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l'autre LIVRE

hors collection

La Créche

de François SALVAING

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 05/01/2015 | 19,00 €

La nuit où Israël (à la suite d’une cascade d’événements trop connus du lecteur pour qu’il soit besoin de les rappeler ici) se résolut à accomplir ce qu’il tramait depuis sa naissance, envahissant les territoires qu’il n’avait pas encore colonisés, cette nuit-là Soeur Sylvie de l’Annonciation rêva qu’un canon de char, fracassant les volets, entrait dans sa chambre. Soeur Sylvie était une grande fille, et bien qu’elle n’eût pas lu Freud, elle n’ignorait pas les connotations sexuelles d’un tel rêve. Pour autant, même en rêve elle ne rougit pas, car rêver n’est pas pécher, sans être théologienne à tout crin Soeur Sylvie savait ça aussi. Le canon de char s’avança jusqu’au-dessus de la natte où reposait Soeur Sylvie, et, sans vergogne, révéla sa véritable nature : il n’était pas un fantasme, ...

Le Ressac des Souvenirs

de Louis BERETTI

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 11/03/2013 | 10,00 €

 

Louis Beretti nous livre pêle-mêle et avec rage, ses souvenirs d’enfants, passant de la communale, à la débâcle de quarante… Sa vision de la Corse… De Gislaine, de Bora le chat. Sa rage contre cette société persiste, Louis le libertaire, nous fait partager son amour de la vie, de la liberté et du combat contre les préjugés et l’oppression.

Extraits...

Étalées sur leur drap de bain, de belles “noiseuses” sexposent nibards “collagénés” en forme de potirons et lèvres gonflées ; le “top ” de la séduction.

La plage grouille de monde. Et cette redondante inquiétude... Bora, pourvu qu’il rentre ; il m’aide à supporter le cynisme et la connerie de ce monde.  Ça bouillonne dans ma tête ; quel gâchis !

Enfant, j’étais, de nature, lent. 

Beaucoup plus tard en lisant “Le droit à la paresse” de Lafargue j’ai conforté cette tendance.

L'Envolée belle

de Mylène MOUTON

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 15/02/2013 | 16,00 €

Pour se délivrer de la pesanteur d’une société étouffante, s’échapper du désamour de sa famille, le seul rêve à construire jour après jour, c’est un rêve de vie. Rêver de s’envoler. Apolline, les yeux rivés au-delà de sa fenêtre, va vivre une métamorphose bouleversante et se transformer lentement en oiseau. La force de ce livre nous insuffle son énergie, la volonté de l’esprit donne des ailes, celle d’une liberté retrouvée, l’envolée belle. 

Chute des Corps

de COMBOR

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 10/03/2012 | 16,00 €

 

Extrait...

Tout ce que je savais sur le petit garçon de la pâtisserie, c’est qu’une certaine mythologie animale avait présidé à sa naissance. Son père était un berger sicilien d’une grande rigueur. Sicilien approximatif, car sa région de naissance constituait une petite enclave de l’Albanie – bref, un lopin de terre qui n’intéressait que les gens du coin, ce qui avait favorisé chez eux le détachement vis-à-vis des problèmes de ce monde, politiques ou autres. Ils étaient passés à côté des siècles. Sa mère abondait dans ce sens : si elle voyait les choses de haut, ce n’était pas au nom d’une philosophie ou même de principes éducatifs piochés dans des ouvrages pour dames. Les rapports humains, dans la communauté, étaient fixés depuis la nuit des temps. Même cette notion de temps ne faisait l’objet d’aucune représentation. Un jour, paraît-il, une brebis avait pris la clef des champs. Cet événement était tout bonnement impossible. Elle attendait alors Baudino. (C’est pourquoi il aimait à revenir sur cette anecdote, comme si elle était au fondement de sa vie, comme si elle ressortait de son premier acte conscient). « L’en manque une », annonça le père en rentrant. « Une quoi ? »

Une bête.

