L'ATELIER CONTEMPORAIN
Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Que faisons-nous ?
Que se passe-t-il, en somme, dans l'atelier contemporain ?
(Francis Ponge)
www.editionslateliercontemporain.net
Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Que faisons-nous ?
Que se passe-t-il, en somme, dans l'atelier contemporain ?
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91 D, route des Romains 67200 Strasbourg |
Téléphone : | +33(0)369144847 |
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Diffusion : | Entre Livres |
Distribution : | BLDD (France et Belgique) Servidis (Suisse) |
Représentant légal : | François-Marie Deyrolle |
Forme juridique : | SARL |
Racine ISBN : | 978-2-85035 |
Nombre de titres au catalogue : | 200 |
Tirage moyen : | 1000 |
Spécialités : | Beaux-Arts Littérature |
de Jérémy LIRON
Écrits d'artistes (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 21/04/2015 | 20,00 €
Écrire aide à penser.
Ces textes sont presque toujours le résultat d’un besoin impérieux de noter à la hâte ce qui passe en tête, au retour d’une exposition, ce qui anime la carcasse après avoir refermé un livre, ou à l’atelier, confronté au travail de peindre.
Ces notes sur des expositions ou des lectures répondent d’un même mouvement, d’une semblable nécessité : écrire depuis le dedans de la sensation, pour que la langue s’accorde à son sujet, dans une forme d’empathie. Et puis il y a celles écrites dans l’atelier, émanant du travail, formulant les questions qui le traversent. Notées à soi pour quoi faire, sinon tenter de démêler ce qui se passe, comprendre le mouvement général, ce qui se trouve mis en jeu derrière une série de choix plastiques.
Jérémy Liron
Jérémy Liron est voué à faire continuellement réflexion à ce qu’il fait, à ne pas pouvoir ne pas agiter des questions importantes, agitantes. À quoi sommes-nous effectivement affrontés ? Quel mystère énorme, effrayant, fait donc face à la pensée ? Il appartient aux artistes de voir et puis de nous montrer. Le monde n’est pas ce que nous voyions, croyions, mais autre chose que l’artiste a vocation à tirer de l’ombre où elle se tenait pour la faire exister pleinement, c’est-à-dire deux fois, par soi mais pour nous, aussi, puisque nous sommes là.
Pierre Bergounioux
Jérémy Liron, né en 1980, vit à Lyon. Peintre, diplômé de l’école des Beaux-Arts de Paris en 2005 et titulaire d’une agrégation en arts plastiques en 2007, son oeuvre est représentée à Paris par la galerie Isabelle Gounod. Menant un travail littéraire parallèlement à ses recherches plastiques, il a publié plusieurs articles, préfaces, catalogues et livres, dont : "La mer en contrebas tape contre la digue" (La Nerthe/Éclats, 2014), "La Traversée" (Publie.net/papier, 2013), "L’Être & le Passage" (La Termitière, 2012), "En l’image le monde" (La Termitière, 2011), "Chaque œuvre cherche après ce qui la fonde" (Publie.net, 2010), "L’humble usage des objets" (Nuit Myrtide, 2009), "Le livre l’immeuble le tableau" (Publie.net, 2008).
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/ecrits-d-artistes/article/autoportrait-en-visiteur
de Patrice GIORDA
Écrits d'artistes (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 21/04/2015 | 20,00 €
Patrice Giorda n’est pas un historien de l’art, ni un critique, ni un touriste égaré dans une exposition, c’est un peintre qui parle d’égal à égal avec ceux dont il approche les œuvres : Piero della Francesca, Courbet, Picasso, Gauguin, Hopper, le Caravage, Léonard de Vinci, Goya, Velasquez…
Conversation sacrée offre à voir la peinture par les yeux d’un artiste qui fait siennes toutes les œuvres de ceux qui l’ont précédé ; qui les fait nôtres. Patrice Giorda nous fait entrer dans l’atelier d’un peintre, pas dans un musée. Ceux qu’il convoque ne sont ni des spectres ni des fantômes mais des collègues, des amis, des frères avec qui on peut parler métier.
Dans Conversation sacrée un peintre dialogue avec d’autres peintres et nous invite à partager leurs réflexions ; un peintre qui, justement, nous apprend à voir.
