Sur les oeuvres silencieuses. Contribution à l'étude de l'art d'après Auschwitz
de Paul BERNARD-NOURAUD
Usages de la mémoire (PÉTRA) | Paru le 01/04/2017 | 27,00 €
L’art d’après Auschwitz n’existe pas. Aucun artiste ne se réclame ouvertement de ce qui ne saurait être considéré comme un mouvement, et qui est à peine une appellation commune. Ceux qui le font plus timidement sentent bien qu’il y a dans leur démarche quelque chose de déplacé, qu’une telle revendication impose qu’ils la justifient avec d’infi nies précautions auxquelles doivent pareillement s’astreindre les historiens de l’art qui cherchent à mettre en évidence, non pas l’existence de l’art d’après Auschwitz, donc, mais le fait qu’il constitue cependant une dimension – une dimension peut-être fondamentale – de l’art contemporain.
C’est à la mise au jour de cette dimension des images qui peuplent nos imaginaires que s’attache cette étude
en portant attention aux différentes formes qui ont connu depuis Auschwitz certaines inflexions majeures pourtant souvent restées inaperçues : qu’il s’agisse des contours des figures ou des fonds, de l’emploi des couleurs, ou encore de l’échelle de la représentation des corps humains. Tous motifs dont le visage figuré est sans doute l’indice le plus évident, lui qui a pour partie perdu sa contenance propre chez des artistes aussi différents qu’Alberto Giacometti, Francis Bacon, Zoran Music, Jean Fautrier, Oscar Muñoz, William Kentridge ou encore Michal Rovner.