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l'autre LIVRE

Leçons de vie judéo-espagnoles

Les ombres cousues

de Myriam MOSCONA

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 09/09/2024 | 20,00 €

Comment évoquer une vie, une jeunesse, une enfance dans toute son amplitude ? Qu’est-ce qui nous constitue véritablement et peut résister au temps ? Et si nous étions un arbre, vers quel ciel tendent nos branches et dans quelle terre plongent nos racines ?

L’écriture est sans doute l’un de ces moyens imparfaits qui permet de capter un peu de nos vies et d’en partager l’expérience.

Myriam Moscona dans cette œuvre ambitieuse relève l’éternel défi d’une façon toute personnelle qui associe intimement le plus quotidien au monde onirique. La vie prend l’apparence d’un mille-feuille, de mille couches de sédiments accumulés à travers lesquelles seules la mémoire et l’imagination peuvent circuler. Il y a bien sûr ce que l’on sait ou que l’on croit savoir à travers les livres d’histoire, les récits rapportés qui fixent des repères fidèles. Il y a les souvenirs embrumés de l’enfance dont émergent des scènes matricielles. Il y a les voyages qui permettent de remonter aux sources du temps. Il y a les traces de nos lectures qui résonnent encore en nous. Il y a la polyphonie des langues qui se répondent et ne se traduisent pas. Il y a surtout les rêves qui font remonter à la surface ce qui ne passe pas et continue de nous hanter.

Au terme de ce voyage à travers des ombres, tout ne sera pas élucidé, mais ce qui restera pour partie obscur, car d’ordre poétique est peut-être la plus grande richesse de ce livre polyphonique.

Salonique juive et ottomane. Les mémoires de Sa'adi Besalel a-Levi

de Sa'adi BESALEL A-LEVI

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 15/01/2024 | 25,00 €

  Les mémoires de Sa’adi Besalel a-Levi (1820-1903) constituent la première autobiographie connue d’un juif salonicien. Rédigées en judéo-espagnol à partir de 1881, elles offrent un exceptionnel panorama de la vie dans la Salonique juive et ottomane au XIXe siècle. Leur importance tient tant à la personnalité de leur auteur à la fois imprimeur, éditeur, journaliste, chantre et compositeur qu’à leur contenu qui joint à une vision éminemment subjective du monde juif ottoman, des descriptions d’ordre ethnographique, des aperçus de l’organisation communautaire, des luttes de pouvoir au sein de celle-ci, et enfin un plaidoyer pro-domo qui prend un caractère ardent et poignant. Publié sous forme d’extraits dans plusieurs journaux, ce texte a exercé une grande influence sur la manière dont l’histoire des Juifs de Salonique a été remémorée et historicisée. Longtemps donné pour perdu, le manuscrit original rédigé en cursives hébraïques orientales (soletreo) a été redécouvert fortuitement à la Bibliothèque nationale d’Israël et est reparu en 2012 aux Presses de Stanford dans une remarquable édition intégrale désormais accessible au public francophone.

À Tanger quand le vent soufflait

de Michel BENSADON

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 13/02/2023 | 20,00 €

Tanger 1951. Une famille juive s’apprête à célébrer le Nouvel An. La ville est pour quelques années encore un havre de paix et d’abondance qui a vu affluer pendant la guerre, nombre de réfugiés fuyant le nazisme. Parmi ceux-ci, la mère de l’auteur, née à Vienne dans une famille de la haute bourgeoisie intellectuelle et qui a épousé quelques années auparavant un Sépharade tangérois qui, miracle de l’amour et de l’intelligence, est parvenu de haute lutte à exfiltrer ses parents viennois de France, les sauvant ainsi d’une mort certaine.
Pourtant entre les deux jeunes mariés rien ne va plus. Ce qui aurait pu être l’histoire édifiante d’une rencontre lumineuse entre deux courants du judaïsme tourne à l’affrontement. À l’âge si tendre de sept ans, le petit Michel est brutalement chassé du paradis, c’est-à-dire de la famille unie et aimante qui l’a vu naître.
Il n’aura pas trop de toute une vie pour comprendre ce qui s’était joué d’irréconciliable entre les Bensadon et les Marburg. Pour reprendre les mots de Carlos Lévy, son préfacier, ce que montre ce livre, plein de nostalgie et d’humour, écrit avec la lucidité du thérapeute et la tendresse de celui qui, par son écriture, cherche à réconcilier enfin ceux dont la séparation a déchiré sa vie, c’est la fragilité de l’individu confronté aux contradictions de son milieu, mais aussi l’incroyable force qui l’anime quand il s’agit de reconstruire ici ce qui a été détruit ailleurs. Il était une fois…

