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l'autre LIVRE

VER À SOIE (LE)

Lorsque je vois ces deux êtres, qui ont abandonné un monde l'un pour l'autre, je me sens humble en face d'un pareil amour. Le fruit en sera précieux - aussi merveilleux qu'un jade. Quant à leur enfant, je suis perplexe. Il devra se créer lui-même sa voie. L'Est et l'Ouest, fondus en lui, le méconnaîtront et le répudieront l'un et l'autre. Je crois cependant que s'il hérite de l'énergie de ses parents, il saura comprendre ces deux mondes et triomphera.
(Pearl Buck, Vent d'Est, Vent d'Ouest).

 

L'originalité des éditions Le Ver à Soie réside autant dans le format des textes proposés (des textes également courts, ne dépassant pas 50.000 signes, mais possiblement illustrés), que dans le fait de construire un catalogue autour de l'exploration de ces zones non « géographiques » et souvent déterritorialisées que sont les espaces minorés du vaste continent de l'écriture contemporaine, où les textes – quelle que soit leur langue d'écriture -, ne s'appréhendent pas comme de simples variations sur le voyage, mais comme des invitations sans cesse renouvelées à concevoir l'écriture comme le témoignage d'une quête, d'un déplacement ou d'un décentrement propres aux multiples formes de l'expérience exilique. Nous ne nous posons pas la question de savoir ce qu'est l'exil, car notre but n'est pas de souscrire ou de participer à la création d'une ontologie. Nous voudrions comprendre comment il se comporte et quelles sont les multiples manières, y compris modernes, dont on en produit.

 

Qu'il s'agisse donc de considérer les seuils, les marges, les espaces de mixité, les situations de précarité, les groupes de population minorés, la manière dont nous utilisons le travail ou d'autres prétextes pour excuser et justifier notre inhumanité, les mémoires effacées, les joies de la résilience, « l'entre » des langues, les traductions du réel, les grandes histoires de petits objets, les enseignements de la parole enfantine ou ceux des passeurs d'humanités, les textes seront courts pour commencer. Quant à la langue française, elle ne sera qu'une possibilité, tant il s'agira de valoriser les traductions, de et vers d'autres langues, sans limitations de frontières ou d'origines.

Adresse : 35, rue de l'Artoire
78690 Les Essarts-le-roi
Téléphone :+ 33 6 59 02 96
Site web :http://www.leverasoie.com
Courriel :nous contacter
Diffusion :Le mûrier blanc
Distribution :Le mûrier blanc
Représentant légal :Virginie Symaniec
Forme juridique :Auto-entrepreneur
Racine ISBN :979-10-92364
Nombre de titres au catalogue :26
Tirage moyen :5
Spécialités :Roman Jeunesse Nouvelles illustrées

Terre Ciel Enfer

de Laurent MAINDON

Les Germanophonies (VER À SOIE (LE)) | Paru le 30/03/2023 | 15,00 €

Awa

de Juliette KEATING

200 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 23/04/2019 | 18,00 €

Dans une rue en chantier aux trottoirs défoncés vit nue, été comme hiver, Éva, Ève ou Awa, la jeune fille noire vagabonde, nue et pure face à un monde caniculaire basculant dans la révolte et le chaos. La brisera-t-il ? L'amour sera-t-il toujours une issue, un ancrage ?

« Awa ne savait pourquoi sa mémoire se heurtait implacablement aux portes battantes d’une cabine téléphonique qui n’existait plus, et ne voulait pas la conduire au-delà, comme si les lieux les plus éloignés de son enfance lui étaient formellement interdits. Interdit aussi le prénom que sa mère lui avait donné : comment avait-elle pu l’oublier ? Elle se sentait coupable. Peut-on se nommer soi-même ? Elle s’était souvent interrogée sans trouver de réponse susceptible d’apaiser ni sa peine, ni sa conscience, butant sur la double énigme de son nom et de sa date de naissance. Il lui fallait accepter l’éternel exil de la douceur maternelle, bercer la douleur de l’absence jusqu’à ce que, définitivement, elle s’endormît. Mais elle devait regarder devant elle, se dit Awa, résolue. Comme sur ce vélo qu’une fillette lui avait prêté dans le bois, demeurer toujours en mouvement pour maintenir l’équilibre : le dos droit, les yeux dirigés vers l’avenir. Pour Thomas qui l’avait élevée, pour sa mère à qui elle devait la vie, pour la vieille qui l’aimait avec les yeux, elle se promit de ne plus se laisser aller, elle se jura de vivre, de devenir femme. Elle était pleinement Awa, dressée, verticale, à la face du monde. »

Le Petit Vagabond et Clara

de Erick Jakub GROCH, Luboslav PALO

Minuscules (VER À SOIE (LE)) | Paru le 11/03/2019 | 18,00 €

Lorsque Clara tombe sur le petit chien Vagabond endormi au milieu d’un chemin, la petite fille solitaire qu’elle est trouve un ami précieux. Vagabond, lui, peut enfin profiter de la chaleur d’un foyer. Mais bientôt, Vagabond a faim. Comment s’adapter à sa différence ? En cuisinant une brioche à l’os ? Et pourquoi pas ? Au moins, pourront-ils manger ensemble. Et c’est ainsi que, au fil de sept histoires, différents sujets sur fond d’amour et d’amitié sont abordés de façon poétique. Vagabond comprendra-t-il qu’il y a plus important que la gloire ou l’orgueil dans la vie ? Comment ne pas faire fuir ses amis ? Pourra-t-il lui aussi faire l’expérience de l’amour et cesser, finalement, d’être un petit Vagabond pour de bon ?
 

