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l'autre LIVRE

Nouvelle Marge

SAINT FERNANDEL

de LAURENT JAMES

Nouvelle Marge (NOUVELLE MARGE) | Paru le 15/08/2021 | 15,00 €

Voilà 50 ans que Fernandel a fait son entrée au Paradis. Au-delà des quelques 148 films qu’il habita de sa présence cristalline, il faut savoir rendre hommage à ce rire incarné qui nous est encore aujourd’hui si intime. Avec SAINT FERNANDEL, Laurent James nous livre un portrait lyrique et rabelaisien de l’acteur marseillais, une hagiographie pour le moins inattendue de l’Idiot Chevalin, qui sut magnifier la malédiction du Rire en célébration cherstertonienne permanente du cosmos.

Ceux qui voudraient fuir

de Julien TEYSSANDIER

Nouvelle Marge (NOUVELLE MARGE) | Paru le 20/05/2021 | 13,00 €

Médecin légiste, Gabriel vit entouré de la mort. Incapable de faire corps avec le monde, insensible à tout ce qui existe autour de lui, il rencontre Marion, une jeune étudiante en cinéma qui part à la dérive. Ensemble, ils vont errer dans une ville peuplée de fantômes. Mais quand on se sent perdu, est-il encore possible de fuir ?

« Il lui semblait que l’aube lui était douce autrefois. Elle ne symbolisait pas juste le retour du soleil, mais une faveur de Dieu. Cependant, cela faisait bien longtemps que l’aube pour lui n’était plus séparable de l’odeur de javel et du formol vaporisé au moment de la désinfection des corps. L’aube, les rayons blancs des salles pleines de morts, et ces cadavres étiquetés qu’on faisait glisser dans de longs casiers, ces étrangers qui auraient pu être ses frères et s’éloignaient de lui sans retour : c’était son univers depuis plusieurs années. Un univers que bien peu lui enviaient.

Chaque cadavre a ceci de curieux qu’il nous semble voir à travers lui le dernier homme. Le « faire parler », c’est se projeter hors du temps. Vivre dans le sentiment absurde de la fin. On croit sonder au scalpel une bête morte : on contemple un monde ensablé, bientôt couvert d’un linceul. »

La séquestration du carbone

de VALERY MOLET

Nouvelle Marge (NOUVELLE MARGE) | Paru le 16/03/2020 | 13,00 €

La poésie est la forme de la séquestration la plus aboutie. Elle emprisonne ce qui est désagrégé, en fonction de l’angle de la caméra et du caméraman, parfois ivre, il faut en convenir. Maître Eckhart pensait que le néant procédait de la distance, condition sine qua non de l’accomplissement de soi en Dieu. Pour Valéry Molet, cette leçon doit être agrémentée des bagarres de rue, de la tentation suicidaire excluant le désespoir, de l’amour sans ménagement et des mille historiettes de la vie quotidienne, qui sont comme la tartine du rien chevauché par le diablotin du pas-grand-chose. La poésie n’aime pas la nature : un sonnet peut-il protéger un hanneton ? Sûrement pas, ici, les pierres ne pensent pas, le poète n’est pas l’envoyé de l’Etre et la splendeur sémantique ne dissimule pas ce qu’il y a de pire dans les pensées. À quoi reconnaît-on un poète ? Il se moque de lui-même et des lecteurs. C’est une plaisanterie de plaies ouvertes.

La poétesse impubliable

de Aurélien LEMANT

Nouvelle Marge (NOUVELLE MARGE) | Paru le 16/03/2020 | 13,00 €

Ce recueil se décompose en deux parties qui s’affrontent plutôt qu’elles ne se suivent, poupées ennemies qui ne racontent qu’une seule et même chose : leur mémoire, contraire d’un amour fauché en deux, le cœur obèse tranché dans l’assiette, avec ses remugles et ses rayons de sang. Ses pompes de joie, aussi.

Upír, voilà le profil sordide et profané de ce cœur et de celui qu’il croyait son jumeau, le rapt du récit intime par un escroc narratif, la lettre au vampire pour lui signifier son démasquage, cette longue traque où la haine renonce un jour à elle-même pour se shooter au pardon absolu.