Isidore n'est plus mort

de Rémi MATALON

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 12/02/2023 | 16,00 €

C’est une saga qui s’étend sur plusieurs siècles. Aussi loin qu’il est possible de remonter, le récit trouve sa source dans l’Espagne d’Isabelle de Castille, dite Isabelle la Catholique. Les événements traversent ensuite le bassin méditerranéen, peut-être par l’Afrique du Nord, peut-être par l’Occitanie et l’Italie de la Renaissance.
Plusieurs générations arriment cette histoire aux rives de la mer Égée, à Salonique, appelée alors la Jérusalem des Balkans. Depuis le début du XXe siècle, elle se poursuit à Marseille, après un crochet malheureux par la Pologne.
Dans cette famille d’origine judéo-espagnole, on parlait le ladino, dialecte issu du castillan du Moyen-âge. Je ne sais si, comme l’espagnol, ce dialecte use à l’écrit du point d’interrogation culbuté. Mais ce qui est certain, c’est que les questions autour de l’histoire de cette famille ont culbuté l’existence des survivants. Ils ont souvent eu la tête basculée vers le bas, l’esprit renversé et les sens bousculés.
Dans leurs souvenirs, réels ou fantasmés, mais sans aucun doute vrais à leurs yeux, rien ne manque : le froid et la neige à Marseille, lors de ce terrible mois de janvier 1943, le déménagement forcé en pleine nuit du 23 de ce même mois, les étoiles jaunes qui n’illuminent aucun ciel, le trajet, qu’on n’ose pas appeler voyage, dans ces wagons à bétail, la perte de conscience sous les douches de Sobibor, les flammes de Sobibor, la rivière Bug à Sobibor, où les cendres, mêlées à la pluie, se sont déversées. Rien ne manque : ni la faim, ni la peur, ni les larmes, ni les cris.
Ceux d’après se souviennent comme ils peuvent, pour combler les manques, et pour laisser une mémoire à leurs morts et aux morts-vivants qui ont suivi.

Couvre-Feux

de Clarisse NICOÏDSKI

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/09/2021 | 20,00 €

Lyon, 1943. Judith a quatre ans. Ses parents sont tailleurs, yougoslaves. Et juifs. Il faut donc se cacher, fuir sans cesse, parler à voix basse, jouer au catholicisme, se méfier de chacun, trembler au moindre bruit, louvoyer entre les rafles.
Judith est heureuse.
Sur fond d’apocalypse, voici une suite d’aventures cocasses dans ce Lyon devenu soudain un immense terrain de jeu. Voici un grand roman tantôt baroque, joyeux, et tantôt tissé de mort. Voici la douleur multiple d’une époque. Voici le portrait bouleversant d’une enfance qui fait, dans la terreur et malgré tout, son chemin.

