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l'autre LIVRE

Michèle BECQUEMIN

Usagers Assistance(s) Contreparties

de Michèle BECQUEMIN, Marie BONICI, Jean-Bernard CHEBROUX

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 15/10/2015 | 20,00 €

Ouvrage coordonné par
Michèle Becquemin, Marie Bonici, Jean-Bernard Chebroux

Si les politiques actuelles voient dans les usagers l’incarnation d’un renouveau démocratique fondé sur la participation, les références à l’assistance (dite aujourd’hui aide sociale) sont souvent péjoratives (assistanat),  voire déclarées contraires au nouvel esprit de la solidarité. Dans le domaine de l’insertion, avec le passage du RMI au RSA, l’exigence d’une contrepartie à fournir par les personnes secourues relance cette question ancienne, jamais dépassée.  

Issue de la Révolution française suivant le principe de « la dette sacrée de la nation » envers les plus démunis, la logique d’assistance a connu des  crises chroniques de légitimité. C’est encore le cas actuellement avec la crise massive de l’emploi qui réactive les débats sur le rapport entre travail et assistance. Dans ce contexte, l’objectif de cet ouvrage est d’apporter des éclairages sur  les recompositions contemporaines de cette forme de solidarité et de ses secteurs clés : l’insertion, certes, mais aussi, l’enfance et la famille, la vieillesse, le handicap, l’hébergement social…

En quoi la promotion des usagers, l’activation des dépenses sociales, la contractualisation et l’individualisation toujours plus poussée des suivis sociaux transforment-t-elles les pratiques d’assistance ? C’est tout un pan du travail social qui est analysé dans ce livre suivant différentes perspectives, historiques, sociologiques, juridiques ou cliniques, avec, en libre appui, la pensée de Robert Castel.    

 

Cet ouvrage est publié dans le cadre du mouvement Printemps Castel. Quand Robert Castel nous aide à penser le travail social (2014-2016). Michèle Becquemin, Marie Bonici et Jean-Bernard Chebroux, membres du LIRTES à l’Université Paris Est Créteil en ont assuré la réalisation. Il composé des contributions de Dominique Argoud, Isabelle Astier, Colette Bec, Michèle Becquemin, Flore Capelier, Raymonde Samuel, Martine Trapon, Christophe Trombert et de Cédric Frétigné pour la postface.

Une institution juive dans la République, l'Oeuvre de Secours aux Enfants : Pour une histoire du service social et de la protection de l'enfance

de Michèle BECQUEMIN

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 01/01/2013 | 25,00 €

Avec la collaboration de :
Françoise Cattanéo, Sarra Chaïeb et Claire Cossée


Les travaux ont été dirigés par Michèle Becquemin, chercheure au laboratoire REV-CIRCEFT de l’Université Paris Est Créteil (UPEC) avec l’aide technique de Françoise Cattanéo, ancienne directrice du service d’action éducative en milieu ouvert de l’OSE Île-de-France. L’ouvrage
bénéficie de la contribution de Claire Cossée, chercheure au REV-CIRCEFT (UPEC) et de Sarra Chaïeb, doctorante au laboratoire Cultures et Sociétés en Europe de l’Université de Strasbourg.
La recherche a fait l’objet d’une convention UPEC-OSE et a progressé grâce aux conseils scientifiques de Joëlle Allouche (CNRS), Michel Chauvière (CNRS) et Catherine Delcroix (Université de Strasbourg)