Avoir 20 ans à Xi'an : Journal de Chine

de Françoise CHABERT

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 10/03/2012 | 18,00 €

 

2001 - Le temps est venu de réaliser un vieux rêve :  parcourir la route de la soie, Venise, Samarcande, puis entrer en Chine par le col de Torougart, Kasghar, Xi’An, mettre mes pas dans ceux d’Alexandre le Grand…Mon projet : effectuer ce périple en plusieurs années

2006 - Au milieu de nulle part, je croise Qiang, une femme chinoise Han, élevée à Xinning en pleine révolution culturelle. Elle a appris à lire dans les livres de Balzac et  Zola puis est tombée amoureuse de la langue française qui dit la liberté et le droit. Elle me raconte son histoire, sa peine de voir les filles et les femmes aussi malmenées. Cette rencontre modifie complètement mon projet.

2008 - Qiang, photographe très attentive aux “gens de peu” et moi  commettons ensemble un premier livre, Naître en Chine, des résistances à la politique de l’enfant unique, puis nous projetons de repartir en Chine faire le deuil de sa fille née et morte le 18 mai 1986.

2009 - Finalement, je pars seule pour me représenter la vie que cette jeune fille aurait menée si elle avait survécu.

 

Mon Journal de Chine est le récit au jour le jour de ce que j’ai entendu, compris ou non, senti, vécu au contact des étudiant(e)s apprenant la langue française dans une université de Xi’an. Tous les entretiens se sont déroulés en français, une chance pour tous, semble-t-il : pour moi, l‘interprète est inutile, pour eux, parler une autre langue permet de s’exprimer librement : la première fois !

Ecchymose

de Anne MONTEIL-BAUER

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 15/03/2010 | 16,00 €

 

Cette réédition du roman d’Anne Monteil-Bauer, nous a paru nécessaire, presque vitale. Car dans une époque si sûre que l’évolution de sa civilisation implique forcément son humanisation, ce texte nous interroge sur cette part d’ombre terrifiante qui mutile les corps et les esprits, sur l’emprise et la possession de l’autre, sur l’éclatement d’une violence qui dénie l’amour jusqu’à le vider de son sens. Ce livre n’est pas un récit cru, la médiation des personnages, la construction narrative entremêlant trois récits, crée un espace où l’expérience devient à la fois témoignage et poétique de la douleur. Jeanne, une femme blessée se livre à une étrangère - Laura, écrivain publique, elle-même en pleine crise existentielle et amoureuse - pour quelle écrive ce qu’elle a si longtemps retenu dans un mutisme coupable. Une parole devient possible. L’écoute pudique de l’écrivain, qui à la fois questionne et retranscrit, permet une résonnance dans laquelle la compassion joue les notes de la douceur et propose une réconciliation avec l’autre. Relations homme/femme, mais aussi amitiés et solidarités féminines, Ecchymose arpente les terres sur lesquelles germent les histoires de nos vies, nous invitant à les travailler et à les retourner. Mais Ecchymose, c’est aussi l’histoire de la genèse d’une fiction, du passage du réel à la littérature. Une proposition littéraire, un désir d’échapper à l’autofiction et de renouer avec le roman, à réinventer toujours…

 

Georges Arnaud, Vie d'un rebelle

de Roger MARTIN

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 12/01/2010 | 19,50 €

Sa vie est un roman...

Homme de lettre prolixe, aventurier, anarchiste, Henri Girard, alias Georges Arnaud, connut une destinée singulière.

À vingt-quatre ans, il est accusé du meurtre de son père, archiviste au Quai-d’Orsay, de sa tante et de leur domestique, le 24 octobre 1941, dans le cha?teau familial d’Escoire, en Gironde. Jeté en prison, il n’en sort qu’un an et demi plus tard, au terme d’un des procès les plus retentissants de l’Occupation.

