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l'autre LIVRE

Alain BAQUIER

Au miroir des bêtes. Pensée sauvage et faune des Terres australes

de Alain BAQUIER

Méandre (PÉTRA) | Paru le 31/05/2017 | 14,00 €

Nous croiserons, dans les rues des cités, des bourgeois endimanchés, des clowns et des rois, des communistes et de rustres Ottomans. Nous verrons Alfred emprunter l'autoroute et écouterons, emportés d'un sentiment océanique, les symphonies mystérieures d'Amadeus - que sans doute Popol viendra troubler de ses rots délicats...

"On connaît encore des zones où la pensée sauvage, comme les espèces sauvages, se trouve relativement protégée" écrivait Claude Lévi-Strauss dans La Pensée sauvage. Pour les rares qui ont la chance d'y séjourner, les Terres australes constituent à double titre une "zone" de ce genre. Car la "pensée sauvage" n'est pas "la pensée des sauvages, mais la pensée à l'état sauvage, distincte de la pensée cultivée ou domestiquée en vue d'obtenir un rendement", et ces îles, où les bêtes (les manchots, les éléphants de mer, les albatros, etc.) se trouvent protégées - de l'homme, par lui -, sont suffisamment coupées du monde pour libérer ceux de leurs occupants passagers qui le peuvent et le veulent du mode de penser et des préoccupations de la vie ordinaire. Leur pensée, ensauvagée, inévitablement y croisera cette faune extraordinairement hospitalière, délimitant, les deux, de leur convergence insolite, une "zone" à cet égard probablement unique. Au miroir des bêtes est suivi et clos d'un court essai, Au miroir de Dieu.

L'île de la Possession. Archipel Crozet - Terres australes et antarctiques françaises. Ethnologie d'une île déserte

de Alain BAQUIER

Des îles (PÉTRA) | Paru le 13/04/2015 | 22,00 €

Depuis 1964, chaque année, une nouvelle « mission » composée de trente personnes tout au plus est dépêchée pour un an sur l’île inhabitée de la Possession, située au sud de l’océan Indien, dans les Terres australes et antarctiques françaises, afin d’y affirmer la souveraineté nationale et d’y conduire des activités scientifiques.

Une île déserte ne l’est plus dès que l’on pose le pied dessus. L’humanité s’y reconstitue dans une absence et un excès à la fois, hors de « la société » mais plus qu’ailleurs en société. Le « bout du monde » est une limite et un extrait, un concentré dans un décor approprié, extrême et virginal. Dans ce laboratoire in vivo, un phénomène qui y demeure exceptionnel s’y montre le cas échéant avec une clarté qui l’est autant : le processus du bouc émissaire, dont la menace a inspiré le folklore local.

 

 

Alain Baquier est docteur en ethnologie, chercheur associé au Laboratoire d’anthropologie et de psychologie cognitives et sociales (LAPCOS), Université de Nice. Le présent travail résulte d’un programme de recherche de l’Institut polaire français (IPEV). L’auteur s’y appuie sur une observation participante de plusieurs mois et sur l’analyse des archives des lieux.