Les lumières de Sarajevo

de Moïse ABINUN

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 01/09/2021 | 20,00 €

C’est tout un monde disparu que Moïse Abinun fait revivre pour nous : Sarajevo, ville frontière entre les deux empires ottoman et austro-hongrois et où les Juifs chassés d’Espagne ont trouvé un havre de paix. C’est dans cette communauté sépharade que l’auteur a vu le jour, le 14 mai 1912, dans une famille traditionnelle et très unie. Son père Samuel et sa mère Clara avaient fait un mariage d’amour ce qui n’était pas courant à l’époque ; mais ils étaient aussi cousins ce qui l’était plus et facilitait les choses. Ce qui frappe dans cette famille c’est l’aptitude au bonheur, à la fête et au partage malgré les difficultés matérielles et l’actualité menaçante. La Première Guerre mondiale éclate précisément à Sarajevo et la famille est aux premières loges. Samuel, emporté dans le tourbillon de la guerre fait le vœu, s’il s’en sort, de devenir rabbin. Grièvement blessé, il tiendra parole, et le jeune Moïse grandira de ville en ville, au fil des affectations de son père. Ces déménagements successifs nourriront peut-être une vocation précoce pour le voyage. À moins qu’il ne reprenne à son compte le rêve d’une mère qui n’avait jamais vu Vienne et le Danube. Doué pour les études, il les quitte néanmoins pour se faire tailleur et partir ainsi plus vite et plus loin. Ce sera Barcelone où il renoue en 1936 avec la terre de ses ancêtres. Chez son oncle Isaac, il rencontre sa fiancée, Mathilde. Encore une cousine, encore une histoire d’amour, mais comment rester romantique quand on se marie au sein d’une même famille ? Moïse résout brillamment l’énigme sentimentale. La guerre d’Espagne incite le jeune couple à partir, cette fois à Lyon, où ils échapperont de peu à la déportation durant la Seconde Guerre mondiale. Mais ceci est une autre histoire brillamment contée par leur fille, l’écrivaine Clarisse Nicoïdski dans son roman Couvre-Feux.

Une odyssée judéo-espagnole

de Isaac PAPO

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 04/06/2019 | 26,00 €

Né à Milan en 1926 dans une famille juive originaire d’Edirne en Thrace, Isaac Papo a fondé et dirigé durant quarante ans le département de neurochirurgie de l’hôpital d’Ancône. En marge de ses activités professionnelles, il s’est intéressé à l’histoire des communautés sépharades des Balkans. Une odyssée judéo-espagnole, d’abord publiée en espagnol, puis en italien constitue la somme de trente années de recherches, de voyages et de rencontres. Isaac Papo ne se contente pas de restituer la trajectoire de sa famille depuis son long séjour dans l’Empire ottoman jusqu’à ses exils en Italie et en Espagne où elle se réfugie en 1942. Il s’efforce à travers cet exemple de comprendre les ressorts psychologiques du monde judéo-espagnol, d'en restituer tout le charme, fruit de la rencontre entre cultures d'Orient et d'Occident, mais aussi d'en montrer l’inéluctable déclin. D’anecdotes en réflexions, ce sont plus de cent cinquante ans d’histoire européenne qui défilent ainsi sous nos yeux, sans aucune complaisance ni sentimentalisme, mais en sacrifiant à l’impératif biblique « Souviens-toi ! »

L'orphelin du Bosphore

de Nissim BENEZRA

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 04/06/2019 | 20,00 €

Tante Sara, épouvantée, inclina son oreille sur la poitrine de sa sœur comme pour l’ausculter : pas le moindre battement de cœur, sa sœur était sans mouvement. Aussitôt, élevant la voix, elle se prit à sangloter bruyamment et à déplorer le sort de la défunte. Il pouvait être dix heures. Aux cris poussés par elle, grand-mère qui gisait sur son grabat comprit que sa cadette n’était plus de ce monde. Une sueur froide parcourut tout son corps. Mourir, c’est déjà un malheur. Laisser derrière soi quatre orphelins dans le dénuement total, sans qu’un proche puisse prendre soin d’eux, c’était la catastrophe... Cette pensée terrifiante terrassa la vieille femme sous le coup. Il y avait à peine une demi-heure que sa cadette avait rendu l’âme au Créateur.

