La biodiversité entre science et politique. La formation d'une institution internationale
de Florian CHARVOLIN, Guillaume OLLIVIER
Pragmatismes (PÉTRA) | Paru le 01/04/2017 | 29,00 €
La création d’une institution internationale est un fait rare. En 2012, l’IPBES, la Plateforme Intergouvernementale Science/Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques, voit officiellement le jour. Cet événement prolonge la mise à l’agenda politique et scientifique de la Biodiversité amorcée dans les années 1980 et marquée par la signature, en 1992, de la Convention sur la Diversité Biologique ou
encore la publication du Millennium Ecosystem Assessment en 2005. L’IPBES, discutée dès 2005, marque la volonté de combler un fossé entre science et politique estimé être à l’origine de l’échec de la gouvernance internationale face à la menace d’une 6e extinction des espèces.
Ce livre étudie la période de formation de l’IPBES (2005-2012) caractérisée par une incertitude radicale sur ses contours et son existence même. Associant ethnographie, sociologie des pratiques documentaires et socio-informatique, les auteurs adoptent un regard pragmatiste orienté vers les modalités d’existence, sur de multiples scènes, de cette institution alors en devenir. L’ouvrage décrit les opérations de sa mise en
visibilité sur le Web, suit l’évolution de ses relations avec les institutions préexistantes, met en lumière le rôle de ses archives documentaires, saisit la performance des négociateurs en face-à-face et les discussions sur la formulation des textes fondateurs.
Objet de connaissances et d’appropriations multiples, parfois contradictoires, la biodiversité est au coeur de revendications politiques. Comment les négociations ont-elles pu aboutir, par-delà la variété des conceptions et des stratégies des différents protagonistes ? Comment les communautés scientifiques, les États, les instances internationales et les porteurs de causes environnementales sont-ils parvenus à surmonter les désaccords et les dissonances cognitives et politiques ? À travers son herméneutique d'une institution en formation, l’ouvrage contribue à relativiser l’idée d’une fracture irrévocable, souvent dénoncée, entre une diplomatie internationale et des acteurs de terrain