Gérard Mordillat
Patrice Giorda, né à Lyon en 1952, n’a cessé d’affirmer sa singularité de peintre au sens classique. Sa figuration demeure néanmoins absolument contemporaine. Dans sa peinture, la représentation symbolique de la nature ou de l’homme dépasse les simples paysages, scènes, portraits ou natures mortes : la réalité est enrichie par la mémoire et la permanence d’une quête que Giorda qualifie de « creusement de l’être ». Avec une grande exigence formelle, spirituelle et poétique, Patrice Giorda mêle réel et imaginaire, universel et singulier. Il accorde l’inaccordable : les beautés éclatantes de la lumière et des couleurs, et la profondeur des ombres de la solitude.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/ecrits-d-artistes/article/conversation-sacree
de Jean-Claude SCHNEIDER
Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 17/03/2015 | 20,00 €
Ils peignent des mondes — j’écris dans la résonance…
Aux figures et remous que dans l’espace gagné sur le brouillon immergé des sensations la Peinture réin-vente, répondent ici, poreuse chambre d’échos, les mots : appelés par les vibrations silencieuses du monde peint, ils s’exposent en son nom, ouvrent un espace de voix qui, pareillement assoiffées de réalité, inscrivent leurs matières opaques ou transparentes, s’imprègnent de ces espaces émus, des mystiques rivages de la couleur, prolongent la peinture et résonnent, résonnent, sont comme son Ombre.
Textes à propos de : Jean Bazaine, Colette Brunschwig, Jean-Pierre Corne, Gilles du Bouchet, Denise Esteban, Alberto Giacometti, Josef Sima, Nicolas de Staël, Raoul Ubac, Bram Van Velde.
JEAN-CLAUDE SCHNEIDER a publié de la poésie (À travers la durée, Fata Morgana, 1975 ; Dans le tremblement, Flammarion, 1992 ; Courants, Atelier La Feugraie, 1997 ; Si je t’oublie, la terre, La Lettre volée, 2005 ; Corde, Apogée, 2007 ; Là qui reste, Fissile, 2012), des traductions de l’allemand et du russe (Hölderlin, Hofmannsthal, Kleist, Walser, Mandelstam) et des essais (Ce qui bruit d’entre les mots, La Lettre volée, 1998 ; Entretien sur Celan, Apogée, 2002).
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/essais-sur-l-art/article/la-peinture-et-son-ombre
de Pierre-Alain TÂCHE
Essais sur l'art (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 17/03/2015 | 20,00 €
Peinture et poésie ont toujours eu partie liée. Un poète nous dit ici ce que l’art représente pour lui, ce qu’il lui apporte, ce qu’il lui refuse.
L’auteur fait aussi écho à la fascination exercée par les œuvres de quatre peintres : Jean-Paul Berger, Miklos Bokor, Claude Garache et Alexandre Hollan. Les textes ou les poèmes qu’il leur consacre constituent une réponse sans fin tentée aux interrogations, mais aussi aux émotions qu’elles n’ont pas manqué de susciter, dans la proximité de l’expérience poétique.
Une lecture de deux tableaux d’un autre siècle, l’un de Charles Gleyre, l’autre d’Émile David, et une réflexion sur l’art contemporain complètent le présent ouvrage. Elles en cernent la raison d’être et les enjeux.
Pierre-Alain Tâche, né en 1940, vit à Lausanne. Poète, son œuvre a été principalement publiée aux éditions Empreintes (Dire adieu, 2013, Dernier état des lieux, 2011, Forêt jurée, 2008, Roussan, 2006, Nouvel état des lieux, 2005, etc.) et La Dogana (Fresque avec ange, 2012, Reliques, 1997). Il est aussi l’auteur d’un essai sur l’art, L’idée contre l’image, paru chez Zoé en 2013.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/essais-sur-l-art/article/une-reponse-sans-fin-tentee
de Bruno KREBS
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 03/03/2015 | 20,00 €
Dans ces plus de deux cents pages de vers libres et aériens, le lecteur circulera avec aisance entre monde des morts et des vivants, squelettes encore verts et filles bien en chair, monde du rêve et de l’éveil, fantaisie burlesque et cauchemar. Avec le narrateur, il traverse le temps vécu, tout à tour familial et mondain ; marche, danse, court, nage, vole presque : « La brise gonfle mon pantalon je marche en suspension ».
Mais ici l’on aime aussi et tue, poursuit et fuit, en bateau, vélo, car, ou train ; dialoguant au passage avec divers autres pittoresques auxquels on s’adresse, répond, qui s’apitoient, qu’on écoute ou réprimande. Et l’on slalome de ligne en ligne comme au long d’une partition musicale, dirigé vers le ciel pur du Nord et ses « marbrures roses écharpées de nuées » ; même si « je n’imaginais pas le nord si loin »…
Mais attention, tout ce qui est dit ici a été vécu ou rêvé : un vrai poète n’invente rien.
Prenez donc votre souffle pour suivre ce nouveau Monsieur K pressé de nos temps post-modernes accélérés. Il étourdit et ravit par le rythme free jazz de sa course alerte, et par la familiarité vive de ses notations, qui piétine avec jubilation toute pompe désuète pseudo-poétique.
Âmes compassées s’abstenir : ce récit est un courant d’air, mi-blizzard mi-sirocco, qui saisit en raccourci, à partir du chatoiement de ses péripéties propres, l’errance et la quête de tout un chacun, rappelé, avec un sourire poli mais exigeant, à revenir d’urgence à lui-même.
