Connexion

l'autre LIVRE

La Diagonale de l'écrivain

PLANCHER DU CIEL

de Gilbert BOURSON

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 01/09/2024 | 15,00 €

Plancher du ciel fait suite à Le Ciel n'écrit rien qui est paru dans cette même collection de « La Diagonale de l'écrivain » l'année dernière. Chaque pièce, qui constitue ce livre, est bien souvent constituée d'une citation suivie d'un texte. Les autres, Gilbert Bourson a décidé d'inscrire leur toute première lettre en caractère gras, un peu à la manière des lettrines des copistes du moyen-âge. Première constatation : il n'est pas question d'écrire comme mais plutôt d'écrire avec. Quel est le statut de ces textes ? De purs exercices de style ? Pas si simple. Car on a la nette impression, en lisant chacun, que chaque texte s'écrit par lui-même, de lui-même, qu'il en quelque sorte, s'auto-génère. Pour aller où me direz-vous ? Mais pour aller vers lui-même, tout simplement. Et on ne peut que penser à Roland Barthes et à son Plaisir du texte. Car chaque texte écrit ici, comme dans le précédent livre par Gilbert Bourson, est une pure merveille. Mais il y a aussi ce qui est peut-être le plus important, à savoir la sensation que tout lecteur de Bourson ressent : celle de vivre et d'atteindre, le lisant, une certaine forme de métaphysique. Métaphysique de la langue et métaphysique de l'Être. Gilbert Bourson est incontestablement un styliste hors pair.

Raisons secrètes

de France BURGHELLE-REY

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 01/06/2024 | 17,00 €

France Burghelle Rey cultive la pratique du fragment. «?Livre de souvenirs?», dit-elle en ouverture de ses Fragments II, qui prend la suite de La Maison loin de la mer – Fragments I paru dans cette collection en 2021, mais aussi réflexions en parallèle de ses lectures. Ce sont des idées qui se suivent parfois, et se développent, sur plusieurs fragments, évoluant, se ramifiant, comme les branches, sous branches et sous sous branches d’un arbre. C’est aussi une réflexion continuée sur la lecture, toujours chez l’auteur, en lien avec son être le plus intime qui a croisé plusieurs épreuves.

«?Ainsi se recollaient les morceaux du puzzle éparpillés par la tempête de la panique qui m’avait envahie et la désorganisation de l’esprit qu’elle avait provoquée.?» On devine en creux la vie de l’auteur, ses embûches et ses relevées. Il faut inventer un terme. France Burghelle Rey avance celui d’“autobiopoésie”.

Mais il s’agit aussi d’une “autobio” du jour présent, du présent de l’écriture, montrant aussi l’écrivain au travail, entamant correspondances et cherchant à progresser sur la voie de la réalisation. Alors quel terme employer?? En rester à celui de «?fragments?», de «?fragments de vie?»?? J’avancerai celui de «?fragments continués?» et de vie de l’écriture où on croise aussi bien Proust que des noms beaucoup moins connus comme ceux d’Aharon Appelfeld et de John Muir. Livre, carnets à lire, peut-être comme un roman de vie.

Amor Fati, Les Lois du théâtre

de Alain JUGNON

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 01/03/2024 | 21,50 €

Alain Jugnon cherche, cherche la révolution dans le théâtre et la révolution dans le théâtre de l’écriture. Il la cherche dans le texte de ses amis et amie que sont Michel Surya, Amandine André, Jacques Sicard, Philippe Blanchon ou Jacques-Henri Michot. Il la cherche dans ses livres, dans les livres d’Artaud, de Bousquet, de Beckett, de Duras, ou encore de Gombrowicz, de Pasolini, de Genet. Et de bien d’autres. Il la cherche aussi avec les penseurs qui le suivent chaque jour que sont entre autres Nietzsche, Deleuze, Derrida, Vuarnet ou Stiegler. «?Je suis dorénavant entièrement théâtre et pensée de la tête aux pieds. Entièrement et dorénavant théâtre de la bouche au sphincter, à main droite et à main gauche. Ce que je veux : l’écriture du théâtre que je deviens. Soit : le théâtre de l’écriture que je suis. Ce que je peux : lire Nietzsche et lire Artaud comme s’ils avaient préparé ensemble au Vieux Colombier les dernières représentations du théâtre de la cruauté.?»

La Littérature, À propos de

de Alain MARC

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 27/09/2023 | 15,00 €

Bien en ligne avec «?La diagonale de l’écrivain?». Le deuxième ouvrage d’Alain Marc paru dans cette collection nous plonge dans l’univers d’un écrivain, qui joue de tous les possibles du journalier pour arpenter les voies de pénétration, jusqu’aux sentes, de la pensée appliquée aux problématiques de l’intellectuel confronté à son art. «?Lorsque l’on regarde la littérature hors de tout mouvement littéraire, histoire, ou auteur, toutes les associations surprenantes deviennent possibles?», écrit-il. Les associations surprenantes sont légions dans l’ouvrage écrit avec finesse, élégance et profondeur. «?Nous écrivons pour quoi dire au fond?? Nous ne pouvons tout simplement pas nous taire…?» Se taire serait un crime contre soi, contre l’autre également qui attend nourriture, d’où la nécessité d’une publication pour faire connaître. L’auteur se fait passeur de sa singularité en marquant son attachement viscéral, jour après jour, à la littérature de fragments, tambour de la résonance humaine. La Littérature, À propos de est l’éloge du «?jamais la pensée ne s’arrête?».

