Gueules
« Gueules » est un récit composé de photos d’origine (faites en 1916 et miraculeusement préservées) et de textes (les dessins de l’auteur se trouvent dans la version grand format). L’une des gueules, Charles de Blanchemarie, présente ses « colocataires » d’un hôpital où ces grands blessés sont soignés par une infirmière qui prend les soins très à corps. Naissent alors, au-delà de la solidarité de blessés, amitié, amour et tendresse dans un endroit où l’on ne s’attend qu’à abrutissement. Puisqu’avec des gueules abîmées il n’est plus possible de s’exprimer dans un français « correct », on fait comme on peut, avec des mots inventés, abrégés ou rallongés selon les facultés physiques de chacun. Mais l’incapacité de prononciation traduit aussi la perte de la dignité qu’ont vécue ces blessés de la face, que ce soit des mutilés de la guerre ou des accidentés d’aujourd’hui. Elles font peur ces gueules, alors que dans Gueules, ces êtres qu’on a érigés en héros pour les éloigner le plus loin possible de la réalité (pour d’évidentes raisons de propagande en préparation de guerres futures) se montrent telles qu’elles sont, aimables parfois, espiègles, joueurs… tout simplement humaines.
« Ce texte d’Andréas Becker surprend, désarçonne, effraie même, avant d’engendrer la sidération et de démontrer à quel point cet auteur est un très rare inventeur de langage. » Hugues Robert – Blog de Charybde
« J’ai rencontré une musique, de nouvelles résonances, une langue singulière et plastique dans son renouvellement, dans sa râclosité intranquille. Du grand Art. » Philippe Bouret – La règle du Jeu
« Un ouvrage saisissant qui interroge : où sont les gueules cassées des guerres d’aujourd’hui ? » – Nils Anderson – Le Monde Diplomatique
« ‘Gueules’ est un livre qui saisit. Pour donner une voix aux jeunes anonymes défigurés dans les tranchées en 1916, le romancier Andréas Becker a inventé une langue aux syllabes malaxées, triturées, une langue en lambeaux. » Jean-Bernard Vuillème – Le Temps
« Becker apporte un souci multiple à la recréation des mots, à la refonte des syntaxes, travaillant sur plusieurs fronts, s’emparant du langage populaire, voire vernaculaire, de la prose du début du siècle, mais à l’aune d’une poétique qui concasse le lexique ou l’agglutine, insufflant une verve tantôt rabelaisienne, tantôt célinienne à ces portraits. » Claro – Le Clavier Cannibale
Auteur
Andréas Becker, né en 1962 à Hambourg en Allemagne, vit et travaille aujourd’hui à Paris. Après une carrière commerciale dans différents domaines, il se consacre à l’écriture et au dessin. Il a publié aux Editions de la Différence trois romans: « L’Effrayable », « Nébuleuses » et « Les Invécus », tous 3 réédités aux éditions d’en bas (2019) et « Ulla ou l’effacement », en bas (2019).
Françoise Hoffmann, artiste, qui vit à Lyon, a hérité ces photos de gueules cassées allemandes de son grand-père (via son oncle), Joseph, qui a été blessé en 1916 sur le front Russe et a été soigné dans un hô- pital à Dresde. Joseph s’est installé à Saint-Etienne en 1919 avec trois camarades. Ce récit est donc une fiction historique où ces gueules sont françaises dans le texte et allemandes dans les photos, et franco-allemandes dans les dessins!
Fiche technique
Prix éditeur : 10,00 €
Collection : Littérature
Éditeur : EN BAS
EAN : 9782829006128
ISBN : 978-2-8290-0612-8
Parution :
Pagination : 80 pages