Désabusé, il s’exile en Amérique du Sud où, tour à tour chercheur d’or, géologue, marin, barman, et camionneur, il mène une vie de bourlingueur. Revenu en France à bord d’un cargo en passager clandestin, il publie en 1950 son premier roman, Le Salaire de la peur, vendu à deux millions d’exemplaires et porté à l’écran par Henri Georges Clouzot dans un film célèbre interprété par Yves Montand et Charles Vanel.

Il pourrait alors vivre paisiblement de sa plume, mais il n’a de cesse de se battre, mettant son talent littéraire au service des causes les plus dangereuses : arracher à son sort la condamnée à mort Djamila Bouhired, soutenir le combat pour l’Algérie indépendante – ce qui lui vaudra à nouveau de passer deux mois sous les verrous –, dénoncer les erreurs judiciaires... En 1962, il participe auprès de Ben Bella à la naissance de la République algérienne. Il mourra d’une crise cardiaque à Barcelone en 1987.

Retracer l’existence de ce personnage picaresque, c’est faire revivre un passé proche, mais déjà flou dans nos mémoires : celui de l’effervescence intellectuelle des années d’après-guerre, celui de la guerre d’Algérie et de l’engagement des gens de lettres.

l'économie à l'épreuve de l'évangile

de François DE RAVIGNAN

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 17/02/2009 | 14,00 €

 

Extrait... 

Vocation et misère de l’homme

À l’expérience négative de Babel, la tradition biblique chrétienne oppose le mystère de la Pentecôte. Réunis à Jérusalem après le départ de Jésus vers son Père, les Apôtres reçoivent l’Esprit Saint. Il y avait à ce moment à Jérusalem une grande foule de pèlerins venus de tout le pourtour de la Méditerranée et des régions avoisinantes: « Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et de l’Asie, de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de Cyrénaïque, Romains en séjour ici, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes. Et tous entendent publier dans leur langue les merveilles de Dieu » (Ac 2, 9-11). Une réponse est ainsi donnée à l’impasse de Babel. Qu’en est-il de nos jours ? À la condamnation de notre civilisation, ou du moins de sa prétention universaliste, la foi chrétienne doit donner réponse, ou consentir à disparaître. Mais pouvons-nous transposer dans le présent, dans notre présent, la leçon de la Pentecôte ? Et comment ? Nous avons déjà développé, dans un autre ouvrage, le souci qu’a eu la foi chrétienne, très peu de temps après sa naissance, d’avoir à s’exprimer dans des cultures différentes de celles du creuset juif où elle était née. Ce fut sans doute une extraordinaire révolution, pour les Juifs qui avaient adhéré au christianisme, que d’accepter que les païens venus à cette même foi, n’aient pas à se soumettre à la Loi de Moïse, en particulier à la circoncision et aux prescriptions alimentaires pour devenir chrétiens. Leçon partiellement oubliée par l’Église, notamment au XIXe siècle où, devenir chrétien, pour un Africain par exemple, signifiait en même temps devenir occidental. Le souci de l’inculturation qui se développe actuellement chez les chrétiens d’Afrique et d’Amérique latine peut paraître une nouveauté de ces dernières années. En fait, il renoue avec une des traditions les plus anciennes de l’Église et qui a d’une façon radicale orienté son histoire. Cette ouverture culturelle n’est qu’un aspect d’une autre tradition plus générale et plus fondamentale, constamment oubliée dans l’Église, mais aussi constamment réaffirmée, à savoir le refus de toute exclusion, et de tout ce qui peut la provoquer. 

 

Alfred Dreyfus, un homme court dans la nuit

de Anne MONTEIL-BAUER

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 05/01/2009 | 11,00 €

 

 

Une traversée poétique inspirée du journal tenu par Alfred Dreyfus durant les cinq années de sa déportation sur l’île du Diable en Guyane.

  « Car enfin, il n’y avait pas seulement le procès Dreyfus. L’erreur judiciaire avait un corps. Là-bas, à des milliers de kilomètres, un innocent torturé succombait sous une accumulation presque inouïe de souffrances. Il fallait délivrer ce malheureux en même temps que la vérité. La vérité aurait pu attendre, à la rigueur, pas l’homme  ».