Écrit dans un savoureux français d’Orient, les mémoires de jeunesse de Nissim M. Benezra offrent une vision saisie sur le vif d’Istanbul à la fin de l’Empire ottoman et dans les premières années de la république turque. Malgré le dénuement de l’auteur dans sa prime enfance, on est frappé par son inextinguible soif de vivre, son sens de la dérision et sa vision très personnelle du monde qui font de ce livre l’un des plus émouvants témoignages du monde sépharade.

Le chêne de Rhodes

de Vittorio ALHADEFF

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 04/06/2019 | 20,00 €

Un cavaliere, un chevalier tel est le titre qui vient spontanément aux lèvres à la lecture des mémoires de Vittorio Alhadeff. De Rhodes – l’île des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem – où il est né en 1904 à l’Argentine, en passant par Paris et Milan, il aura traversé le XXe siècle avec la grâce et l’aisance, le panache et la flamboyance de ceux qui ont vécu une enfance heureuse au sein d’une illustre famille. La dynastie des Alhadeff, de grands banquiers et commerçants juifs, remonte au légendaire Hadji Bohor né en 1793. De génération en génération, la famille étendra son champ d’activité profitant de la tutelle italienne à Rhodes, puis quittant les rives de l’Orient pour les métropoles de l’Occident. Vittorio Alhadeff, formé chez les Frères des écoles chrétiennes, part à la conquête de l’Europe avec une culture classique digne des marchands lettrés du Quattrocento. Sans fausse modestie, il nous fait partager ses rencontres avec le maestro Arturo Toscanini, le Duce Benito Mussolini – auquel il refuse un poste dans la diplomatie – Benedetto Croce qui l’incite à quitter l’Italie fasciste. Ce sera l’occasion d’un nouveau départ à Buenos Aires où, grâce à ses heureuses initiatives, le centre de gravité financier de la famille se déplace. Mais quelque chose s’était brisé entre-temps. De même que Vittorio nous fait partager le ressort intime de l’ascension d’une grande famille, il nous en confie la décadence lorsque s’installe la discorde entre ses membres. On n'aurait pas tout dit si l’on ne soulignait pas l’importance des femmes dans ce récit. Les Alhadeff n’emploient pas seulement leurs charmes pour séduire leurs clients… On sera tenté de voir dans ces beaux portraits féminins, un reste ineffable de la culture méditerranéenne qui imprègne tout le livre.

Un gentleman ottoman

de Victor ESKENAZI

Leçons de vie judéo-espagnoles (LIOR ÉDITIONS) | Paru le 03/06/2016 | 20,00 €

Peu de personnes peuvent se prévaloir d'avoir vécu plusieurs vies et encore moins plusieurs vies heureuses au XXe siècle. C'est le privilège de Victor Eskenazi, un Juif ottoman né en 1906 à Istanbul ou plutôt Constantinople, la capitale de l'Empire ottoman. Sa ville natale est alors une métropole vibrante, un carrefour des langues et des cultures à la veille de grands bouleversements. A travers lui, nous découvrons toute la richesse d'une éducation cosmopolite au sein d'une famille sépharade qui a conservé d'un passage à Gibraltar la nationalité britannique. Les vicissitudes de l'histoire mèneront successivement Victor Eskenazi à Vienne puis à Milan où il apprend d'un oncle haut en couleur le commerce des antiquités orientales. Puis c'est la Seconde Guerre mondiale où Victor Eskenazi s'engage comme volontaire dans l'armée britannique. Affecté au renseignement militaire au Caire puis à Istanbul, il finira la guerre au rang de capitaine de l'Intelligence Corps. En toutes circonstances Victor Eskenazi a fait preuve d'une extraordinaire capacité d'adaptation et d'une confiance à toute épreuve. C'est cette leçon de vie peu commune qu'il nous transmet en même temps que les saveurs d'un monde disparu.

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