Ghetto a l'Est. Vilnius, 1941-1943
de DVORJETSKI, MARC
RESSOUVENANCES (RESSOUVENANCES) | Paru le 30/09/2014 | 26,00 €
Ghetto à l’Est a été publié pour la première fois en France en mars 1950 par l’éditeur Robert Marin, Paris. Sous le titre La Victoire du Ghetto, il a été reproduit par les Éditions France-Empire [1962], après le témoignage qu’apporta l’auteur au procès d’Adolf Eichmann en 1961, évoqué dans une postface inédite. La préface de l’édition originale est partiellement incluse, complétée de considérations nouvelles sur l’urgence du témoignage. Hors ces différences, le corps du texte est strictement identique. C’est le texte intégral, et lui seul, de la version de 1950 qui a été recomposé ici.
Son tableau décrit de façon nuancée l’attitude des populations polonaise et lituanienne : une importante fraction ouvertement hostile et destructrice ; une minorité infime d’aide ou d’empathie ; une majorité indifférente ou spectatrice quand l’indifférence aide à tout. Il se peut qu’un des soucis de l’auteur, outre le devoir de témoignage, ait été d’expliciter l’apparente passivité des Juifs d’Europe centrale dans le cours de l’extermination par rapport à l’incompréhension, voire au dédain, dont ils ont pu faire l’objet en Israël.
Ce témoignage révoque l’image dépréciatrice d’un peuple résigné à « aller comme des moutons à l’abattoir ». Or cette image répète précisément la devise des partisans résistants dans le ghetto de Vilnius, mais a pu en perdre et en modifier la perspective.
Ce livre souligne au contraire l’importance de l’espoir, de l’obstination à tenir, à vivre, comme facteurs d’une lutte quotidienne épuisante et périlleuse. La perpétuation sociale et culturelle d’une vie urbaine dans les barbelés s’inscrit dans la même lutte, persévérant aussi dans l'hypothèse que la guerre ne durerait plus longtemps.
La résistance de la plus grande part constitue aussi, de façon déchirante et conradictoire avec les éléments d’une collaboration plus ou moins apparente ou consentie, le terreau d’une Résistance organisée, moins partagée, et multiforme: passive, clandestine, ouverte.