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l'autre LIVRE

Marcel Duchamp : l'art contemporain à l'épreuve de la théorie mimétique

de Jean-Marc BOURDIN

Très jeune, Marcel Duchamp renonça à la peinture et à la marchandisation de ses oeuvres, après avoir subi l’exclusion de son Nu descendant un escalier n° 2 du Salon des Indépendants, en 1912. Cet épisode rappelle les mythes fondateurs tels que René Girard les a analysés : rejetée par les siens comme maléfique, la victime est ensuite célébrée comme bénéfique et finit par déterminer les règles de sa communauté.
C’est ce que vécut Marcel Duchamp. Cet incident contribua à son exceptionnelle lucidité. L’artiste le redoubla ainsi délibérément, en 1917, en exposant un urinoir, voulant par là interroger sur l’existence d’oeuvres qui ne seraient pas d’art.
Cette pénétration lui conféra une capacité à échapper au jeu des rivalités mimétiques, dans une discrétion qui n’eut d’égal que l’accroissement paradoxal de sa renommée. Cet événement dérisoire en apparence eut une influence déterminante sur son existence personnelle – mais aussi sur les orientations de l’art conceptuel qui domine la scène contemporaine depuis un demi-siècle, sans toujours faire montre du même désintéressement.

Sommaire

Introduction - La possibilité d’un regardeur de plus

                                                                                 I

                                         L’(an)artiste le plus intelligent du xxe siècle

Un modèle… pas tout à fait comme les autres – Un disciple avoué de la tradition et des littérateurs – Humble au point de cacher son humilité – Un détachement de tous les instants – Le refus répété des rivalités – Le triomphe de la victime – Un miséricordieux, voire un ressuscité et pourquoi pas un thaumaturge ! – Un maître de la consécration et de la désacralisation – Un promoteur d’un amour qui n’est que don – Un révélateur de la vérité – Une nouvelle morale ?

                                                                            II

                                       Le moment de l’œuvre : le cycle de la mariée

Dix ans de réflexions – Une machine insensée à produire du sens – Le « virgule même », ornemental ou révélateur ? – Les personnages : la mariée d’abord, l’héroïne de la fête – Les célibataires dans le cimetière des uniformes et livrées, une anagramme génératrice ? – Les témoins oculistes – Mais où est donc le marié de la noce ? – Les lieux de la physique amusante et… de la psychologie navrante – L’action : du parcours du gaz d’éclairage à la mise à nu, une longue métaphore entre peinture et érotisme comme désir – Étant donnée la chute d’eau – Étant donné le gaz d’éclairage – Déterminer les conditions de l’exposition extra-rapide de plusieurs collisions semblant se succéder rigoureusement suivant des lois – Isoler le signe de la concordance entre cette exposition extra-rapide d’une part et le choix des possibilités légitimées par ces lois d’autre part – De l’importance du chiffre 3 – Intermède : l’étrange réminiscence d’un mythe fondateur védique – Marcel Duchamp et Girard, même combat ?

                                                                      III

                                               Le piège du regardeur : étant donnés
                                         1° le calembour fécond 2° la fin de la partie

Quand le tableau fait le regardeur – Que se cache-t-il derrière la porte ? – Fiat lux dans un théâtre d’illusions – De La Mariée mise à nu… à Étant donnés… : réminiscences, opposition, continuité, conjugaison ? – La continuité du moulage – La difficile conjugaison de la photographie – L’épilogue d’une même histoire de sexe et/ou de mort – Le calembour fécond, l’ironisme d’affirmation, le possible, l’inframince et tout ce qui s’ensuit – Le regardeur enfin (remis) à sa place – La fin de la partie – La théorie mimétique a-t-elle quelque chose à ajouter ? 

                                                                                IV

                                             La place du projet : le déjà fait jamais vu

L’art sans la manière, une nouvelle perspective ? – Ready-made peut-être, mais longue gestation – Encore et malgré tout la peinture – Quand la vue illusionne les autres sens – Renouveler le sens des textes – Et toujours (pas seulement) le sexe – Vaincre la puissance de la répétition : du pareil au différent – Un exemple rare d’appropriation non mimétique – Rrose Sélavy, un (an)artiste ready-made rectifié ? – Les multiples de un – La puissance de la signature – Une peinture ready-made, est-ce possible ? – Le sens de la désorientation.

                                                                                  V

                                               Devenir individu : le processus créatif

Le rébus et le puzzle, alpha et oméga de l’avant-garde ? – La conférence de Houston (1957) – La dynamique des situations relationnelles – Entre artiste et intention – Entre intention et réalisation – Entre artiste et réalisation –Entre spectateur et réalisation – Entre spectateur et intention – Entre spectateur et artiste – De La Mariée mise à nu… à Étant donnés… (suite et presque fin) – Où aller pour devenir individu à son tour ? (conférence de Philadelphie, 1961) – Le philosophe de la mort (et de la toujours possible renaissance) de l’art – De certains cousinages littéraires – Quelques apports de la théorie mimétique à Duchamp – …et réciproquement.

Conclusion - À plus d’un titre…

L’appareil – La pareille et le même – De l’appareil au même – De là, pareil homme aime (!) – À titre subsidiaire : Untitled?

Annexe 1 – Un résumé de la théorie mimétique

Annexe 2 – Une tentative de décryptage de À bruit secret

Bibliographie

Index alphabétiques des oeuvres citées

Fiche technique

Prix éditeur : 19,00 €


Collection : Cahiers de l'ARM

Éditeur : PÉTRA

EAN : 9782847431629

ISBN : 978-2-84743-162-9

Parution :

Façonnage : broché

Pagination : 322 pages