Voleurs et témoins

de Svetlana ZUCHOVA

200 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 11/03/2019 | 18,00 €

Quatre exilés, quatre destins en mouvement se croisent et se répondent dans une société slovaque elle-même en pleine mutation. Comment s’adapter à un environnement étranger ? Que reste-t-il des ancrages de chacun ? Comment accéder au bonheur dans des conditions d’instabilité parfois totale ? Voleurs et témoins est un roman de voix et de vies qui met en scène la compétition parfois cruelle qui se joue entre ceux qui ont décidé de rester au pays et ceux qui l’ont quitté dans l’espoir de trouver ailleurs liberté et prospérité :

« J’erre. Je cherche le calme qui m’échappe. C’est ce que je me suis dit quand je suis monté dans la voiture et que Nina s’éloignait dans le rétroviseur. C’était comme il y a vingt ans ; elle avait juste vingt ans de plus. Je n’osais pas imaginer que nous ne nous reverrions plus jamais. Ni lui proposer de la ramener chez elle. Je fuis les endroits l’un après l’autre et j’amène toujours mon moi avec moi. Sans me fatiguer, comme une plante qui se tourne vers la lumière. Sur une tige fragile jusqu’à épuisement. Je poursuis le bonheur aux quatre coins du monde. En vain, comme quelqu’un qui collectionne des timbres. Le bonheur qui était présent dans l’appartement de Vera. Dans l’appartement dont je ne possédais pas les clés. Mais où je pouvais appeler. Je me suis garé devant le bloc d’immeubles et j’ai cherché de l’argent dans mon sac. Dehors, il faisait déjà nuit et des lampadaires clignotaient au-dessus de ma tête. Comme des chatons qui viennent de naître et qui ont du mal à garder les yeux ouverts. Et qui crient comme des corbeaux. »

Scènes de la vie de M.

de Svetlana ZUCHOVA

100 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 07/03/2019 | 15,00 €

Dans Scènes de la vie de M., nous retrouvons Marisia, le personnage de Voleurs et témoins qui, confrontée à la maladie de sa mère, cumule les trajets entre Vienne et Bratislava. La question du retour en Slovaquie se profile déjà à l'horizon d'un journal intime, où les étapes de la perte et du deuil se voient progressivement recouvertes par celles de la reconstruction de soi : « J’ai décidé de tenir un journal. Il faut décrire ce qui nous arrive. Chaque événement doit être documenté et photographié pour ne pas se perdre. J’ai été surprise par le choix des blocs-notes à la papeterie. Il y en avait de différentes tailles, avec ou sans lignes. Certains étaient simples comme des cahiers pour élèves de cours préparatoires, d’autres avaient une jolie couverture rigide, et certains avaient aussi une fermeture aimantée. Il y avait aussi des cahiers à thème, le journal du lecteur où je pourrais noter mes idées sur le livre que je serai en train de lire ou le journal du jardinier avec des pages spéciales pour coller des photos de végétaux. Finalement, j’ai choisi un cahier ordinaire sans ligne pour pouvoir mettre le maximum de choses sur une page. Je n’y ai encore rien noté, car le soir je suis si fatiguée que je remets l’écriture au lendemain matin, mais comme le matin, je dois me dépêcher pour partir au travail, à chaque fois, j’oublie complètement le journal. Cette étape de ma vie, je veux qu’elle soit bien documentée. Je vais pouvoir me rendre compte a posteriori que cet événement était un vrai tournant. Parfois les tournants ne sont visibles qu’avec du recul. Les cercles mystérieux dans les champs de blé ne sont, eux aussi, visibles que du ciel ».

Les Enfants d'Alendrier

de Alhierd BACHAREVIC

200 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 11/10/2018 | 18,00 €

Premier roman traduit du biélorussien en français, Les Enfants d'Alendrier pourrait ne narrer que l'histoire de deux enfants en fuite, après que leur père les a libérés d'un camp de redressement où on les avait enfermés pour les "soigner" de leur "drôle" d'accent impropre au sein de La Grande Langue littéraire. Mais Les Enfants d'Alendrier sont aussi l'histoire d'une fuite en avant dans la question de la langue en Biélorussie, où le lecteur devra, comme dans un conte, affronter Baba Iaga - ou bien serait-ce la sorcière d'Hansel et Gretel ? -, et nombre d'adultes prêts, comme elle, à les croquer tout cru ; mais aussi apprendre à évoluer, comme les Biélorussiens, entre les langues, ici présentées dans tous leurs états :

