L’âme du premier plateau du Jura, avec Champagnole en son centre, est indissociable d’un biotope aussi évolutif que spécifique, forgé par l’altitude, la latitude, les conditions climatiques… Au nord et à l’ouest du bourg-centre s’étend l’immense domaine des forêts caduques. Au levant et au sud commence le règne des résineux. L’atmosphère n’est pas la même au pied des géants de la Fresse que sous les foyards des Moidons. Tout y est différent : la faune, la flore, les senteurs, les paysages… les Arbres.
C’est cette diversité et cette richesse qu’ont accepté d’illustrer trente-deux artistes amateurs ou professionnels, mis en présence d’autant de nobles sujets ligneux. Si leurs sensibilités propres jouent bien sûr un rôle dans leurs interprétations respectives, aucun des arbres élus n’est un individu commun. Le site qui les a vus naître, l’environnement qui assure leur développement, participent largement à l’originalité de cette magnifique    « galerie de portraits », et à l’émotion qu’elle dégage.

Armateur du début du XIXe siècle connu pour avoir initié à Nantes la pêche à la baleine dans les mers du Sud, et relancé le commerce avec la Chine, Thomas Dobrée père était aussi un vrai philanthrope opposé à la traite négrière. On connait moins ses actions d’industriel novateur, foisonnant d’idées et de projets, ainsi que son attachement à la ville de Nantes, à son embellissement et à son essor.

L’étude de sa biographie, grâce au très important Fonds Dobrée des Archives Municipales de Nantes, permet aussi de mieux comprendre la vie nantaise sous l’Empire et la Restauration.

« Alors que je m’intéressais à l’histoire des marins et des bateaux partis de la région nantaise, de fil en aiguille mes recherches m’ont fait découvrir cet armateur très singulier qu’est Thomas Dobrée père, et m’ont donné envie de partager cette découverte. »

Laure Pecker

  Rainer Maria Rilke disait des poètes qu’ils ont « accès à un ouvert à l’intérieur duquel toutes choses pouvaient se rencontrer. »       Refermant ce magnifique recueil de Francine Hamelin, c’est bien un sentiment de vastitude et de synergies qui nous submerge.

     Celle qui « berce l’enfant et l’oiseau » nous confie : « nous voyageons dans des géographies / ou rien ne se mesure. » Et plus loin : Il y a en nous une terre / où chaque geste rêve /  où chaque rêve vit. » À « l’absurde réel », la poète oppose donc la poésie quantique forte d’un « rêve nomade / qui sait où trouver les puits ». Dès lors, la poésie « comme une réponse sans question » se donne pour « que grandisse encore / en nos jardins de vie / le chant premier / de la terre en genèse ». Dans les vers de Francine Hamelin tout est nœud et mouvance et c’est le pouls de la terre que l’on entend battre d’une « alchimique appartenance ».

Barbara Auzou

https://revue-traversees.com/2024/07/28/francine-hamelin-la-maison-des-oiseaux-poesie-preface-de-barbara-auzou-z4-editions/

https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com/2024/08/18/la-maison-des-oiseaux-de-francine-hamelin-preface-de-barbara-auzou-z4-editions-une-lecture-de-claude-luezior/

Victor Kogan Yasny is my cousin. He spent most of his life in the Soviet Union, living  under Khrushchev, Brezhnev, Andropov, Chernenko, and then Gorbachev, whose period in office he remembers as the time when he started to be socially active, and as a time of great hope that was not realized.

In 1998, I knew him as a member of the “Memorial” and of the “Yabloko  party” of Grigory Yavlinski.

Hence, he is anti-Stalinist, and considers the fundamental lack of condemnation of Stalinism in Russia, as well as outside, to be one of the main reasons for the breakdown of the pan-European unity that Gorbachev pursued in the1990s.

For decades, he has analyzed the phenomenon of Neo-Stalinism. This he described in his “Notes of a provincial thinker” which we published in 2020.

Fortunately, a few months ago I came across new notes on the Internet site “Rights in Russia”; these I collected and am glad to now present them as this new book by Victor.

Those notes explain very efficiently the actual situation in Russia and around, as seen from inside the country.

