CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE
Les éditions Chèvre-feuille étoilée ont été créées en janvier 2000 et poursuivent leur chemin grâce aux liens de coeur que nous, Behja Traversac, Edith Hadri, Maïssa Bey et Marie-Noël Arras, quatre femmes des deux rives, entretenons avec la littérature, avec l'Algérie et avec la Méditerranée. Nous avions travaillé ensemble depuis plusieurs années, à divers titres, autour de la parole, de la mémoire et de l'écriture des femmes. Peu à peu s'est construit une passerelle tangible et poétique qui enjambe la mer....
Le projet s’est construit autour de quatre idées :
La première, essentielle : offrir un espace du dire et de l’écrire aux femmes, connues ou inconnues, notamment à travers la revue Etoiles d’encre, un espace créatif qui rassemble du rêve, de l’imaginaire, de la mémoire mais aussi de la rencontre ;
La deuxième : mêler oral et écrit ; car, si les femmes du Nord ont la possibilité de se faire entendre, d’écrire, d’être publiées, celles du Sud n’ont que rarement cette chance et que dire de celles qui n’ont comme héritage qu’une tradition orale n’ayant d’autre espace d’expression que leur proche communauté ? Comment faire connaître la richesse de leur mémoire, de leurs contes, de leurs songes ? Pour cette partie orale, notre méthode consiste à enregistrer et retranscrire leurs témoignages. Dès le premier numéro on constate que celles qui ont accepté de se prêter à cette redécouverte d'elles-mêmes, ont osé transgresser les tabous du silence et dire ce qu’il ne fallait pas dire.
Notre troisième pôle c’est rapprocher les Méditerranéennes. Pourquoi la Méditerranée ? Parce que cette mer est assez grande et assez petite pour offrir de la diversité et de la similitude, elle qui rassemble sur ses rives des sociétés qui se sont affrontées, qui s’affrontent encore mais qui ont en partage tant de pans de l’histoire humaine. Nous accueillons bien entendu des textes d’autres régions du monde chaque fois que cela se présente à nous.
Enfin, notre quatrième ambition, plus complexe, c’est de nous inscrire dans la voie de ceux et celles qui ont contribué à désentraver la langue. Ouvrir l’édition à d’autres styles d’écriture, ne pas rester entre les frontières de l’académisme littéraire. S’ouvrir à une langue qui se renouvelle sans cesse, qui s'insurge, qui parle autrement « qui parle toujours l’autre langue, la langue de l’autre » disait Hélène Cixous.
Chèvre-Feuille étoilée est une édition française à vocation méditerranéenne, créée le 18 janvier 2000 à Montpellier. Elle essaie de diffuser ses ouvrages ailleurs qu'en France. Elle est depuis le début diffusée en Algérie. Notre projet est de la porter dans d'autres pays... et d'autres continents où elle a déjà mis le pied...
de
Elene USDIN
revue etoiles d'encre
(CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) |
Paru le
24/10/2013
|
15,00 €
Choisir le thème de la légèreté en une période si lourde de pessimisme, de menaces, de désespoirs, de sang, est à la fois étrange et salutaire. C'est ce poids des drames, qui sont là ou qui se profilent et se succèdent, qui nous contraint à mettre des limites à notre absorption du malheur. Notre désir de légèreté est un sentiment indomptable, constitutif de notre être au monde.
La légèreté à mille formes, elle se loge partout. Dans le corps et dans l'esprit. Elle n'est pas inscrite dans la seule apparence - qui est souvent si trompeuse - elle est aussi cette relativité essentielle qui nous permet d'accepter l'amour et la mort. Éros et Thanatos.
Nos auteures ont justement très souvent abordé ce thème par cette porte « Amour et Mort » comme Fawzia Asaad : Le désir de légèreté tourmente l’être-au-monde depuis que celui-ci a vu les oiseaux voler. Pourquoi l’oiseau ? [..]. Alors il s’est inventé un ciel qui lui ouvrirait les bras comme pour les oiseaux. Il s’est inventé une âme aussi légère qu’une aile d’oiseau.
Elene Usdin, photographe, parle de son travail d'artiste à Isabelle Blondie : Surtout s'amuser avec les choses, comme dans une grande cour de récré. S'amuser à détourner ce qui m'entoure, car en fait, la réalité n'est pas très drôle. La fantaisie l'est beaucoup plus...
Dans ce numéro nous rendons hommage aux mémoires de Henri Alleg et de notre auteure, Christiane Aguiar.
de
Maïssa BEY
D'une fiction, l'autre
(CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) |
Paru le
24/10/2013
|
5,00 €
Deux jeunes gens courent vers le port où les attend le passeur à minuit pile...