"À cette époque déjà, ce docteur en devenir se passionnait pour la biologie. C’était sa matière préférée. Même si son institutrice ne lui plaisait pas trop, il suivait ses cours complémentaires. L’institutrice en savait peu. Il en voulait plus. L’institutrice ne parlait pas non plus correctement. Il brûlait toujours d’envie de la corriger. Mais une ou deux choses de sa vie dépendaient directement d’elle. Il regardait sa bouche, son dentier et voulait savoir ce qu’il y avait derrière. Les professeurs, ce sont ceux qui ont le droit de prononcer des sons et de dire des mots sans que personne ne puisse les interrompre. Il aimait écouter l’instructeur militaire, celui-là n’était pas d’ici, il parlait proprement et distinctement, comme on frappe sur un tambour – mais la vie dans la petite ville avait commencé à le corrompre. Il faisait de plus en plus souvent des fautes de prononciation en parlant comme les vieilles du marché. Il ressentait physiquement de la douleur, comme si on lui avait luxé un bras ou brûlé un dessin sur la peau à l’aide d’une loupe – c’était un de leurs jeux à l’école. Mais d’où venait le son ? Comment naissait-il ? Quels obstacles devait-il franchir pour être entendu, prononcé ? Des lèvres de l’institutrice sortait La Langue. Et le docteur avait très envie de la recevoir comme elle le méritait".

Anonyme

de Luc FIVET

200 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 15/03/2018 | 18,00 €

Avec Anonyme, Luc Fivet renoue avec un de ses genres de prédilection : le roman noir. Dans ce thriller social aux accents kafkaïens, un homme ordinaire, comptable de son état, découvre un autre homme en survêtement qui patiente devant la porte de sa maison. Celui-ci lui demande un euro pour le laisser rentrer chez lui. Juste un euro. Le prenant pour un clochard, le comptable lui tend une pièce et ouvre la porte. L’autre le suit dans le vestibule. La descente aux enfers a commencé. Mené à un rythme haletant, Anonyme décrit un monde où la chute peut frapper n’importe qui, à tout moment. Elle peut être rapide, parfois cocasse, mais les règles sont claires et les rôles bien définis. Chacun joue son jeu avec les cartes dont il dispose. Mais les dettes se paient cash. La mise de départ : un euro.

Le Petit Bala. La légende de la solitude

de Ridvan DIBRA

100 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 26/02/2018 | 15,00 €

Revisitant le sujet d’une ancienne chanson populaire balkanique, Ridvan Dibra nous livre ici un roman psychologique sur l’exclusion, la solitude et la vengeance aux accents parfois œdipiens. Dans un style épuré et très oral, il plonge le lecteur dans les pensées et la psychologie tourmentées du jeune Bala qui, depuis la mort inexpliquée et brutale de son père, semble s’être définitivement isolé d’un entourage non moins hostile. Convaincu qu’il s’agit d’un meurtre et qu’il ne connaît que trop bien l’identité de l’assassin de son père, le petit Bala consacre son temps à fantasmer sa vengeance :

Un jour j'ai dû marcher dans l'herbe tendre

de Carolina SCHUTTI

Les Germanophonies (VER À SOIE (LE)) | Paru le 09/02/2018 | 15,00 €

Un village dans l'ombre et une tante qui ne parle pas du passé: c'est dans ce monde que, du jour au lendemain, Maïa se retrouve plongée. Avec la mort prématurée de sa mère biélorussienne, c'est aussi sa langue qui se perd. Maïa ne comprend pas la tante qui désormais s'occupe d'elle. Dans la maison isolée, il n'y a pas beaucoup de distractions pour cette petite fille introvertie. Marek, un ancien travailleur forcé polonais, est le seul chez qui elle trouve chaleur et affection. La musique de la langue qu'il parle réveille en elle les souvenirs de ses propres racines oubliées, de la langue perdue de sa petite enfance : « Je ne suis pas revenue, je n’ai pas pu, on m’a donné une matriochka qui ressemble beaucoup à la vieille, à celle que ma tante peut-être avait cachée ou jetée. Je l’ai ouverte et j’ai posé toutes les poupées les unes à côté des autres. Des scènes de conte sont peintes sur leurs ventres, mais maintenant, lorsque ces histoires me reviennent en mémoire, cela me rend triste. En même temps que ma mère, j’ai perdu ma langue, les phrases pour souhaiter bonne nuit et les phrases pour consoler, ces paroles qui berçaient comme une douce vague, cette langue comme une île qui n’existait que pour nous deux et sur laquelle nous voguions à travers la ville, de la boulangerie au terrain de jeux. Un seau, une pelle, un petit pain, je ne me souviens plus avec quels mots allemands je suis arrivée chez ma tante. Et à présent : des phrases pour consoler qui viennent du dictionnaire, des phrases pour consoler enregistrées sur magnétophone, mais le bercement n’est plus là, les phrases restent oubliées. »

Le Petit arbre Plume. Bien loin de chez soi

de Pascale GRACIET

Minuscules (VER À SOIE (LE)) | Paru le 09/02/2018 | 18,00 €

Dans une immense forêt vivaient de très nombreuses familles d'arbres. Les petites graines qu'ils avaient produites et éparpillées tout autour d'eux avec beaucoup de délicatesse et d'amour donnaient naissance à de fragiles tiges. Ces tiges se transformaient rapidement en arbrisseaux et les familles d'arbres grossissaient. Ainsi, leur forêt était devenue la plus grande forêt du monde et c'est là que poussait tranquillement Plume, jusqu'à ce qu'une tempête ne l'emporte bien loin de chez lui...