(Claude Birman)
Qu’on suppose des esprits lointains : ils connaissent à peine le mot « Terre », savent vaguement qu’il y a là-bas le plus périlleux et contrasté des havres de vie connus, mais n’ont aucune idée de son contenu. On voudrait alors leur donner rapidement, précisément, idée de ce que peut bien être un séjour terrestre. Eh bien, il suffirait de leur tendre L’Ile blanche.
Son auteur, aventureux par principe, se parle à lui-même depuis quatre décennies. Somnolent hyperactif, il n’erre pas – se borne à habiter l’égarement du monde ; en rien solitaire – ne dispose simplement pas de corps de rechange ; perd tout (ses papiers, ses proches, ses espadrilles, ses animaux mêmes), mais retrouve tout au final – car il a l’inconscient prodigue, et jamais n’abandonne son inconscient. Il va partout (à vélo, en taxi, en tortillard, en vol plané, en ferry, en 404), et partout cherche, et dans toutes les langues, le moyen de continuer ailleurs. Il n’a pas seulement l’âme nomade – quelque chose de lui est né avant toutes les frontières.
On l’accuse d’avoir jeté dans un étang des enfants dévorés ; il constate pisser par l’anus ; sa partenaire change de sexe en cours d’étreinte ; il ne décolle d’un parc public, à la force de triceps ailés, que pour effleurer les pointes de ses grilles ; on sert du bouillon de moules dans les michelines qu’il fréquente ; une « fille-chien » aux moignons putrides saute sur ses genoux, exigeant qu’il lui « racle la plante ». Parfois, il encaisse le plus cinglant des encouragements : « Vous irez loin si vous n’y êtes déjà parvenu ». Il n’oublie pas même de devenir pape (puisqu’il lui faut tout devenir) ; mais c’est pour se plaindre alors des courants d’air et des fourmis qui lui mangent les fesses, se divertir à deviner les touffes intimes d’adoratrices, ou discrètement écraser son mégot sous sa semelle. Chaque fois, il garde bien davantage que son sang-froid – à la fois surexposé (car le sommeil le livre à tout), et surprotégé (car il se réveillera de tout), se faufilant partout, tout lui arrive, absolument tout, et donc, aussi, très régulièrement le pire du pire. Il gobe tout – avec le sens professionnel d’une éponge – absorbant, assimilant et recrachant, dès que le réveil l’essore, le tout sensible du monde. Il rend, il restitue comme personne la tiédeur d’un crachat, le parfum d’une impasse, les « dents dispersées » d’un ancêtre. Il fait danser le « squelette parfumé » de sa grand-mère ; il nous engloutit avec lui pour « finir en dauphin pris dans l’hélice » d’un tanker.
Et les morts ressuscitent, à force d’être sans cesse par lui autrement compris, mieux visités. Car ce styliste produit plus d’endorphines qu’un derviche tourneur, et le blâmer de son inépuisable faconde serait comme reprocher son tintamarre à Shakespeare, ou à Rembrandt son indiscrétion.
Quant à L’Île Blanche, je ne sais pas plus que l’auteur ce qu’elle est ; mais on la devine, assez distinctement, deux ou trois fois, depuis les vitres des vedettes où nous embarque le capitaine de cette Odyssée.
(Marc Wetzel)
Détails, extraits, commandes :
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de Pierre BONNARD
Écrits d'artistes (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 20/01/2015 | 15,00 €
Les agendas que le peintre Pierre Bonnard tint toute sa vie durant ne sont pas simplement constitués de dessins et d’informations sur le temps qu’il fait ; on y trouve aussi de très nombreuses notes sur sa peinture, la création et ses enjeux. Ces « observations sur la peinture », semées ici comme des notes entre les lignes, confirment l’impression de se trouver dans un sanctuaire de la création. Elles trahissent les hantises de l’artiste, son inlassable recherche des moyens les plus appropriés pour traduire son émotion visuelle, cette « séduction ou idée première » à quoi tout désormais devra être soumis.
Aucune volonté de didactisme dans ces notes ; aucune règle énoncée qui ne vaille que pour soi-même. Rien de strictement « intellectuel ». Et, cependant, avec l’amour de la vie, toute l’intelligence de la peinture.
Pour la première fois sont réunis l’ensemble des notes d’un des peintres les plus importants de notre siècle, retranscrites par le petit-neveu de l’artiste, Antoine Terrasse, historien de l’art et l’un des plus grands spécialistes de Bonnard. Cette édition est précédée d’un essai d’Alain Lévêque (auteur de Bonnard, la main légère, Deyrolle éditeur, 1994, repris aux éditions Verdier, 2006), et illustrée de la reproduction d’une dizaine de doubles pages de ces carnets (1927-1946), représentatives des différentes voies empruntées par l’artiste dans ces carnets.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/ecrits-d-artistes/article/observations-sur-la-peinture
de Claude LOUIS-COMBET
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 07/11/2014 | 15,00 €
Est-ce une apparition ? Est-ce la vision matérialisée d’un fantasme érotique ? Est-elle de chair ou d’imaginaire ?
