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l'autre LIVRE

Enfances

L’Âge d’ombres

de Philippe BONZON

Enfances (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 05/09/2022 | 16,00 €

Paris, de 1939 à 1946, est le lieu principal où se déroule ce récit d'une enfance. Le Champ-de-Mars, les jardins du Trocadéro, le lycée Janson de Sailly, les vacances à la campagne ont peu changé depuis cette époque lointaine. Et cependant, la différence est grande. La guerre colore toutes choses des couleurs sombres du sang versé, du chagrin et du deuil. La présence de la guerre intensifie chacune des émotions naturelles de cet âge d'ombres qui s'étend de la fin de la petite enfance jusqu'au début de l'adolescence. C'est l'accent mis sur ce creusement qui fait de ce récit autre chose qu'un simple livre de souvenirs.

« Pour les enfants, la guerre en tant que telle somme toute n’existait pas, et chaque heure passée dans les couloirs humides et noirs de quelque cave voisine, loin de nous apeurer nous semblait distrayante, procurant à nos petites personnes des émotions si vivantes et si fortes que nous nous réjouissions à l’appel des “sirènes” alertant la population de la proximité probable d’un bombardement. Pour nous c’était l’annonce chargée de liberté et d’imprévu d’une promenade grisante en dehors du lycée. À l’enfance, la gravité du mal et du malheur profonds semble lointaine. »

Chercheurs de diamants

de Géraldine DOUTRIAUX

Enfances (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 10/06/2019 | 15,00 €

Professeure de français dans un collège de banlieue nord, la narratrice clôt un cycle d’enseignement de dix années avant d’être mutée à Paris à la rentrée prochaine. On entre subrepticement dans cette salle de classe de REP (Réseau d’éducation prioritaire), on assiste à l’empoignade quotidienne enseignant-élèves, jeu de rôle dans lequel les uns et les autres se découvrent et se constituent. Ressurgissent les temps forts partagés, le foisonnement de propos, frénétiques ou naïfs, d’imaginaire, de détresses et d’inventivité déployés dans cet espace encore protégé. Et la confrontation surprenante avec la littérature.

Derrière le portail vert

de Marion FONTANA

Enfances (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | Paru le 10/10/2017 | 12,00 €

Deux enfants, deux « petites » peu pressées de grandir, saisies sur quelques saisons de sursis, « à l’abri des fracas du monde ». On avance dans le récit comme dans un tableau de Chardin ou de Sisley : tout à la fois un conte d’enfance composé par touches successives impressionnistes et un journal d’adulte penché sur des scènes encore imprégnées de secret et dont les résonances font songer aux compositions de Paul Delvaux. Entrent en scène le jardin, la maison et ses dépendances, l’intendant et la grand-mère, les petites filles, le chien, les mères. Une évocation intemporelle de charmes mystérieux, un regard d’enfant implacable.

« Les petites se perdaient parfois entre les choses qui font du bien et celles qui font du mal. De temps en temps elles se persiflaient des insultes au visage, l’œil luisant. Elles se frappaient sur le bout des doigts pour se souvenir qu’elles étaient réveillées, dans le monde silencieux des verrières aux nervures de cuivre, dans la cabane sous le platane, dans la maison derrière le portail vert.?»

Une enfance abandonnée, Jean Genet à Alligny-en-Morvan

de Jean-Pierre RENAULT

Enfances (LA CHAMBRE D’ÉCHOS) | 13,00 €

Un éclairage oblique, rasant, porté sur l’enfant Genet, gosse de l’Assistance, « petit Paris » placé chez des villageois d’Alligny-en-Morvan. L’auteur traque l’ombre du poète dans la vieille bâtisse où celui-ci passa son enfance. Dans les herbes des prairies qu’il foule à son. tour, il en révèle l’empreinte. Il réveille les souvenirs des vieux du village et raconte non seulement l’enfant, mais le vieil homme revenu, brièvement, peu avant sa mort.

« Le temps est âpre. Dans le matin gelé tu peux tenir debout sur une branche noire de genêt gelé. Ici la vie t’endurcit, petit. Tu seras dur comme le granit rose et gris, insensible et cynique comme le froid d’hiver, triste comme les ciels gris de neige, sombre genêt gelé. Tu as aussi le sourire étoilé de l’éclatante ?eur jaune du genêt au printemps. Genêt gris, genêt jaune. Tu redescends pour la dernière fois, cette saison, la vache barrée à l’étable. Tu quittes la nature. Seule compagne. »