Pascale Graciet

Je suis petite-fille de grands-parents belges qui, suite aux affres de la Seconde Guerre mondiale, ont fui leur pays natal pour l’Afrique noire. Leur voyage les a conduits en Algérie, où ils s’installent avant d’être de nouveau contraints à l’exil en 1962. Je suis donc, née dans le sud-ouest de la France, à Bayonne, en 1971. J’y ai grandi, avec l’étrange sensation d’être là sans être de là, étrangère chez moi, avant de rejoindre la Guyane en 2001, où le coup de foudre fut instantané et où je trouvais enfin ma place dans cette mosaïque de populations venues des quatre coins de la planète. Je trouvais enfin mon chez moi, jusqu’à ce que, en 2008, l’ombre du destin ne vienne de nouveau frapper à ma porte. Avais-je reçu l’exil en héritage ? À mon tour je vivais le déchirement du départ forcé, tout quitter, tout laisser sans retour possible. Aujourd’hui, après bien des années de réflexion, c’est dans mon sud-ouest natal que j’ai posé mes valises. Enfin libérée, j’y construis avec mon compagnon la vie paisible à laquelle je n’ai eu accès qu’après tant d’années.

Gertrud, Monologue pour Choeur de Femmes

de Einar SCHLEEF

Les Germanophonies (VER À SOIE (LE)) | Paru le 30/11/2016 | 20,00 €

Gertrud, Monologue pour chœur de femmes, traduit de l’allemand par Marie-Luce Bonfanti et Crista Mittelsteiner
accompagné de Gertrud – Bribes de mémoire, création musicale pour 6 comédiennes et instruments de Henry Fourès
Postface d’Elfriede Jelinek.
Illustration : © Adagp, Paris, 2016. Schleef Einar, Selbstildnis, Ende der 60er Jahre.
ISBN : 979-10-92364-25-5
Format : 140 x 180 mm
Nombre de pages : 86
Prix public : 20 euros
Disponible le 30 novembre 2016

Je tâtonne sur une vaste surface, mes yeux collés, pieds nus, cendre entre doigts de pieds, ma robe courte, brune, élimée, me cogne les jambes. Mon châle à poussier autour de la tête, je suis amaigrie, les seins creux, ma robe semble être une blouse brune une vague blouse brune, nouée avec une corde, la desserrer tant elle coupe profondément dans la chair, sens ma peau, sillons et côtes, frotte les yeux penchée en avant, la crasse tient bon, paupières collent, les nuages doivent être sombres, s’ils dérivent, se baisser jusqu’au sol, ma main le touche, je sens de la cendre, mais ça doit remonter à une éternité, quelque chose travaille en moi, pousse en avant, mais qui est-ce. Je frappe la poitrine et tâtonne à nouveau. Si j’avais un bâton. Des bâtiments à l’horizon. Ou une lumière. Ça brille doucement, vaguement, oui je sens déjà les rayons sur le visage. Mes cheveux sont blancs, je trébuche, la cendre est tendre. Doucement. Les nuages semblent dériver vraiment rapidement. De la fumée. Derrière du jaune, c’est le soleil. Mais pourquoi ça ne se précise pas. Pluie commence. Silence, juste un fin goutte-à-goutte, pourquoi la cendre ne se mouille pas. Ça viendrait des bâtiments, dans les étages se reflète le soleil, voilà pourquoi il ne m’atteint que de temps en temps.

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Ce livre est publié avec le soutien du Centre national du livre, le concours de la région Île de France, et en association avec la compagnie inExtremis.

Une première présentation de ce texte inédit a eu lieu lors d’un après-midi d’hommage à Einar Schleef sous la direction de Crista Mittelsteiner, intitulée J’étais là, mais le théâtre était parti, lors du Festival d’Avignon 2008 dans le cadre des Rencontres d’Été à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon. La traduction de ce texte a également bénéficié de l’aide de Transfert Théâtral, du CnT et du CNES-Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon.

Ce livre-CD a reçu le Label « Rue du Conservatoire », association des élèves et anciens élèves du CNSAD.

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La création musicale pour 6 comédiennes et instruments de Henry Fourès qui accompagne ce livre a fait l’objet d’une commande de Le Ver à soie, Virginie Symaniec éditrice. Elle a bénéficié des soutiens de l’Adami, de la Cité de la Voix, de Musique Française d’Aujourd’hui (MFA) et du Goethe Institut. Elle a été réalisée en coproduction avec la Compagnie inExtremis et le Gmem - Centre National de Création Musicale de Marseille.

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Tous nos remerciements vont également aux généreux donateurs qui ont soutenu la réalisation de ce projet exceptionnel.