                                                                                   Léon Blum

  C’est qu’Alfred Dreyfus n’est pas seulement gênant parce que spectaculairement incorrect, il l’est aussi parce qu’il refuse de se poser en victime de la haine antisémite, jamais il n’entrera dans le discours des antisémites, il se bornera inlassablement aux faits qui lui sont reprochés, on l’accuse de trahison, il n’a pas trahi, point. On aurait voulu qu’il pleure, il se tient droit et raisonne. C’est un être profondément rationnel, profondément laïque, ses valeurs sont celles de la justice et de la démocratie, c’est à elles qu’il s’accroche. La laïcité ne nous dit-elle pas que si nous avons des convictions religieuses, celles-ci sont du domaine du privé, de l’intime ? La démocratie ne se porte-t-elle pas garante d’une justice appliquée équitablement à tous ? 

 

Extrait...

Monsieur le Président de la République,

 

Accusé, puis condamné sur une preuve d'écriture...

 

Monsieur le Président de la République,

Je ne viens solliciter ni grâces, ni faveurs, ni convictions morales ;

Je demande, je supplie qu'on fasse la lumière pleine, entière sur cette

machination.

Je vous demande justice !

 

Monsieur le Président de la République,

Je ne parle pas des souffrances physiques, elles ne sont rien ; les peines

du coeur sont tout.

 

Il est pris d'un vaste fou rire.

Comme dans les glaces des fêtes foraines, une image démultipliée de lui-même, des lettres tendues dans les main, s'échappe à l'infini sous son regard.

Tout son corps est chahuté par un hoquet nerveux, entre la fièvre et les larmes, il se lève, il plie la lettre, il sourit, fractions bleu ciel gagnées sur l'enfer, ses yeux sont brûlants, droits, perdus dans le

lointain ; il tend l'enveloppe à ses gardiens.

On a enfin prévenu ma famille que les lettres devaient passer par la voie du ministère!

Toujours rien, le coupable n'est pas découvert.

Mais je ne lâcherai pas pied !

Il pleut, les pluies torrentielles de Guyane que la chaleur dessèche mais qui pourtant transpercent.

ça tourne !

de Yves NEYROLLES

hors collection (A PLUS D'UN TITRE) | Paru le 17/12/2008 | 19,00 €

 

« Pour sortir de l’usine, il fallait emprunter un escalier de bois au-dessus duquel était la grande courroie de cuir, reliant la « roue » (installée sur la rivière dans le cœur le plus sombre d’un hangar sombre) à une grosse poulie de métal, placée juste au-dessus de la porte du premier atelier, l’atelier du devant, en tête d’un axe qui traversait presque toute l’usine et que ponctuaient d’autres poulies, de métal ou de bois, pour transmettre, à l’aide de courroies de cuir plus fines, la force motrice que nous offrait plus ou moins généreusement l’eau de la Doye, née à peine plus haut, sous les éboulis qui retiennent le lac de Sylans… La commande de la "roue" — principe classique du moulin à eau — c'était une tige de métal, fichée entre deux grandes baies à même la paroi de l'atelier, comparable à ces signaux d'aiguillage qu'on trouve au bord des voies ferrées. Tirée vers le bas, la tige commandait la déviation des eaux de la rivière vers le chenal de la roue dont les godets, se remplissant peu à peu, provoquaient l'entraînement de la grosse bête ronde tapie dans son éternelle nuit, ombre encore plus impressionnante dans l'ombre dès qu'elle entamait son éructation quotidienne, grâce à laquelle l'usine "tournait". » (extrait)

Telles sont les premières lignes de ce retour sur sa jeunesse qu’Yves Neyrolles construit au fil des pages. Inventaire, ré-invention, à partir de l’usine familiale, de l’éducation reçue, des rêveries adolescentes, avant la fuite vers d’autres horizons…

 

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