Daniel Ziv

“No society should be guided by the ideology of gladiators. One of them always loses, and the winner is not capable of anything else than a Pyrrhic victory”

Ce fut la cérémonie initiatique par excellence : personne, dans la population mâle, n’y échappait. Alors que le printemps s’éveillait, le Conseil de Révision commençait à visiter les chefs-lieux de canton – dont Champagnole faisait partie. Ainsi, chaque année, les jeunes hommes composant « la classe » étaient toisés, pesés, auscultés, tâtés par l’autorité sanitaire, laquelle décrétait qu’ils étaient « bons pour le service » ou « réformés », pour ceux qu’un défaut physique amoindrissait. Ce quasi rituel dura deux siècles.

Une photo de groupe marquait la fin du Conseil de Révision. Aucun de ces clichés (des plus anciens, remontant au tout début du XX^e siècle, jusqu’au dernier, celui de la classe 67) n’était légendé. C’est à cette tâche que Charles Thevenin et Bernard Voinet se sont attelés, après l’organisation d’une exposition participative destinée à identifier un maximum de visages.

Agrémenté de portraits et de témoignages, ce livre immortalise aussi le souvenir de nombre de Champagnolais disparus dans les combats presque incessants des siècles précédents.

Avec ce titre anodin, « La mer tout entière », Bouny quête et fouille l’ombre portée de notre venue. Le grand trou. Cependant l’ombre, n’étant pas solide, n’a pas d’ombre, comme le trou. Aussi, dans la première séquence « Sirène de feu », la page de droite fait écho à celle de gauche, questionnement infini commençant ainsi : « Téthys paléo-océan/Mer tout entière/Que météorites apportèrent » | « Pangée supercontinent/Terre première/Partie en croisière » La Mer dans l’Espace figure le réel insensé : « Sous la marée de galaxies/Les courants sont vents d’eau », le sens est dans la représentation sensible, minutieuse comme la réalité indicible est folle : « Il neige de bas en haut/C’est la ponte des coraux ». Nous y sommes créatures cambriennes : « Parois de grottes procréatives/Écrins d’obscurité utérins/Tags de nos nageoires négatives/De quand nous étions humarins ». Dans la seconde partie, « Poussières de terre », nait l’étonnement d’être là, comme le noyé mis au sec sur la berge, devant la beauté et la laideur, le plaisir et la douleur. Elle apaise mais ne guérit pas, paradis en enfer où l’homme purge sa venue. La troisième séquence, « Thomas, versets 1961 à 1973 » donne à voir et à croire la traversée d’un pays martyr. Chacune des séquences fait appel à une forme d’écriture différente. La quatrième partie, « Sirène de glace », prose poétique qui réverbère le merveilleux et le mystérieux qui unissent à l’intelligence de l’Univers, la nature s’interroge en nous, questionne secrètement, sans issue de secours.

Le sourire est une chose sacrée, comme tout ce qui répond par une réponse plus grande que la question, ainsi que l’écrit le poète Christian Bobin.

Qu’il soit un signe de joie, d’amour, un acte de courage ou de foi, le sourire est un mystère purement humain, à commencer par celui des nouveau-nés. Alors comme tout mystère sacré, seul le langage poétique peut en dire quelque chose, et peut-être même nous rendre notre sourire, sait-on jamais.

« Et le croissant de lune me rappelle

Que même quand il fait noir

La vie elle, n’arrête pas de sourire. »

Bienvenue au cœur de l’univers carcéral, celui vu de l’intérieur par les détenu(e))s

Peur, doute, sentiments ; tout se mélange pour faire vivre à tous ceux et toutes celles qui liront cert ouvrage, la vie d’une prisonnier(ère), d’une cellule, d’une prison.

« Verrous » est une collaboration poétique entre Sandrine Davin, qui a déjà publié 16 ouvrages, et James Lilley, poète et professionnel des arts martiaux. Les poèmes de Sandrine sont en français, ceux de James, en anglais !

Comme un répons, les images prennent vie au rythme des mots et les couleurs deviennent l’écho des paysages intimes du poète, entre songes et souvenirs.

Une vieille légende raconte qu’ils sont colportés par les vents et les vagues, par delà les dunes de sable, au fil des saisons. La nature, la matière, les objets résonnent encore des rires et des plaintes que l’on est invité à suivre sur ces chemins bretons insoupçonnés, lumineux, mystérieux et qu’aucune frontière ne peut arrêter.

La vie est un périlleux exercice d’équilibre entre lumière et nuit, cri et silence, rhubarbe et séné. L’homme avance à tâtons en s’appuyant sur un passé disparu et un avenir dont il ne sait rien, la main sur un présent insaisissable 

un pied dans la glaise

l’autre sur l’inconnu des heures

et il avance…