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l'autre LIVRE

Florence LOJACONO

L'île palimpseste

de Florence LOJACONO

Des îles (PÉTRA) | Paru le 31/05/2018 | 20,00 €

Les îles, qu’elles soient présentées au lecteur comme réelles telle la Lanzarote de Michel Houellebecq, la Majorque de Marc Bernard, la Tahiti de Romain Gary ou la Réunion d’Evariste Parny et d’Antoine de Bertin, qu’elles soient romancées comme la Gabriola de Malcolm Lowry ou l’Île du méridien de Jean Echenoz, qu’elles soient imaginaires comme San Borondon, fonctionnent comme des embrayeurs de récits. Cet archipel de fictions insulaires cartographie un territoire de connaissances car aborder les rivages de l’île c’est aussi devoir lire un texte dont le naufragé ne comprend pas toujours la langue. Ainsi en fut-il de Jean de Léry. Parfois les codes interprétatifs sont trop aimables comme pour les Robinsons suisses de Wyss ou trop déconcertants comme dans le Foe de Coetzee. Ce serait cependant par trop simplifier que de restreindre l’hypotexte de toutes les robinsonnades au seul texte de Defoe. Les couches du palimpseste sont multiples. La notion de palimpseste est indissoluble, comme l’a souligné Riffaterre, de la compétence du lecteur, de l’expérience vitale et globale de l’être lisant qui retrouvera dans le texte les traces d’une intertextualité aléatoire. Quand on gratte la mise en fiction insulaire, ce qui apparaît, ce n’est pas l’île originale mais les conditions mêmes de cette mise en fiction, c’est-à-dire les croyances et les systèmes interprétatifs qui ont fait de l’île le lieu mythique entre tous.

Roman de l'île et robinsonnade ontologique

de Florence LOJACONO

Des îles (PÉTRA) | Paru le 06/06/2014 | 28,00 €

Qu’y a-t-il de commun entre par exemple La Tête coupable de Romain Gary, L’Île à midi de Julio Cortázar et Nouvelles du paradis de David Lodge ? L’île bien sûr. Mais pas seulement. L’île, d’ailleurs, peut aussi bien être une cité dortoir de la banlieue de Barcelone comme dans Les Mers du sud de Manuel Vázquez Montalbán ou un terrain vague aux abords de Londres comme L’Île de béton de J. G. Ballard. Ce que ces textes ont en commun avec d’autres comme Voyage à Rodrigues de J. M. G. Le Clézio et L’Île du jour d’avant d’Umberto Eco, ce n’est pas l’île, mais la médiation du désir de l’île. Le protagoniste est attiré par une île qui lui a été désignée par un désir antérieur, le désir d’un prédécesseur. Une fois sur l’île, il n’agit pas en Robinson et d’ailleurs l’île est rarement déserte. Au terme d’une évolution spirituelle qui le mènera d’une angoisse tenace à l’acceptation sans reste d’un présent pacifié, le protagoniste choisira l’île comme modèle de vie. Tel est le fonctionnement de la robinsonnade ontologique.