Mais dans cette nuit, au cours de ce chemin qui les mène vers le bateau dans lequel ils vont embarquer clandestinement, que va-t-il se passer ? Que vont-ils se dire ? Réussiront-ils à...?
À partir d'un fait divers, Maïssa Bey interroge le pourquoi de l'immigration, le refus et l'espoir des jeunes, et là encore, avec subtilité, avec justesse, elle pointe du doigt – et de sa plume – ce qui lui semble inacceptable dans le monde qui est le nôtre aujourd'hui.
"Elle donne, dans un entretien inédit, une explication de ce phénomène : « En Algérie, les passagers clandestins qui cherchent à gagner au péril de leur vie les rives nord de la Méditerranée sont appelés « Harraga » ou brûleurs de frontières. Ces aventuriers des temps modernes n’ont d’autres ressources que leurs rêves, d’autre bien que leur vie qu’ils n’hésitent pas à mettre en jeu. Au paradigme de la peur qui s’installe sur ces rives nord, peur des lendemains, peur de l’autre, peur de la perte de l’intégrité identitaire, peur d’être envahis, répond, sur les rives sud, le paradigme de la désespérance qui permet justement de s’affranchir de la peur, de la dépasser. »
En ces heures de repli sur soi et de peur de l’autre, où l’Europe se transforme en forteresse, pour aller au-delà des idées reçues et déconstruire le discours qui fausse la réflexion sur l’émigration, le texte de Maïssa Bey nous propose une formidable occasion de réfléchir sur la désespérance de ces jeunes, sur leur capacité à donner corps à leurs rêves, au mépris du danger.
Nous ne pouvons rester sourds à l’appel de ces jeunes qui rêvent d’une vie qu’ils espèrent plus digne.
Si l’action se situe en Algérie pour ces « harraga », nous pensons qu’à travers les faits et les situations connues dans le monde entier, chaque tentative d’exil devient un drame universel."
Jocelyne Carmichael, directrice de la Compagnie Théâtr’elles
de
Janine TEISSON
D'une fiction, l'autre
(CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) |
Paru le
03/07/2012
|
8,00 €
Il a pris pour femme une veuve algérienne de treize ans. Ma mère n'a jamais semblé s'interroger à ce sujet. Une femme de treize ans?! Elle m'a toujours dit que cet homme n'avait jamais renié ses choix. L'amour, la religion musulmane, l'Algérie. Contre tous. Ils ont eu une fille. Malheureuse, semble-t-il. Enfin, c'est ce que dit ma mère. Française, Algérienne, Africaine, ma mère est ce mélange. Voilà d'où lui viennent ses yeux violets et ses cheveux drus.
Trois époques, de la colonisation aux années 90. Trois femmes, Djeyhmouna, Monique et Claudia.
La petite paysanne soustraite à un sort terrible par Ismaël - personnage librement inspiré de la vie de Thomas Ismaël Urbain , la militante pour l'indépendance, et celle qui part sur les traces de sa famille algérienne.?
Un parcours magnifiquement restitué, où tous les chemins mènent ou ramènent à l'Algérie, lieu de tant de questionnements et de douleurs.
Une écriture sobre et percutante au service d'un récit à la fois captivant et poignant qui nous emporte au-delà des images convenues.
de
Suzel GRONDIN
D'une fiction, l'autre
(CHÈVRE-FEUILLE ÉTOILÉE) |
Paru le
01/05/2012
|
15,00 €
Clara est partie vers un ailleurs que l'on dit meilleur.
« Non ! Lili, répliquerait-elle, pas avec moi, à moins que tu ne considères comme un ailleurs un trou rempli d'asticots. Quant au meilleur, je te laisse seule juge, ma belle...»
Les héroïnes de ce roman, qui nous arrive de la Réunion, sont deux amies. Clara, qui aime comme elle déteste, jusqu'au bout du monde. Clara l'amoureuse des mots, qui un jour se sentant trahie par eux décidera de ne plus écrire à personne et Lili, la narratrice, gaie, insouciante, qui déteste et aime comme tout le monde. Rarement jusqu'au bout. Entre elles, il y a la vie, les enfants, les voyages, les hommes, surtout ceux de Clara : Diego le cousin espagnol qui se cherche et Simon, l'Attenteur, joueur singulier qui attend Clara.
Entre elles, il y a aussi des lettres étranges d'Amérique du Sud. Mais qui en sont les auteurs ?
Des inconnus ou Clara, malgré sa promesse de ne plus écrire ?
Entre attente, exaltation, mystère et désarroi, ce roman traduit la constance d'une grande amitié.
Lili, un jour, n'aura plus peur d'aimer et finira par entendre Le rire d'Irène.