 

Une Ile en Hiver

de Sonia RISTIC

200 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 30/11/2016 | 18,00 €

En montant sur ce bateau, je ne savais encore rien. Je ne pouvais m’imaginer qu’embarquer sur le Marco Polo, c’était traverser le miroir. Je suis monté à bord du Marco Polo et je me suis cogné aux regards des passagers. Personne ne parlait. Dans la cabine, ils étaient tous assis, alignés, silencieux, étonnamment paisibles. Et ils me regardaient.

Dans leurs yeux, il n’y avait pas d’animosité. Aucune curiosité non plus. Rien. Et pourtant, ils me regardaient, tous.

Lorsque j’ai salué d’un signe de tête, les têtes se sont inclinées en cadence pour me répondre. J’ai cherché un regard pour y prendre appui, mais dans tous les yeux il y avait la même chose. De la bienveillance, un peu d’amusement et des tonnes de mémoire. Une infinité d’images dans ces regards, tellement qu’il n’y avait plus de place pour les mots. Et puis, c’était comme s’ils savaient quelque chose dont je ne pouvais pas me douter, comme s’ils partageaient un secret que je ne pourrais jamais percer.

Née en 1972 à Belgrade, Sonia Ristic a grandi entre l'ex-Yougoslavie et l'Afrique. Elle vit à Paris depuis 1991. Après des études de Lettres et de Théâtre, elle travaille comme comédienne, assistante à la mise en scène, mais aussi avec des ONG importantes (France Libertés, FIDH, CCFD) autour des guerres en ex-Yougoslavie et de la défense des Droits de l’Homme. Dans les années 2000, elle fait partie du collectif du Théâtre de Verre, et crée sa compagnie, Seulement pour les fous. Elle encadre régulièrement des ateliers d’écriture et de jeu en France et à l’étranger. La plupart de ses textes ont été publiés, créés ou mis en ondes. Elle a notamment bénéficié de bourses du CNL (2005, 2008 et 2014), de la DMDTS (2006), du CNT (2007), de Beaumarchais/SACD (2008), de la région Île de France (2010 et 2011), du Conseil Général du 93 (2013), et a été plusieurs fois primée pour ses textes.

Voir aussi

Irrévocable !

de Sorin DUMITRESCU

Hors collection (VER À SOIE (LE)) | Paru le 27/10/2015 | 20,00 €

Malgré les engagements internationaux pris par la Roumanie lors de la ratification de l’Acte constitutif de l’UNESCO et de la Convention sur les privilèges et immunités des Nations Unies, Sorin Dumitrescu, Directeur de la Division des sciences de l’eau de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Sciences et la Culture (UNESCO), fut retenu dans son pays par le régime dictatorial de Nicolae Ceau?escu entre 1976 et 1978 : une période pendant laquelle il fut sujet à une longue série de pressions et de harcèlements. Pour la première fois, et contrairement aux dispositions de l’article VI de l’Acte  constitutif auquel il avait souscrit, un gouvernement membre de l’Organisation « assignait à résidence » un fonctionnaire international dans son pays d’origine, l’empêchant ainsi d’accomplir la mission que lui avait confiée l’UNESCO. Pour la première fois également, le Directeur général de l’UNESCO se trouvait dans l’impossibilité d’assurer son autorité sur un fonctionnaire de l’Organisation, en conformité avec les obligations qui résultaient pour lui de l’engagement qu’il avait souscrit au moment de sa nomination.

C’est d’abord ce combat acharné contre le régime communiste dictatorial que raconte ce livre. Pendant deux ans, Sorin Dumitrescu va devoir déjouer un à un tous les pièges que lui tend la Securitate. C’est ainsi qu’au fil de situations authentiques qui ne manquent pourtant pas de rappeler les grandes heures du récit d’espionnage, l’auteur déroule sous nos yeux la véritable partie d’échecs qui l’oppose au gouvernement roumain et à Ceau?escu  personnellement pour parvenir à sortir de son pays et recouvrer son droit à accomplir ses devoirs de fonctionnaire international. Pourtant, au-delà du récit détaillé des stratégies ubuesques de la dictature roumaine à son égard, c’est aussi à la découverte de l’histoire récente autant que passionnante de l’UNESCO que ce livre nous entraîne. Un livre, dans lequel on ne se lasse pas non plus de découvrir avec étonnement le caractère arbitraire et parfois tout aussi ubuesque des règles auxquelles les demandeurs d’asile pouvaient être confrontés dans la France des années 1980.

Voir aussi http://www.leverasoie.com/index.php/collection-hors-collection

Marche ou rêve

de Luc FIVET

200 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 15/10/2015 | 18,00 €

Marche ou rêve de Luc Fivet
Format : 12 x 18,5
ISBN : 979-10-92364-18-7
Disponible le 15 octobre 2015

« Marche ou rêve raconte l’odyssée de deux Sénégalais sans-papiers en France, le pays des droits de l’homme – blanc de préférence. C’est un roman sur la quête de la liberté, mais aussi sur la difficulté de conserver sa dignité à partir du moment où on est considéré comme un citoyen de seconde zone. Ce récit mêle à la fois l’humour, qui est omniprésent dans le style plutôt original du narrateur, et la noirceur car la réalité n’est jamais drôle pour des hommes perpétuellement en fuite. Toutes les anecdotes racontées sont malheureusement authentiques » (Voir aussi notre entretien avec Luc Fivet).

