Cultures de résistance
(ÉDITIONS LIBRE) |
Paru le
07/10/2022
|
16,00 €
Pour la première fois, cette anthologie réunit des articles de journaux et des documents inédits, longtemps restés dans les archives, qui ont forgé le sabotage, sa définition et ses pratiques. Dans la langue fleurie et argotique du xixe siècle, Émile Pouget et les syndicalistes révolutionnaires ont théorisé le sabotage pour lutter contre la rapacité patronale. Ils l’ont mis en pratique durant les grandes grèves des électriciens, des PTT et des cheminots, trois secteurs d’importance vitale encore aujourd’hui pour l’économie. Avec l’entrée en guerre en 1914, la définition et la pratique du sabotage évoluent : il se présente alors comme une façon de résister à la guerre, c’est-à-dire aux technologies qui mènent à la mort des peuples pour le seul profit des États et du capitalisme. Le sabotage est pensé comme une technique du désarmement, de la neutralisation ciblée des infrastructures et des équipements qui participent à l’effort de guerre contre le vivant.
Redonner vie aux textes d’Émile Pouget, c’est réaffirmer la portée révolutionnaire du sabotage. Les récits des sabotages passés sont inspirants pour lutter aujourd’hui contre l’emballement de la machine capitaliste et pour mettre un coup d’arrêt aux désastres en cours. Mais l’étude du sabotage permet surtout d’aborder la question de la révolution sous un aspect technique pour sortir de l’impasse du « grand soir » : le sabotage est une oeuvre du quotidien, une action immédiatement réalisable. Il ne dépend que de nous de ralentir et décélérer pour commencer à entrevoir un monde libéré de l’emprise économique et se donner le temps d’organiser autrement les rapports sociaux et environnementaux.