Une forme féminine, aussi nue qu’Ève, notre mère à tous, hante l’espace de la cathédrale de Bourges et sème le désordre dans l’esprit d’un jeune militaire, étudiant en théologie et futur prêtre.
Claude Louis-Combet, né à Lyon en 1932, a cultivé avec une constance qui ne s’appliquait pas aux vérités de la foi mais à la mémoire des sensations et émotions, son goût pour les vieilles églises partagées, comme l’âme, entre lumière et ténèbres, épaisseur sensuelle de la pierre et du décor et rigueur de l’architecture. La contemplation, en laquelle fusionnent érotique et mystique, entre largement dans l’esprit de ses mythobiographies inspirées par les vies de saints.
Yves Verbièse est cet individu photosensible ayant vu le jour dans les Flandres, en 1951, traquant depuis la lumière par monts et par vaux, plissements et anfractuosités, avec un goût marqué pour ceux de l’anatomie féminine.
Grand voyageur de par le monde, explorateur des voies naturelles, autant que de celles de la lumière intérieure, tâchant tout en ménageant la part de l’ombre, de révéler les beautés réelles ou virtuelles d’un monde que l’homme s’acharne pourtant à détruire un peu plus chaque jour.
Amoureux des livres, vivant entre mots et images, enthousiasmé par le lumineux Chemin des vanités que Claude Louis-Combet avait consacré aux photographies de Henri Maccheroni, la découverte de cette œuvre et de son parcours, ont naturellement conduit Yves Verbièses à lui faire parvenir cette suite d’images : très rapidement Le Nu au transept est né.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/le-nu-au-transept
de Jean DUBUFFET, Marcel MOREAU
«&» (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 07/11/2014 | 20,00 €
Édition complète de la correspondance inédite échangée entre le peintre et l’écrivain entre 1969 et 1984, suivie d’un essai de Marcel Moreau écrit spécialement pour cette publication.
Avec la reproduction de 20 documents (lettres et dédicaces) tous inédits.
Ils ont échangé une soixantaine de lettres, denses, ardentes, incandescentes. « Vos lettres sont admirables, avec une charge énergétique hautement opérante » dit Dubuffet à son correspondant qu’il surnomme Marcel Moreau de feu ou frère en doctrine, qu’il qualifie d’incendie et d’ouragan. « Moi aussi je flambe et j’explose » ajoute le peintre.
Ils se sont rencontrés plusieurs fois. Lorsqu’à présent, Marcel Moreau pense à Dubuffet, il le revoit dans son atelier où il l’avait emmené en voiture. Il se souvient d’une conduite au volant très maîtrisée, à l’instar de la « graphie sage, impeccable, civilisée » de ses lettres. Cette rigueur, se rappelle Marcel Moreau, contrastait avec l’artiste convulsif qu’il était. Ce « quelque chose de cartésien » chez Dubuffet, le désarçonnait, lui, qui dit être dans l’incontrôlable.
Mais ils ont admiré leur travail respectif : « Avant vous, je n’aimais pas la peinture. Depuis vous, je l’aime, mais je n’aime que la vôtre. »
Et Marcel Moreau d’ajouter aujourd’hui : « Il y a de l’Art Brut dans ma façon de ne pas me souvenir avec précision de mes rencontres avec Dubuffet. Je jouis d’une amnésie qui en efface les contours et remet le chaos à l’aube de la réminiscence. Ce qui se passait entre nous : une certaine manière de s’accompagner, toutes différences acceptées, dans telle descente aux origines du Sens, à commencer par celui de l’Insensé ».