Extrait de l'épilogue :

« Alors, je me suis lancé. En bon nègre, j’ai noirci des pages. C’était difficile au début, j’écrivais lentement en soignant le tracé de mes caractères. J’osais à peine composer une phrase entière de peur de quitter la marge. C’était mon domaine réservé depuis deux ans, la marge, ça crée des réflexes. Puis j’ai vu les mots s’aligner les uns derrière les autres, passer à la ligne et s’étirer de nouveau, le mouvement était doux et léger comme le fil d’une canne à pêche qui suit le courant et repart en amont une fois sa course achevée. Les souvenirs ont surgi à la surface avec les sensations, les idées et les images, et tout s’est enchaîné, j’ai commencé à écrire à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, j’ai revécu la traversée de l’océan et l’arrivée sur les Champs-Élysées et le travail sur les tours de la Défense et l’amour de Lucie et l’enfer du centre de rétention et la séance au Parlement et puis l’incroyable enthousiasme des foules pendant que Boubacar reprenait vie sous ma plume en même temps que ses éclats de rire et de colère, jusqu’à l’explosion finale ».
 

Fjall, aux confins du monde

de Soler TRISTAN

50 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 15/10/2015 | 16,00 €

Qui est-il, Fjall, cet homme errant sur la toundra arctique hantée par les bêtes ? Ayant dû fuir - mais quoi ? - il s’est adapté en ermite polaire au monde sauvage. Il s’est chamanisé, joue avec les esprits animaux, danse sur la glace, invoque les chants qui apaisent, trace les graffitis magiques dans la neige. Est-il un rescapé des massacres, ou le songe des adolescents chercheurs d’art pour s’inventer, contre le présent technologique, les nuits blanches du septentrion comme utopie ? Un inquiétant et débonnaire double lointain ? Ou bien ce qu’il reste en nous de la violence des hordes, des métamorphoses de nos mémoires ? « Fjall, c’est le nom de l’homme. Il laisse la chouette s’abriter sur la poutre. Il lui raconte toutes sortes de choses, les mots qu’il n’a jamais accepté de prononcer pour aucun humain. D’ailleurs il s’agit, dans ces discours, de la méchanceté des hommes, de leur bêtise à comprendre ce que lui, Fjall, et désormais la chouette, savent sur la nature de l’existence ». (Voir aussi notre entretien avec l'auteur)
 

Novgorod ou la Russie oubliée

de Philippe FRISON, Olga SEVASTYANOVA

Histoires effacées (VER À SOIE (LE)) | Paru le 20/03/2015 | 59,00 €

Le présent ouvrage réunit les contributions de spécialistes universitaires, aussi bien nord-américains qu'européens, en une synthèse agrémentée de diverses cartes et illustrations, qui voudrait présenter au grand public les différentes facettes de cette page d'histoire remarquable, mais trop souvent oubliée, du Nord-est de la Rous' médiévale. Du XIIe au XVe siècles, Novgorod-la-Grande, dont le territoire s'étendait jusqu'à la mer Blanche et à l'Oural, était au carrefour des mondes scandinave, occidental, mongol et byzantin. Elle traitait quasiment d'égal à égal avec les puissances commerciales et politiques de son temps. Elle fut à la fois un important foyer culturel, artistique aussi bien qu'économique, un incontournable comptoir de la Hanse, et un centre dont les produits (fourrures, cire...) étaient diffusés dans toute l'Europe. De nombreux monastères marquèrent la cité de leur empreinte et les arts virent fleurir une école d'icônes, une tradition musicale propre, un genre particulier d'épopée : les bylines, notamment celle du négociant Sadko, joueur de gousli auprès du roi des mers.

Pendant les trois siècles que dura son rayonnement, la ville avait connu un régime républicain original, formé par un gouvernement mixte associant les boyards aux assemblées populaires, sans le soutien duquel le prince ne pouvait prendre aucune mesure importante. Elle se dota même, par la suite, d'un organe d'État représentatif indépendant, le vetché, qui choisissait et révoquait son prince, désignait son archevêque : un système de contre-pouvoirs, appuyé sur une diplomatie qui pratiquait une politique de bascule, dans le souci de préserver l'indépendance de la cité, d'assurer sa prospérité, de favoriser son rayonnement. Suscitant pourtant la convoitise de ses voisins (chevaliers teutoniques, Suédois, Lituaniens et principautés russes alentour), elle fut finalement conquise par la Moscovie en 1478.

Que reste-t-il aujourd'hui de cette page originale et méconnue de l'histoire européenne ? La démocratie est parfois présentée comme source de désordre et d'anarchie, si bien qu'une certaine école laisse entendre qu'elle ne serait pas adaptée à la Russie, censée devoir être gouvernée d'une main de fer. Au contraire, le livre tend à montrer, à travers son approche plurielle et décentralisée, que les Russes ont connu une expérience prolongée de la démocratie, qui mérite d'être largement valorisée auprès du grand public. Et ce livre de suggérer que, cette histoire, si elle n'était plus oubliée, pourrait peut-être permettre un jour à la Russie de se tourner à nouveau vers Novgorod.

