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l'autre LIVRE

Tomaz SALAMUN

L'Arbre de vie

de Tomaz SALAMUN

Poésie slovène (FRANCO-SLOVÈNES & CIE) | Paru le 06/06/2013 | 13,00 €

Tomaz Salamun, né en 1941, est la figure de proue de la poésie slovène depuis son premier livre, Poker, paru en 1966 en samizdat. Il a ensuite publié près d'une quarantaine de recueils en Slovénie et est abondamment traduit dans le monde entier (plus de 81 livres en 21 langues). De nombreux prix ont récompensé son talent, dont le Pushcart Price (1994), aux Etats-Unis, le Prix européen de poésie de la ville de Münster (2007), en Allemagne, et la Couronne d'or (2009), en Macédoine. Il a enseigné l'écriture créative dans les universités états-uniennes. Tomaz Salamun est mort à Ljubljana le 27 décembre 2014.

Paroles de Tomaz Salamun :

"Je ne me suis jamais occupé de poésie, elle m’est advenue comme une sorte de punition pour ma vie privilégiée et aussi de délivrance. À vingt-deux ans, en pleine défaite et questionnements existentiels, mes premiers vers sont littéralement tombés comme des pierres du ciel."

 

J'ai un cheval

j'ai un cheval. le cheval a quatre pattes.
j'ai un gramophone. sur le gramophone je dors.
j'ai un frère. mon frère est sculpteur.
j'ai un manteau. le manteau je l'ai pour ne pas avoir froid.
j'ai une plante. la plante je l'ai pour la verdure dans la pièce.
j'ai maruska. maruska je l'ai parce que je l'aime.
j'ai des allumettes, avec les allumettes j'allume mes cigarettes.
j'ai un corps. avec ce corps j'accomplis les plus belles des choses
                                                                                                                 que je fais.
j'ai la destruction. la destruction me cause un tas d'ennuis.
j'ai la nuit. la nuit vient à moi dans la chambre par la fenêtre.
je suis passionné par les courses automobiles. par passion
pour les courses automobiles je cours en automobile.
j'ai de de l'argent. avec l'argent je m'achète du pain.
j'ai six très bons poèmes. j'espère en écrire encore plus.
j'ai vingt-sept ans. toutes ces années ont passé en un éclair.
j'ai plutôt beaucoup de courage. avec ce courage je me bats contre
                                                                                                             la bêtise humaine.
j'ai ma fête le sept mars. Je serais heureux qu'il fasse beau le sept mars.
j'ai une jeune amie petite breda. le soir quand on la met au lit elle dit
                                                                                                              salamun et s'endort.

Ambre

de Tomaz SALAMUN

Poésie slovène (FRANCO-SLOVÈNES & CIE) | Paru le 06/06/2013 | 13,00 €

Tomaz Salamun, né en 1941, est la figure de proue de la poésie slovène depuis son premier livre, Poker, paru en 1966 en samizdat. Il a ensuite publié près d'une quarantaine de recueils en Slovénie et est abondamment traduit dans le monde entier (plus de 81 livres en 21 langues). De nombreux prix ont récompensé son talent, dont le Pushcart Price (1994), aux Etats-Unis, le Prix européen de poésie de la ville de Münster (2007), en Allemagne, et la Couronne d'or (2009), en Macédoine. Il a enseigné l'écriture créative dans les universités états-uniennes. Tomaz Salamun est mort à Ljubljana le 27 décembre 2014.

Paroles de Tomaz Salamun :

"Je ne me suis jamais occupé de poésie, elle m’est advenue comme une sorte de punition pour ma vie privilégiée et aussi de délivrance. À vingt-deux ans, en pleine défaite et questionnements existentiels, mes premiers vers sont littéralement tombés comme des pierres du ciel."
 

Tomaz

 
Je me bouillis un père. Les parricides sont pareils. Un champ
donne du blé, aussi peut-on poser la question, d'où es-tu ?
D'abord tu luis défonces les épaules, ou bien tu bondis hors du
 
mou de son crâne. Ou bien... ou bien. Qui est ce pot de colle qui fait
d'une sentence un homme, qui te tire par la manche à
Istanbul parce qu'il aimerait te montrer quelque chose ? Est-ce
 
cet Ali qui est aussi le fils de ton frère et,
comme une parole, présent à ta naissance ? Parce que j'ai du mal
à savoir si j'ai bondi de la tête ou des os.
 
C'est pourquoi ce murmure dans l'oreille, quand s'engendrent
les dieux, n'est jamais exagéré. Il n'y a ni métaphores ni
formes symboliques. Toujours rien que des baguettes cassées sur
 
des machines et le soupir des femmes. Leurs cris clairs
prolongent notre vie. Je te remercie, Daniel
D. Lewis, de m'avoir aidé à consolider le hatchek.