Connexion

l'autre LIVRE

Collection Le Semainier

Miroir sans issue

de Michel PASSELERGUE

Collection Le Semainier (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 01/07/2015 | 10,00 €

Michel Passelergue est un poète grave, profond, sévère. Sa poésie est sombre, parce qu’elle ne fait pas la moindre concession au relâchement spirituel, au confort, et conformisme, émotionnel.
Son regard, dans ce nouveau recueil, Miroir sans issue, est rivé sur la mort. Mais, dirait-on, pour mieux la fasciner. Pour fasciner la Mort, par des « poème[s] à folie haute » (I – 2). La profondeur contemplative de Michel Passelergue s’exprime en formules quasi magiques, en charmes d’envoûtement, dans des petits textes serrés, denses, dépouillés, d’une grande force et portée.
Il s’agit non pas de nier l’angoisse, mais de l’inverser, en puissance de vie : « Vivons de notre absence » (II – 1), « A la succion du silence, opposer […] féeries entre les mots » (I – 3). L’œuvre traverse – et, de ce fait, transcende par son mouvement propre, dans la solitude assumée de l’être mortel – la nuit, la vie, « la mort en nous, qui respire » (I – 3). La perte, aussi tragique soit-elle, est alors le chemin de l’Ailleurs, d’un Ailleurs qui transgresse toute perte, et qui ne peut se perdre :
    « Sois nos yeux, transparence du passé dans 
          tout ce qui s’éveille. Deviens nos mains, 
      présence évanouie, pour toucher l’envers 
      interdit du temps. » (VI – 3)
La fonction du poète se présente comme toute simple, tout humaine, et nécessaire : « Devant des miroirs éteints […], il endurait l’opaque » (III – 3). On pense à la leçon morale de Reverdy, que Michel Passelergue semble avoir faite sienne?: «?La valeur d’une œuvre est en raison du contact poignant du poète avec sa destinée. » (Le Gant de crin).
        J. H.

Vision du visage

de Elisabeth LAUNAY-DOLET

Collection Le Semainier (EDITIONS DU PETIT PAVÉ) | Paru le 07/06/2014 | 8,00 €

En écrivant Vision du Visage, Elisabeth Launay-Dolet a voulu rendre amour et hommage à une jeune femme venue de  Pologne dans les années 1920 pour travailler à Clermont-Ferrand comme ouvrière d’usine : sa grand-mère. Déjà orpheline de père, celle-ci se trouva sans doute trop démunie lorsqu’elle accoucha, en 1926, à vingt-deux ans, de la mère de l’auteur. Elle confia son enfant à l’Assistance Publique et sa trace se perdit dans la nuit.

 Ce recueil dit la recherche du visage aimant et douloureux d’une grand-mère sublimée par la poésie. Car les renseignements collectés à Clermont et aux Archives Départementales (depuis l’annonce impromptue, il y a seulement quelques années, de ces racines polonaises) sont restés maigres. Et le lieu de naissance en Pologne de cette mystérieuse grand-mère, qui a été mal orthographié sur les registres français, demeure incertain.