moi-même en dérision, chaque mot écrit pour le fustiger et le ridiculiser, était un mot écrit pour me fustiger et me ridiculiser moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris contre le monde, je n’ai jamais entrepris que de me blesser à mort moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris pour peindre le monde, je n’ai jamais d’abord peint que moi-même, le monde n’a jamais compris que je n’ai jamais fait que des autoportraits les uns après les autres, chacun de mes livres est un autoportrait, chacune de mes pièces est un autoportrait, dans chacun de mes livres comme dans chacune de mes pièces, je me mets moi-même en jeu, l’artiste ne saurait blesser à mort le monde sans se mettre lui-même en jeu et sans y laisser sa peau, le monde ne comprend pas que l’artiste qui veut sa peau n’a d’autre choix que d’y risquer toujours follement, délibérément, sa propre peau, se blesser soi-même à mort dans ce combat mortel perdu d’avance avec le monde, voilà ce que veut l’artiste, voilà ce que j’ai voulu…