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l'autre LIVRE

Roger MARTIN

Photo de Roger  MARTIN

Roger Martin, spécialiste de littérature française du XIXe siècle et du roman noir américain auquel il a consacré les vingt-trois numéros de son fanzine Hard-Boiled Dicks, chroniqueur « roman noir » à L’Humanité et à Vie Nouvelle, est l'auteur de trente-sept ouvrages dont la plupart sont des enquêtes, des BD et des romans noirs. Très engagé socialement et politiquement depuis sa jeunesse, passionné d'Histoire, le roman noir est à ses yeux le truchement idéal pour aborder des faits méconnus ou inconnus, comme c’est le cas dans Jusqu'à ce que mort s'ensuive, Dernier convoi pour Buchenwald ou L’Honneur perdu du commandant K.

Ed Lacy-Un inconnu nommé Len Zinberg

de Roger MARTIN

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 01/02/2022 | 20,00 €

Qui était-il cet écrivain juif, communiste, marié à Esther, une Noire avec laquelle ils adopteraient plus tard Carla, une petite fille noire originaire des Antilles britanniques ?

Qui était-il ce « juif non-juif », passionnément new-yorkais, qui avait embrassé à vingt ans la cause des laissés-pour-compte de la socièté et des victimes du racisme, noires ou hispaniques ?

Qui était-il vraiment ? Len Zinberg, auteur de nouvelles dans la presse communiste ? Ed Lacy, qui publiait ses récits dans lAfro-American et le Pittsburgh Courier et passait pour Noir ? Ou encore Steve April, Russell Turner ou Mark Haggstrom qui signeraient des centaines de nouvelles ?

Qui était-il, ce soldat mobilisé ? en Italie qui deviendrait correspondant de Yank, un hebdomadaire « écrit par des soldats pour des soldats » tiré à 2 700 000 exemplaires ? Ce collaborateur du prestigieux New Yorker, qui publia en 1940 Walk Hard-Talk Loud que Langston Hughes et Ralph Ellison jugeaient extraordinaire ?

Qui était-il ce Blanc qui créa, en 1957, le premier personnage de détective privé noir, Toussaint Marcus Moore, dans Traquenoir (Room to Swing), auquel les Mystery Writers of America décernèrent lEdgar du meilleur roman policier de lannée ?

Qui était-il, cet écrivain talentueux dénonce ? comme rouge et victime de la Chasse aux sorcières, qui sévanouit en 1949, avant de se réincarner, deux ans plus tard, en un certain Ed Lacy et décrire une trentaine de romans noirs jusquà sa mort tragique en 1968, sans jamais cesser de de?fendre des valeurs de liberté ?, de tolérance et dhumanité ?

Ed Lacy (Un inconnu nommé Len Zinberg) en même temps que la singulière destinée dun auteur qui mérite pleinement dêtre redécouvert, est une passionnante plongée au cœur de lhistoire des États-Unis, des luttes sociales et politiques, du combat pour leégalité raciale et de lunivers de la littérature noire.

Georges Arnaud, Vie d'un rebelle

de Roger MARTIN

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 12/01/2010 | 19,50 €

Sa vie est un roman...

Homme de lettre prolixe, aventurier, anarchiste, Henri Girard, alias Georges Arnaud, connut une destinée singulière.

À vingt-quatre ans, il est accusé du meurtre de son père, archiviste au Quai-d’Orsay, de sa tante et de leur domestique, le 24 octobre 1941, dans le cha?teau familial d’Escoire, en Gironde. Jeté en prison, il n’en sort qu’un an et demi plus tard, au terme d’un des procès les plus retentissants de l’Occupation.

Désabusé, il s’exile en Amérique du Sud où, tour à tour chercheur d’or, géologue, marin, barman, et camionneur, il mène une vie de bourlingueur. Revenu en France à bord d’un cargo en passager clandestin, il publie en 1950 son premier roman, Le Salaire de la peur, vendu à deux millions d’exemplaires et porté à l’écran par Henri Georges Clouzot dans un film célèbre interprété par Yves Montand et Charles Vanel.

Il pourrait alors vivre paisiblement de sa plume, mais il n’a de cesse de se battre, mettant son talent littéraire au service des causes les plus dangereuses : arracher à son sort la condamnée à mort Djamila Bouhired, soutenir le combat pour l’Algérie indépendante – ce qui lui vaudra à nouveau de passer deux mois sous les verrous –, dénoncer les erreurs judiciaires... En 1962, il participe auprès de Ben Bella à la naissance de la République algérienne. Il mourra d’une crise cardiaque à Barcelone en 1987.

Retracer l’existence de ce personnage picaresque, c’est faire revivre un passé proche, mais déjà flou dans nos mémoires : celui de l’effervescence intellectuelle des années d’après-guerre, celui de la guerre d’Algérie et de l’engagement des gens de lettres.