Black No More
de George S. SCHUYLER
Les insensés (WOMBAT) | Paru le 14/04/2016 | 20,00 €
Et si les Noirs devenaient blancs, le racisme disparaîtrait-il pour autant ?
Selon Max Disher, jeune Noir de Harlem en ce début des années 1930, un membre de sa communauté n’a que trois alternatives : « Foutre le camp, devenir blanc ou serrer les dents ». Incapable de partir et n’appréciant guère de s’aplatir, Max va bondir sur la deuxième opportunité. En effet, grâce à Black No MoreTM, mystérieux procédé créé par un certain Dr Junius Crookman, qui permet de changer de couleur de peau en trois jours (et vingt-quatre heures seulement pour un nouveau-né !), Max et une foule de clients noirs empressés sont blanchis et peuvent ainsi s’introduire dans un monde qui leur était jusque-là interdit. Mais les Blancs sont-ils vraiment plus heureux ? Ce que Max découvre de leur société ne tarde pas à le laisser dubitatif... Roublard et opportuniste, notre anti-héros ira néanmoins au terme d’une rocambolesque aventure qui fera de lui, l’ex-Noir de Harlem, le porte-parole d’une nouvelle organisation suprématiste blanche, les Chevaliers de Nordica, des épigones du Ku Klux Klan qui s’insurgent contre la transformation de la race à grande échelle !...
Fable satirique grinçante, dans la lignée d’un Swift et d’un Orwell, Black No More ne se contente pas de déboulonner les mythes de la suprématie blanche et de la pureté raciale mais brocarde aussi les principaux leaders de la NAACP et de la Harlem Renaissance. Original et atypique, le roman de Schuyler nous offre un point de vue décapant sur l’hypocrisie, la démagogie et les magouilles populistes accompagnant l’obsession américaine pour la couleur de peau.
Cette contre-utopie humoristique est l’œuvre d’une grande figure méconnue de la littérature afro-américaine. George S. Schuyler (1895-1977) écrivit pour le journal le plus influent de la communauté noire, le Pittsburgh’s Courier, mais aussi pour The Nation ou l’American Mercury de H. L. Mencken. Satire mordante parue en 1931 qui lui valut l’hostilité générale, Black No More ne sera redécouvert aux États-Unis qu’au début des années 1990, réédité quatre fois depuis, s’imposant de fait comme « un classique de la littérature américaine » (Ishmael Reed).
« Ce livre extravagant est bien plus qu’une curiosité historique et sa résurrection est une révélation » (Kirkus Review, USA)