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/2/article/de-l-art-brut-aux-beaux-arts-convulsifs
de Jacques MOULIN
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 07/10/2014 | 10,00 €
FRANÇOIS BON :
Qui de nous pour ne pas être fasciné à la géométrie des ports ? Nous savons reconnaître et saluer de longtemps la beauté des villes, la beauté de l’objet industriel, la puissance fabuleuse de la mer. Mais que nous déambulions sur un port, et tout se rejoint. Le bateau est ville, la grue attrape le ciel, la main de l’homme est dans le moindre arrangement nécessaire ou à l’abandon des couleurs et des choses, et chaque barque ou chalutier ou cargo est en soi un monde, emportant comme la totalité de l’humanité à son bord, sous l’horizon qui de toute façon le dépassera. Le port est cette jonction. Et c’est pour cela que chacun dispose de ses ports intérieurs, et c’est pour cela que nous les arpentons, grands ou petits, ici ou à l’autre bout des quais du monde, comme une ancienne retrouvaille. Mais comment écrire ce sentiment intérieur livré à l’ouvert, et riche de sa complexité, bois et fer, couleurs et toiles, ciel et humanité repliée, souvent meurtrie de sa propre histoire. « J’ai toujours baissé les yeux devant la mer », dit Jacques Moulin, ou bien « j’ai cheminé dos à la mer », mais à condition que ce soit « pour faire entrer la mer en soi ». Cela ne définit pas le projet, mais cela le contextualise : la mer intérieure dont chacun de nous dispose, c’est celle de l’enfance. La mienne est de digues et marais, et la vie ouvrière de ceux qui cultivent la vase, règlent les écluses. La brisée claire des falaises de Normandie m’a toujours été aussi étrangère que l’impossibilité de marée aux pieds des villes en gradin de Méditerranée. Et pourtant, d’un seul mot ici dans cette suite de fragments qui sont chacun comme leurs propres brisants (« je viens d’un pays où chaque jardin se dépose aux brisants »), il me semble que c’est tout ce silence intérieur de la rêverie à marcher sur les quais du port, n’importe quel port et tous les ports, que je retrouve avec mon propre bloc d’enfance, quand avec père et grand-père on allait récupérer les treuils des mytiliculteurs de l’Aiguillon-sur-Mer chez Fumoleau, à « La Ville-en-Bois », comme on nommait ce quartier en bout de La Rochelle qui était voué à l’industrie de la mer. Un texte qui tient, cependant, ne se résume pas à son projet ni à son principe. Il ne suffit pas d’aimer. Ici, c’est la fragmentation qui crée la marche, la narration comme éparpillée, toute livrée à la présence des choses. On a souvent cela dans ce grand livre avec petit port breton dans les pages, qu’est Dire I & II de Collobert, comme Jean Rolin, avec un tout autre principe narratif, fait de la prose de son Terminal Frigo une déambulation elle-même langue et géométrie. Ici, c’est du côté de Tarkos qu’on cherche la granulosité de la langue : ne jamais la laisser se recomposer comme image, parce que l’image alors se substituerait à cette présence des choses, liée seulement à leur contexte, et au fait qu’ici sur le port nous ne serons que passager. La rigueur est dans l’émiettement. Que les mots qui disent ce qu’on voit disent aussi le mouvement, impossible de l’écrire : « l’intraduisible en conteneur » parmi mille autres exemples. On écrit cette tâche insatiable d’écriture, qui heurte au plus simple et au plus lumineux, trouve les corps (ici, le « portiqueur » dans sa cabine) et nomme sa propre raison de langue. Ce qu’on goûte à lampées dans le lyrisme continu des versets de Saint-John Perse afflue ici comme gravier de langue, mais c’est bien la même exigence : les acronymes, les inscriptions, le vocabulaire technique et que tout s’efface dans la seule fonction immuable, « mer rouillée » s’il faut. Est-ce qu’on ne reconnaît pas un texte fort à ce qu’il n’est pas en lui-même sa propre terminaison ou finalité, mais vient chercher en vous-même sa traversée vers le dehors, l’écrit alors avec vos images et votre corps mémoire ? Il ne s’écrit ici qu’un mouvement, il ne s’écrit qu’une traversée : le vieux mot « portique » (il est dans Racine) est à la fois l’objet et la matière du port, il est cela dans quoi on passe pour l’en-avant, et la vieille construction humaine de son enracinement sur la terre, devant la mer. Que crissent aussi les mots pour vous dans les haussières.
JACQUES MOULIN :
Un lieu d’abord : la Normandie haute maritime et cauchoise. Un lien très fort à ce lieu entre fleuve estuaire et côte. Je suis né à flanc de falaise près d’un jardin de mer. Un jardin suspendu toujours en partance pour l’ailleurs des terres et des mers. Jardin jamais cantonné qui s’ouvre par les phares de côte sur des ports des entrepôts des cargos des quais et des grues. L’effet portuaire l’accueil des sémaphores des poutrelles et des digues. La navigation des liens.