Voir aussi La Collection Histoires effacées sur le site du Ver à soie

Café Hyène : un plan d'accompagnement

de Jana BENOVA

100 000 signes (VER À SOIE (LE)) | Paru le 20/03/2015 | 15,00 €

Café Hyena est une mosaïque atypique d'observations, de perceptions, de réflexions et de souvenirs. Elza, son amie Rebeka et leurs deux compagnons, Ian et Elfman, se rencontrent régulièrement dans un café branché du centre-ville de Bratislava pour passer discuter, lire et boire. Dans ce café, fréquenté par les touristes et les gens aisés, on les prend pour des étudiants. Ils viennent du quartier de Petržalka, une des plus grandes cités hlm d'Europe « Où les murs jouent de la musique et parlent. Et où le temps est immatériel. Là, vous pouvez rencontrer des créatures que le monde pense disparues, éteintes. Les bonnes et mauvaises ». Pour Elza, Petržalka est l'endroit « d'où elle ne pourra jamais s'échapper », elle doit protéger la personne aimée qui s'y trouve coincée, elle doit continuer sur cette route appelée Petržalka : un voyage qui peut mener à la folie ou à la mort.

Voir aussi La collection 100 000 signes sur le site du Ver à soie

Désordre

de Einar SCHLEEF

Les Germanophonies (VER À SOIE (LE)) | Paru le 05/12/2014 | 15,00 €

Publié avec le soutien du Centre National du Livre, le concours de la Région Île de France et en association avec la compagnie inExtremis.

Recueil de récits d’un exilé de la RDA, enfermé à Berlin, face à son mur intérieur et à son passé emmuré.

Préface de Elfriede Jelinek

© Illustration de couverture: ADAGP, Paris 2014, Einar Schleef, Selbst in Bademantel (Autoportrait en peignoir), années 1980.


Date de disponibilité : 5 décembre 2014
ISBN : 979-10-92364-13-2
Prix : 15 euros

Oublier. Quand j'écris là j'y arrive, maux de tête à cause du martèlement, là je ne dois pas penser, là martèlent les tempes. Je cours jusqu'au métro, roule Porte de Kottbuss et fonce jusqu'au Mur. En vis-à-vis lumière et eau. Là je reprends mon calme, vois le poste frontière, lui moi, je fais demi-tour vers la maison. Souvent je me représente cela, qu'il tire, je ressens le tir en moi, la tempe s'ouvre, mon sang se répand sur la poitrine, je bascule en moi-même. Sable dans la bouche je tombe de côté. Un petit pas de trop suffit pour cela, bienvenue.

"Il n'y a eu que deux génies en Allemagne après la guerre, à l'Ouest Fassbinder, à l'Est Schleef. Tous deux étaient insatiables, mais seulement pour pouvoir donner d'autant plus. À la fin, ils se sont donnés eux-mêmes".

Elfriede Jelinek, 2001

"Einar Schleef appartient aux quelques êtres humains qu'il m'arrive d'envier. Ses travaux dans les divers domaines de l'art font toujours sauter le cadre et, dans tous les cas, mettent l'art – où ce que l'on entend sous ce terme – en question. Ils appartiennent à la matière dont sont faits les rêves du siècle, ses cauchemars aussi. (...) La première qualité de sa littérature est la renaissance du conteur dans l'esprit de la langue – qui est d'abord le parler, un affront contre la « littérature », contre l'écriture. Il sait avec Kafka que l'art est une affaire du peuple. Parmi les morts, c'est Kleist qui lui est le plus proche – un poète sans peuple".

Heiner Müller

Einar Schleef, disparu à 57 ans en 2001, était un artiste culte en Allemagne : ses talents d'auteur, de peintre, de metteur en scène, de scénographe, voire de photographe, ont marqué tant la scène théâtrale que la littérature allemandes. Homme de théâtre avant tout, mais également auteur, peintre et photographe, ce créateur – figure majeure et déjà mythique de la scène artistique allemande au cours de ces trente dernières années – demeure encore peu connu au-delà des frontières germanophones.

La Déesse des vers à soie.

de ANONYME

Minuscules (VER À SOIE (LE)) | Paru le 03/09/2014 | 14,00 €

Cannü vit avec son père dans un village. Ils possèdent un cheval un peu particulier qui comprend le langage des hommes. Un jour, le père de Cannü doit s'absenter pour traiter une affaire, mais les jours passent, et il ne revient pas. Cannü demande au cheval de partir à sa recherche, seulement voilà : le cheval est amoureux de la jeune fille et celle-ci lui fait la promesse de l'épouser s'il parvient à retrouver son père...

La Déesse des vers à soie est une adaptation d'un conte traditionnel chinois sur l'exil et la résilience. On y apprend comment une jeune femme réussit à transformer sa tristesse en apportant la richesse aux petites gens et en créant le plus beau fil qui soit.