Née en Russie en 1912, l’Œuvre de Secours aux Enfants s’implante en France dans les années 1930 dans le but de contribuer au relèvement social du peuple juif par une philanthropie hygiéniste. Après avoir sauvé des milliers d’enfants juifs durant la Shoah, l’organisation construit sa nouvelle légitimité dans l’après-guerre en révisant ses idéaux et en négociant son orientation avec les pouvoirs publics. Cet ouvrage retrace les différentes étapes et les principaux enjeux de la recomposition identitaire de l’OSE. Le focus est placé sur le développement d’un « service d’action psycho-sociale » au sein de l’OSE, après 1945, et sur la participation de l’association à l’expansion de la protection de l’enfance jusqu’à nos jours.
L’analyse sociologique de l’évolution du service social de l’OSE dévoile des processus intriqués : les chevauchements des cibles de l’action publique entre enfants à protéger et familles à aider ; le passage de l’hygiénisme philanthropique à l’action sociale professionnelle; les concurrences entre des hommes, cadres éducatifs, et des femmes, assistantes sociales en quête de reconnaissance. Elle révèle les stratégies institutionnelles autour d’une spécificité juive face aux pressions des autorités publiques avec, notamment, l’élaboration d’une approche socioculturelle en direction des familles réfugiées, rapatriées ou émigrées, dites «transplantées». Elle éclaire enfin quelques questions pendantes. Pourquoi le service social de l’OSE a-t-il été considéré précurseur, voire pilote dans l’application des textes de 1958 et de 1959 sur la protection de l’enfance, en région parisienne ? Quelles sont les raisons de l’ouverture de l’Œuvre aux enfants de familles non juives au cours des années 1990 ?
L’objectif de ce travail, qui repose principalement sur l’étude des archives de l’institution et sur les témoignages de professionnels, est d’éclairer le présent à la lumière du passé. C’est un pan original de l’histoire de la protection de l’enfance qui est ainsi reconstitué.

Protection de l'enfance et placement familial : La Fondation Grancher : De l'hygiénisme à la suppléance parentale

de Michèle BECQUEMIN

Éducation, art du possible (PÉTRA) | Paru le 01/09/2005 | 22,00 €


Préface de Catherine ROLLET
 

Michèle Becquemin est éducatrice de formation initiale. Elle est actuellement sociologue, maître de conférence associée à l'Université Paris XII Créteil et membre du Groupe de recherche Ecole, Travail et institutions de l'université Paris VIII.



En retraçant l'histoire du placement familial de la Fondation Grancher, cet ouvrage met en lumière de façon significative les enjeux démographiques, politiques et professionnels qui ont traversé l'un des secteurs les plus anciens de la protection de l'enfance.
En 1903, Joseph Grancher, un médecin spécialiste des maladies respiratoires, proche collaborateur de Louis Pasteur, crée une association intitulée "Oeuvre de préservation de l'enfance contre la tuberculose". Le régime républicain est alors à peine stabilisé; les radicaux au gouvernement doivent faire face au déficit démographique et aux problèmes de la classe ouvrière écrasée par les contraintes du salariat. C'est dans le mouvement de réforme sociale, où les hygiénistes solidaristes jouent un rôle moteur, que se situe l'entreprise de Joseph Grancher. Elle consiste à préserver de la tuberculose des enfants non contaminés, issus des familles ouvrières parisiennes malades, en les plaçant dans des familles d'accueil en Sologne, avec l'intention de contribuer à repeupler cette région. A l'époque, il n'existe ni traitement efficace de la maladie, ni disposition légale autorisant le placement sanitaire préventif. Les agents de l'Oeuvre devront donc convaincre les familles de se séparer de leurs enfants pour des durées éventuellement très longues. L'institution de Joseph Grancher deviendra un modèle qui sera reproduit, sous la forme de filiales autonomes animées par des médecins, dans tous les départements de France, avec le soutien des pouvoirs publics. A la fin des années 1960, la tuberculose étant quasiment éradiquée, l'Oeuvre Grancher réorientera son action vers la protection de l'enfance en danger grâce à l'implication de pédopsychiatres psychanalystes inspirés par les conceptions du Dr Myriam David. Devenue Fondation d'utilité publique en 2001, cette institution reçoit aujourd'hui deux cent trente enfants dans ses services de placement familial situés en Sologne, à Chartres et à Paris.
Cette monographie a été réalisée à partir des archives de la Fondation Grancher et de l'Institut Pasteur ; elle est illustrée de témoignages de membres de la Fondation. L'analyse socio-historique met en relief les interactions entre l'institution, les familles, les professions concernées et les instances politico-législatives dans le processus de gain et de maintien d'une légitimité d'ation publique.