On m’a jeté la mer dans la salive. Mon jardin sent l’embrun et le poireau marin. Une échappée bleue de poireaux en course vers le port. Les cagettes du potager font place aux conteneurs. Les arbres aux filins. On change d’échelle on grimpe à celles des portiques manipulant de grosses boîtes métalliques. Un échafaudage permanent de conteneurs qui se balancent à hauteur d’immeubles entre les pinces des portiques. Dans les grincements des poulies et les effluves de cambouis. Docks et dockers. Le corps à l’épreuve du fer. Un ballet de cavaliers hauts sur pneus alimente les grues qui alimentent les plateformes des porte-conteneurs. C’est mécanique parallélépipédique tendu précis comme un poème. L’accès aux ports comme un chemin pour le poème. Le poème conduit au risque de la technique pour creuser son effet de balancement sur le quai-la-page. Un poème-portique s’écrit. Les mots sont dans les boîtes. Chaque boîte fait un poème. Le poème-portique visite le monde et l’histoire cherche la langue des ports. Ne marchande pas. Le porte-conteneur fait glisser le poème. Le portiqueur cherche l’ange. Le peintre l’accompagne. L’élévation du geste jusqu’au pourtour des grues.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/portique
de Christophe GROSSI
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 07/10/2014 | 15,00 €
ARNO BERTINA :
Sans doute Christophe Grossi a-t-il des origines italiennes. Peut-être. Admettons. On sait qu’il faut se méfier des patronymes, que Stendhal n’était pas le nom de Stendhal, et que d’autres s’appellent Volodine parce que leur état civil peine à contenir le grand nombre qu’ils sont. Christophe Grossi aurait donc des ricordi plutôt que des souvenirs. Peut-être, admettons. Mais on pourrait aussi bien dire que l’auteur nous balade en évoquant l’Italie et ses aïeux. Est-ce qu’on ne cherche pas à être de tous les pays, quand on écrit ? Ce pas de côté (écrire « mi ricordo » plutôt que ce « je me souviens » déjà si familier aux oreilles françaises) n’est-il pas simplement une métaphore de l’écriture, qui est toujours un pas de côté… ? L’Italie est le pays fantastique des écrivains français, un pays qui sera tout le temps sidérant et décoiffant aux gens du Nord que, sfortunati, nous sommes. Il suffit de lire ces 480 fragments pour deviner tout cela : la matière de cette autobiographie informe, ouverte, outrepasse de loin l’auteur, qui est sans doute né au début des années 70. Notre logiciel est sans âge, la mémoire est un mystère et mystérieuse elle agrandit notre horizon jusqu’à la communauté et aux groupes qui figurent très vite des îles du passé, ou des archipels (au hasard : les Partisans ; au hasard : les adorateurs de Lollobrigida ; au hasard : ceux qui savent pourquoi Gino Bartali a été déclaré « Juste parmi les nations »). Sans elle on crèverait d’être nous-mêmes, grâce à elle – c’est Proust qui le dit – une forme d’éternité devient possible, oui, mais surtout enviable.
CHRISTOPHE GROSSI :
Parce que toute histoire est trouée et chaque souvenir un récit, parce que je ne pouvais accepter que la perte des origines italiennes soit synonyme d’abandon ou de disparition, les ricordi – ces souvenirs qui appartenaient à d’autres que moi et sont désormais aussi les miens – ont jailli dans le désordre, entre liste et litanie, à la manière de Joe Brainard ou de Georges Perec.
Ici, Mi ricordo ne veut pas dire « Je me souviens » mais « Je se souvient » : de Turin, d’Alba, des Langhe, d’histoires d’amour, de mensonges, de trahisons, d’amnésies, de volontés d’oubli et de désirs de fuir, d’Antonioni, Bolis, D’Arzo, De Sica, Fenoglio, Loren, Luzi, Magnani, Mangano, Pasolini, Patellani, Pavese, Rossellini...
Tout ce qui est écrit dans Ricordi a réellement eu lieu en Italie dans les années 40-60, à quelques débordements près, et tout est vrai – sauf les souvenirs.
Le livre sur le site de Christophe Grossi : http://deboitements.net/spip.php?rubrique31
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/ricordi
de Yves BONNEFOY, Gérard TITUS-CARMEL
«&» (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 18/03/2014 | 20,00 €
Cheminant vers ce qu’il aime appeler la « vérité de poésie », Yves Bonnefoy a toujours apprécié le voisinage des peintres et de la peinture, proximité à travers laquelle on devine la résonance intime, ardente et pourtant mystérieuse, qu’il pressent en cet art.
Parmi ces compagnons de travail et de pensée, Gérard Titus-Carmel tient une place singulière. Cet artiste, lui-même poète, sait en effet les difficultés qu’un texte souvent oppose à se laisser illustrer, regimbant aux « illustrations mercenaires » qui le figent ou le défigurent. Voici donc près de dix ans que se tresse ce dialogue entre ces deux belles et voisines solitudes qui, d’une rive l’autre, semblent se héler. Ce dialogue est scandé par des œuvres majeures qui lui ont donné ses accents et ses formes. Ces œuvres révèlent une amitié vraie et, sans doute à la source de cette connivence, les contours d’une intuition partagée. (M.F.)
Cet ouvrage réunit l’ensemble des textes du poète sur le peintre, et réciproquement, textes aujourd’hui inédits en librairies. Il est enrichi de 60 illustrations en couleurs d’œuvres et documents pour la plupart reproduits pour la première fois.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/2/article/chemins-ouvrant
de Valère NOVARINA, Jean DUBUFFET
«&» (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 18/03/2014 | 20,00 €
Des lettres échangées entre 1978 et 1985 par Jean Dubuffet et Valère Novarina, rien ne devrait nous permettre de dire qu’elles sont de l’ordre de l’amitié, de la déférence, ou de l’admiration. Bien plus, on ne saurait à les lire tenir pour assuré, quoi qu’en disent les biographes, que l’un est un des peintres majeurs de son temps, arrivé au grand âge, et l’autre un écrivain au tout début de sa reconnaissance, peintre au vif et dramaturge. Pour un peu c’est l’inverse qui pourrait être vrai, tant ce qui paraît compter n’est pas de cet ordre-là. Pas de croustillant dans l’entretien d’un vieil homme avec un plus jeune sur l’art et la langue, mais un vivant essor, réciproquement salué. (P.V.)
