Le droit saisi au vif
Marie-Angèle Hermitte est juriste, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS. Elle a publié en 1996 Le Sang et le droit. Essai sur la transfusion sanguine (Le Seuil) et est l’auteur de nombreux articles dont « Le fondement juridique d’une société des sciences et des techniques par les crises et les risques» (2007) et «La nature, sujet de droit?» (2011).
Directeur d’études à l’EHESS, où il a fondé le Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive, Francis Chateauraynaud développe une sociologie des alertes et des controverses. Son dernier ouvrage est intitulé Argumenter dans un champ de forces. Essai de balistique sociologique (aux Editions Pétra, 2011).
RÉSUMÉ
L’un dit, – on les voyait surgir tout d’un coup, les clones, le prion, les transgènes !
L’autre répond, – c’était intrigant !
Marie-Angèle Hermitte revisite quarante ans de recherches menées sur les frontières du droit au fil d’une série d’entretiens avec Francis Chateauraynaud. Si le rapport biologie-droit domine la conversation, le développement économique et ses limites, les mécanismes de marché et les valeurs non marchandes, les phénomènes de concurrence, les rapports Nord-Sud et les propriétés intellectuelles plantent le décor, un « écosystème » dans lequel s’installent les biotechnologies naissantes. Marie-Angèle Hermitte évoque les mutations de la recherche et des terrains aussi différents que l’industrie française ou les villages malgaches. Elle présente sa vision du droit comme un « autre monde », déformation subtile du « vrai monde ». Comme si le droit organisait l’ordonnancement de tout ce qui surgit d’un côté du miroir et doit trouver
sa place de l’autre côté. Parmi les objets de droit, il faudra mettre à leur juste place l’ADN, les cellules, les variétés végétales, les ondes électromagnétiques, l’atmosphère…
Mais comment recevoir, ou refuser, les aspirants à la qualité de sujets de
droit, ceux qui prennent une figure humaine, comme les générations futures ou ces entités discutées que sont les embryons et les foetus, mais aussi les non-humains parmi lesquels la diversité biologique et tous les êtres végétaux ou animaux qu’elle abrite ? Imprégnée d’un monde enchanté qui lui inspire une forme d’animisme juridique, Marie-Angèle Hermitte dessine le droit comme une architecture en perpétuel renouvellement où circulent sujets et objets.
Sommaire
ANNÉES D'APPRENTISSAGE
BIOLOGIE ET DROIT, UNE HISTOIRE SANS FIN
Du végétal et de l’humain
› De l’innovation en matière végétale, la découverte du droit d’obtention végétale
› La naissance juridique de la biodiversité
› La brevetabilité du vivant, un traumatisme qui ne passe pas
› Les produits du corps humain, décidément je suis animiste !
L’idée d’un droit du vivant
L’embryon humain, le sensible, l’animé
Un monde de sujets et d’objets
UN MOMENT DE SOLITUDE
PAYS DU SUD
LES SUJETS POLITIQUES DU DROIT DU RISQUE
Les fronts du droit du risque
› Du principe de précaution à la décision politique
› L’établissement des « principes directeurs de l’expertise »
› Le financement des coûts de la démocratie technique
› La fondation de la Société des sciences et des techniques
› Héros et victimes
Les lanceurs d’alerte
Les conférences de citoyens
LE DROIT COMME TECHNIQUE
Un monde de catégories
Un « monde contentieux »
Le texte et l’argumentation
Un dernier mot, sur le style
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
Articles
Théorie du droit
Préfaces et comptes rendus
Expertises, rapports non publiés et rédaction de textes de nature
juridique
Thèses encadrées
Conférences de citoyens
Fiche technique
Prix éditeur : 29,00 €
Collection : Pragmatismes
Éditeur : PÉTRA
EAN : 9782847430721
ISBN : 978-2-84743-072-1
Parution :
Façonnage : broché
Pagination : 404 pages