La femme de la mer ionienne
de jackeline VAN BRUAENE
D'une fiction, l'autre (CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) | Paru le 24/10/2013 | 15,00 €
Elle avait regardé ses mains, ses mains de qui, à la maison, ils attendaient la confection de la purée, lorsqu'elle aurait trouvé le lait. Elle avait souri, comme ça dans le vide. Ses mains qui avaient fait tant de repas, de lessives, de ménages, pas un grain de poussière dans l'appartement, ses mains qui avaient porté, lavé, habillé ses enfants, ses mains qui les avaient tant cajolés, tant consolés, bichonnés, qui les avaient aidés à marcher, ses mains qui avaient dans le noir souvent caressé le corps de l'homme qui était à ses côtés, ses mains qui avaient soigneusement plié chemises, tee-shirts, pantalons, caleçons, chaussettes qu'il jetait là, à côté du lit quand il allait se coucher, soir après soir. En Italie, une femme au foyer sort un soir acheter du lait et... ne revient pas. À partir de cette décision prise sans préméditation, Maria Pia prend sa vie en main et la transforme au fur et à mesure de ses rencontres avec un milieu artistique et généreux. La femme de la mer ionienne,créatrice de bijoux, l'aidera à se réconcilier avec la vie. Avec ses longues phrases entrecoupées de virgules, l'auteure manie, avec jouissance, la langue française comme elle l'entend pour exprimer autrement ce que Virginia Woolf, a si douloureusement ressenti.Écris, continue à écrire, j'aime ce que tu écris, ça aide à construire la vie, lui disait Amos Kenan. Elle avait 20 ans, il était son ami.