Édition complète de la correspondance entre les deux artistes, largement inédite, augmentée d’un entretien, et de textes de Valère Novarina en échos à la figure de Jean Dubuffet. Avec la reproduction de 46 documents et œuvres tous inédits.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/2/article/personne-n-est-a-l-interieur-de-rien
de COLLECTIF
revue (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 18/03/2014 | 20,00 €
Sommaire :
Enquête : « Que lisez-vous ? » - textes de : Mark Brusse, Damien Cadio, Bérénice Constans, Damien Deroubaix, Gilles Du Bouchet, Valérie Favre, Patrice Giorda, Cristine Guinamand, Jean Le Gac, Thomas Lévy-Lasne, Jérémy Liron, Olivier Masmonteil, Farhad Ostovani, Jean-Luc Parant, Serge Plagnol, Michel Potage, Jean-Michel Sanejouand, Daniel Schlier, Jean-Pierre Schneider, Pierre Skira, Jean-Claude Terrier, Gérard Titus-Carmel.
Ann Loubert : Clémentine Margheriti.
Jérémy Liron : La Mélancolie des fragments.
Jean-Yves Pouilloux : Alexandre Hollan.
Marc Blanchet : Gérard Titus-Carmel.
Enquête : « Pourquoi écrivez-vous sur l’art ? » - textes de : Maryline Desbiolles, Yannick Haenel, Jacques Laurans, Alain Lévêque, Jérémy Liron.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/revue/article/l-atelier-contemporain-no-2
de Claude LOUIS-COMBET
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 15/10/2013 | 15,00 €
Le récit biblique de la mésaventure de la chaste Suzanne calomniée par un quarteron de vieillards lubriques a donné lieu à maintes illustrations picturales ou littéraires. Il est devenu un véritable topos dans la culture occidentale. Le texte, ici offert au lecteur, s'inspire bien de la légende, mais sur le mode de la dérision, de la fabulation grotesque, érotique et fantasmatique. Suzanne se fait complice des regards qui assaillent sa pudeur, et les vieillards, tout entier réduits à leur impuissance de croûtons, basculent dans un délire de luxure collective. Le manuscrit original de ce récit est reproduit in extenso.
L'auteur de Suzanne et les Croûtons (né à Lyon en 1932) affiche un goût aussi pervers que naturel pour les fictions nourries de réminiscences religieuses, de légendes mythologiques ou hagiographiques ou encore de singularités mystiques trempées de psychopathologie. Cela a commencé avec Marinus et Marina (1979) et s'est poursuivi dans Mère des croyants (1983), Beatabeata (1985), L'Âge de Rose (1997), Passions apocryphes (1997), Les Errances Druon (2005), Gorgô (2011). L'écriture, résolument à l'écart des modes et des écoles, s'efforce de rejoindre un certain noyau d'expérience intérieure où prennent vie et forme les contradictions de l'existence aux prises avec le Sacré.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/suzanne-et-les-croutons
de Jacques MOULIN
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 15/09/2013 | 15,00 €
"Pourquoi des poètes, depuis lurette, sont fascinés par les oiseaux ? Plus que par les vaches, lapins, mulots ! Parce qu’ils – mouettes, merles, corneilles, alouettes, goélands, buses, rouges-gorges, mésanges, étourneaux, martinets, pies, hérons – apportent un autre monde : à vif avec la vie, fragile et léger, changeant, mélangé, sans prévention. Pas besoin d’imaginer, suf?t d’observer. Ce que fait Jacques Moulin : dans son jardin, son cerisier au printemps ; les champs autour, l’hiver inondés ; au bord de la rivière. Ils sont là, bavards discrets, farouches effrontés, égarés parfois, toujours remuants. Le poème ne les attrape pas ; il joue avec eux, à être eux un peu : « Tu rêvais à cette agilité de plume ». La pensée picore des instants volatiles, où les mots volettent avec des sourires surpris, incrédules. Et Moulin de retrouver le rondel des anciens, dont les ailes tournent avec son nom. Jusqu’à cette merveille : un héron, suscitant un poème élancé, échassier final, d’une tranquille vivacité." (Jacques Demarcq)
"L’oiseau traverse nos vies nos balcons nos regards. Le rendez-vous est quotidien et on voudrait l’écrire. On répertorie son geste d’envol. On attend que ça entre un peu en soi. On dresse un piège à poèmes. On écoute l’oiseau chanter encore. Étirement dans l’étendue de la page. Héron ou martinet. Quelques corvidés. La pie aussi. Circulation des flux jusqu’en nos dedans : on se relie. Le peintre, dans un grand geste d’air cueillant et l’oiseau et l’arbre, nous accompagne." (Jacques Moulin)
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/litterature/article/a-vol-d-oiseaux
de COLLECTIF
revue (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | Paru le 15/09/2013 | 20,00 €
Sommaire :
Dossier : "Pourquoi écrivez-vous sur l'art ?" - textes de : Joël Bastard, Jean-Louis Baudry, Pierre Bergounioux, Lionel Bourg, Marcel Cohen, Ludovic Degroote, Claude Dourguin, Jean Frémon, Christian Garcin, Claude Louis-Combet, Éric Pessan, James Sacré, Jean-Claude Schneider, Pierre-Alain Tâche, Frédéric Valabrègue, Franck Venaille.