Elza Lacotte est plasticienne, diplômée de l'École régionale des Beaux-Arts de Rennes (2007) et félicitée lors de l'obtention du Diplôme Supérieur d'Expression Plastique à l'École européenne et supérieure de l'Image de Poitiers (2009). Elle est actuellement installée à Clermont-Ferrand, où elle exerce les activités de graphiste, de plasticienne et de sérigraphe. Passionnée de cartographie et de littérature, elle oriente sa pratique artistique sur l'imaginaire, le voyage et la quête.

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Les esprits moldaves voyagent-ils toujours en bus vers l'Ukraine ?

de Vala L. VOLKINA

Sam e-zdat (VER À SOIE (LE)) | Paru le 01/02/2014 | 7,99 €

Version numérique e-pub (lisible uniquement sur ordinateurs, tablettes, Ipad et androïd)

Vala, une jeune française polyglotte participe à une expédition linguistique franco-Suisse, dans les Carpates ukrainiennes, en pays houtsoule. Simple. Mais quand la grêle, un paysan ivre, une vache houtsoule, un chien ukrainien, une femme en colère et un professeur franco-suisse de linguistique russe s’en mêlent, tout se complique. Vala doit se rendre à l’évidence. Décidément, elle a la poisse. Il faut dire que, 48 heures plus tôt, elle avait fait le choix de prendre le bus pour rejoindre ses collègues en Ukraine. Elle avait été forcée de voyager coincée à côté d’un Moldave spirite faisant du business avec les Chinois sous la houlette de voyantes bulgares et de prophètes ascensionnés par les Mayas, le tout dans un bus bondé d’Ukrainiens exaltés à l’idée de rentrer au pays. Pendant 48 heures, elle vivra dans le microcosme d’une Europe en miniature totalement multilingue. Pendant 48 heures, elle devra résister à tous les délires de son voisin qui cherche à l’hypnotiser, à lui prouver que les esprits existent et à la convaincre de partir avec lui dans le cosmos au jour J de la fin du monde. Pendant 48 heures, elle devra manœuvrer entre une hôtesse de bord au russe paramilitaire, des grands-mères trafiquantes de vodka, un passage de frontière, une chorale ukrainienne et les aventures cinématographiques douteuses de russes en Afrique. Tout ça pour se retrouver épuisée et seule, dans un ancien hôtel soviétique : une bulle inespérée de repos, avant d’essayer de comprendre pourquoi, pour faire de la linguistique, il lui faudra encore attaquer l’ascension du mont le plus haut de l’Ukraine par la face Nord.

 

Ce livre est également disponible en version papier.

Mon cousin Hugo

de Coco DES AMéRIQUES

Minuscules (VER À SOIE (LE)) | Paru le 22/10/2013 | 18,00 €

Dans ma famille, à part Papa et Maman, Grand-Père et Grand-Mère, il y a mon cousin Hugo. Moi, je l'aime bien mon cousin Hugo, mais c'est dommage, je ne le vois pas souvent parce qu'il habite très loin. Si loin qu'il faut traverser tout un océan et un morceau de continent pour lui rendre visite.
 

Il vit en Amérique Latine, dans un pays qui s'appelle le Chili.
 

Tous les ans, on s'appelle pour Noël et c'est ainsi qu'en discutant avec lui, j'ai découvert qu'au Chili, les choses ne se passent pas exactement comme ici...
 

Tout d'abord, là-bas, il n'est pas la même heure que chez nous à Paris.
 

Autrement dit, quand il est huit heures et que Maman me dit d'aller au lit, pour mon cousin Hugo, c'est encore l'après-midi et il peut continuer à jouer avec ses amis. Incroyable, non ? Heureusement, Maman m'a tout expliqué. Vous allez voir, c'est pas compliqué !

Le dernier bateau pour Yokohama

de Michel WASSERMAN, Nassrine AZIMI

Hors collection (VER À SOIE (LE)) | Paru le 20/06/2013 | 14,00 €

Le dernier bateau pour Yokohama. Les Sirota : une odyssée culturelle et politique, de Michel Wasserman & Nassrine Azimi. Illustration de couverture : Elza Lacotte.

Ce livre dit la tragédie et la grandeur du vingtième siècle. Il traite du passage de relais entre un père et sa fille, au plus haut niveau d'action artistique et politique. Échappant à la tourmente nazie, Leo Sirota, virtuose à l'égal des plus grands, forma au cours des années trente l'élite des pianistes japonais. Sa fille Beate, élevée au Japon dont elle possédait parfaitement la langue, rédigea à 22 ans auprès de MacArthur l'article décisif sur l'égalité des sexes dans la constitution pacifique élaborée par l'occupant. Rentrée aux États-Unis en 1947, elle se consacra pendant près d'un demi-siècle à sensibiliser le grand public américain aux traditions théâtrales de l'Asie. Elle nous a quittés le 30 décembre 2012, suscitant un hommage planétaire.

Michel Wasserman enseigne à l'université Ritsumeikan, à Kyôto. Rien de ce qui relève dans l'archipel du théâtre et de la musique ne lui échappe. Haut fonctionnaire aux Nations Unies en poste à Hiroshima, Nassrine Azimi fut une amie proche de Beate Sirota.

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