La Poétesse impubliable, c’est la figure du pardon lui-même, avec ses costumes en peau de fête et ses flonflons ly-riques. Mais qui n’oublie pas de contenir son propre avertissement, pour mieux le relâcher quand viendra la fin.

En somme, ce sont les deux pièces d’une même face.

Au fond de la rade

de VALERY MOLET

Nouvelle Marge (NOUVELLE MARGE) | Paru le 14/02/2019 | 13,00 €

Il existe un moment où il faut soit se suicider, soit reprendre sa vie en main. Généralement, on oscille entre ces deux alternatives et on appelle cela « vivre » tout court, ce qui est tout bonnement le comble de rien de tout. Mais ce qui est bien avec l'échec, c'est qu'il ne détruit jamais la réussite toujours renaissante. Il faut être capable de sortir du cycle contre-véritable de la vie quotidienne, alors un miracle s'opère : les passions tristes disparaissent. La liberté n'est plus le contre-jour de la nécessité. Vous sentez renaitre en vous la vertu de la jeunesse qui n'a pas d'âge. Le monstre est réhabilité. La vie doit éclater. Il n'y a pas une parcelle de libre pour la consternation, l'envie et les bilans. Tout est démesurément trop petit. Seuls les châteaux de sable ont de la valeur. À la fin de tout, il n'y aura plus de comptabilité. La vie sociale sera perçue comme une vaste galéjade. Les « idées » vous feront vomir. Il ne restera que quelques phrases et les êtres que vous avez aimés. Je vous laisse le soin de choisir entre l'éternité et la réussite. Comme le héros de ce livre, vivez dans un sous-marin, en Bretagne, afin de n'être plus à l'étroit dans notre immensité. Ce gai roman est le récit de la renaissance d'un homme voué aux défaites « parfaites ».

Animaux vivants à l'intérieur

de VALERY MOLET

Nouvelle Marge (NOUVELLE MARGE) | Paru le 05/06/2018 | 9,00 €

La mort, la désolation et le chagrin ne sont qu'éphémères, quand bien même le bonheur n'existerait pas. La poésie, parfois, capture ces instants et singe leur réalité ironique, amère et drôle. Avec Animaux vivants à l'intérieur, Valéry Molet garde intacte son ambition d'échapper au camp du retranchement. Les miradors de l'ennui et de la démission amoureuse n'ont plus d'ampoule de rechange. Il fait noir, un jour nouveau peut donc naître. Il souffle comme un air neuf dans ces vieilles banlieues parisiennes. Le vent époussète les armures oxydées. Les soleils - cous coupés - luisent sur les vieilles lunes. Dans une langue à la fois moderne, précise et ancrée dans son histoire, Valéry Molet évoque toutes sortes d'aberrations : les marchés, le béton, l'amour, la joie d'être et les disparitions. Il pratique aussi l'art du secret car il n'y a pas de dandysme sans mystère, comme il n'y a pas de poème sans dissimulation. Parfois, la vie est plus riche en effets qu'en promesses. Il suffit de tendre encore la main, en ôtant son gant de laine, et de voir dans les coeurs cassés autre chose que les carcasses ou des abris pour mules et charentaises. Et si rien n'était absurde parce que tout était poésie ?

Jaroslav et Djamila

de Sarah VAJDA

Nouvelle Marge (NOUVELLE MARGE) | Paru le 25/04/2016 | 18,00 €

En moi pleurent toutes les orphelines de guerre, les enfants martyres, mes tantes enterrées vives pour crime d'être nées filles". Sarah Vajda signe ici un roman d'amour, l'histoire éternelle d'un homme et d'une femme, de Jaroslav et Djamila. Elle, petite-fille de harki, dans la France des années 70, supernova aux échos éternels, échappée d'une carte postale mêlant Annecy et la petite maison dans la prairie, est désormais emmurée vive dans l'âge de l'impossible : celui de l'épouse soumise à un mari honnête, dans ce F3 du neuf trois, cité des poètes.

Djamila pourra-t-elle tomber amoureuse ? Il suffit de croiser un doux colosse slave au corps ouvragé par la vie des chantiers, de passage dans son exil de l'Ukraine jusqu'au-delà de l'Océan. Jaroslav, trois syllabes comme une valse. Les affres de la passion guettent et les conventions d'aujourd'hui sont en embuscade.