America news

de Georges DUQUIN

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 03/04/2023 | 15,00 €

Puis, comme il parcourait le livre, il quittait les méandres de la philosophie et la rigueur des mathématiques, et en vint au Catalogue des Etoiles… Georges Duquin - Georges Duquin renoue avec la poésie originelle qui est philosophie dans son grand œuvre, Le rêve. Sa manière syncrétique, dans l’Ouvert, est pure philosophie de vie. Le chemin s’ouvre et chaque bifurcation est à la fois choix et hasard, chaque bifurcation enfonce dans la vie… mais nous n’avons pas la maîtrise du vent. Philippe Thireau

Le Ciel n'écrit rien

de Gilert BOURSON

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 01/11/2022 | 15,00 €

«?Le ciel n’écrit rien?» est un titre qui m’est venu, tandis que je contemplais un nuage, qui bien sûr se formait sous mes doigts. J’ai souvent considéré les petites proses que j’écrivais alors comme de ces petits météores qui se dessinent dans le ciel et racontent des histoires que nous inventons nous-mêmes. Ces nuages ne sont que les pages sur lesquelles nous écrivons. Quant au ciel, c’est le clavier qui nous tombe sur la tête quand nous titille ce vice impuni d’écrire. Tout est dans l’accointance avec le décousu d’un cumulo-nimbus. Les yeux dans le clavier des suites à donner à la démolition des murs de notre vue, ébouriffent leur cécité de ciment frais. Quelque-chose s’éclaire dans un noir corbeau pour élaguer le ciel et balafrer son vide hilare et son col blanc. Et ce fauteuil-pivot dans lequel est assis le voyeur de ces lignes est donc à cet instant le plus spatialement proche et donc le plus sérieux, car on voit décousu sa structure en gros plan et la bosse du vent dans ce linge précis qu’est tout d’abord le ciel et son agencement.

La voie est libre

de Jean AZAREL, Hélène DASSAVRAY, Jean AZAREL, Hélène DASSAVRAY

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 15/06/2022 | 15,00 €

On peut y aller Jean, la voie est libre, les bagages consignés Sur des carnets empilés, les souvenirs ont pris le train. Hélène, la vie est une voie ferrée ; les rails s’y croisent pour converger vers le cœur de nos postes d’aiguillage. À l’intérieur, tout un chacun est chaque jour un survivant. De ces mondes disparus, l’enfance, la jeunesse, les fourvoiements et les grâces, la musique reste. Les mots roulent comme des pierres au rythme de nos histoires, vécues, interrompues, rêvées, dans un livre de voyages à deux

Le Voyage Ts’in

de Georges DUQUIN

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 09/03/2022 | 15,00 €

«?J’ai quitté la rivière Wei ardent et plein d’espoir. Je suis maintenant transi et las. Ainsi le temps se mesure-t-il moins aux événements et aux aventures, ses jalons apparents, qu’à l’étalon des changements de l’âme. Dans le sein de l’impassible nature, l’homme change puis se dissout.?» Georges Duquin. La langue de Georges Duquin, la pure syntaxe de son texte, la finesse de sa pensée philosophique nous transportent dans le monde de la montagne renversée. L’émergence de l’Occident en accident, sous la forme d’une femme évanouie dans un rêve londonien, à moins que ce ne fût à Calcutta, la ville incalculable, semble une absurdité. Et pourtant. Philippe Thireau

Jésus kill Juliette Éloïse

de Jacques CAUDA

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 01/07/2021 | 16,00 €

JKJE c’est quoi?? C’est le journal d’un journal. Making of me, a dit Brummell, l’arbitre des élégances. Me c’est moi. Making of c’est elle, l’écriture, héroïne du mâle, c’est-à-dire si belle?! Elle va m’entraîner et elle m’entraîne?! Je suis sans cesse en partance… entendez-vous les sssss siffler comme le vent qui m’emporte??... Si loin. En grec «?loin?» se dit télé. Téléspectateur de moi-même. Un moi d’alambic, un je perdu d’alcool. Embarquement pour Cirrhose?! Si belle, si loin, cirrhose et enfin silence. Un silence impossible, car se taire c’est écrire. Écrire plus que jamais?!

La Maison loin de la mer Fragments

de France BURGHELLE-REY

La Diagonale de l'écrivain (DOURO) | Paru le 10/06/2021 | 15,00 €

Ce texte sensible, La maison loin de la mer, Fragments I, se veut intime, voire confidentiel, dans la discontinuité des souvenirs, avec le parti pris intéressant de l’alternance prose, poèmes. Poésie-journal ? précisons reconstruction intemporelle à partir des expériences fondatrices de l’enfance et de la jeunesse. L’écriture s’impose dans ce texte comme réparation de soi, des blessures intimes : « Chez lui je suis sans fenêtre, prisonnière de l’air... » « nous resterons jumeaux » « Amputée de moi-même »... Et cet étonnement, comme une déchirure intérieure : « Voici que pour la première fois j’écris un livre au féminin... » Un traumatisme à peine évoqué, mais qui semble un repère biographique essentiel : « Belle cousine que j’aimais tant / Je l’appelais ma fille » ... Autocensure ? Pudeur extrême ? La parenté avec l’écrivain Colette s’impose : attachement à la terre, à la maison d’enfance, au premier jardin... comme une terre entremetteuse. L’écriture est « le lieu de la répétition, du bégaiement » pour France Burghelle Rey qui signifie que « le poetae est un glaneur quotidien » ( de Fernando Pessoa à Agnès Varda !) Le travail psychanalytique sur soi ou l’écriture de soi comme révélateur de ce qui advient (Jacques Ancet), de ce qui est refoulé, etc., traverse l’ouvrage de France Burghelle Rey : une autobiopoésie écrit-elle.

1 2