Dossier sur Monique Tello - textes de : Ludovic Degroote, Antoine Emaz, Bruno Krebs, Alberto Manguel, Denis Montebello.
Dossier sur Ann Loubert - textes de : Gabriel Micheletti, Jacques Moulin, Annie Paradis, Daniel Payot, Daniel Schlier.
Carnets d'Alexandre Hollan, présentés par Jérôme Thélot.
Texte sur François Dilasser, par Antoinette Dilasser.
Détails, extraits, commandes :
http://www.editionslateliercontemporain.net/collections/revue/article/l-atelier-contemporain-no-1
de Odile MASSE
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | 15,00 €
Parfois, on se dit qu’on est au fond du trou.
Et si c’était vrai ?
Si on se trouvait soudain au fond d’un trou opaque et noir, dans une absolue solitude ? Un trou bien réel mais tout à fait inexistant, un trou comme une grotte originelle, une matrice sans forme, une oubliette ? Comment alors s’orienter, respirer, désirer, comment penser, comment se retrouver ? Et comment, avec pour seuls outils cervelle et corps, comment faire pour en sortir ?
Dessins de JEAN-CLAUDE TERRIER,
Lecture d’EMMANUEL LAUGIER.
de Pierre BURAGLIO
Écrits d'artistes (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | 25,00 €
Écrits 2007-2017
Avec des textes retrouvés, moins ceux momentanément égarés…
PIERRE WAT (extrait de la préface) : Écrire c’est voir plus. C’est cela que mettent au jour ses écrits : que la confrontation aux œuvres exige un exercice conjoint du regard et de la pensée. Et ici c’est bien le et qui compte comme affirmation du lien indéfectible de l’un et de l’autre. On comprend dès lors qu’il pratique l’écriture conjointement à la peinture et au dessin, tant ces médiums participent, en même temps, au même projet de vision.
Notes : ce terme revient sans cesse dans les écrits de Pierre Buraglio, désignant avec justesse l’élément central de sa syntaxe. Parce qu’il pointe le caractère réactif de son écriture, naissant souvent comme une prise de note sur, entre mémorisation et réaction. Mais aussi parce que ce mot, écrit au pluriel, dit bien la nature de ce matériau qui, telle une collecte de fragments, conserve même quand on l’assemble une trace de son hétérogénéité originelle.
de Pierre BONNARD
Monographies (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | 35,00 €
Datés des années 1927 à 1946, les vingt agendas de Pierre Bonnard qui nous sont parvenus couvrent presque, au jour le jour, les vingt dernières années de sa vie. Ils offrent donc un éclairage jusqu’à présent inédit sur la recherche quotidienne d’un peintre en sa dernière maturité. En regard du relevé bref et assidu du temps qu’il fait, de la qualité de la lumière et des lieux visités, Bonnard, inlassablement, dessine au crayon de papier ce qu’il voit, silhouettes, visages, gestes, objets, paysages. Autant d’esquisses qui préfigurent les motifs et la composition de certaines grandes peintures.
Le dessin c’est la sensation. La couleur c’est le raisonnement. Si cette observation de l’artiste nous renseigne sur une méthode qui s’alimente aussi bien aux visions les plus soudaines qu’au lent travail de l’atelier, le présent livre constitue bien une révélation.
de Farhad OSTOVANI
Monographies (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | 35,00 €
En 2008 le peintre Farhad Ostovani découvre une sculpture de Bacchus dans un jardin à Nervi — bien que fort endommagée, c’est un émerveillement pour l’artiste qui réalisera une suite de plus de 40 œuvres : des portraits de ce jeune homme peints et dessinés sur une base photographique.
Cet ouvrage réunit l’ensemble des œuvres réalisées, ainsi que, en sus d’un texte de l’artiste contant son rapport à ce Bacchus, deux essais d’Alain Lévêque et Madeleine-Perdrillat.
de Pierre CENDORS
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | 20,00 €
Écrit en résonance au Loup des steppes d’Hermann Hesse, ce traité de solitude donne voix aux confins sauvages, aux régions souterraines, à la part non-humaine de l’homme. Celui qui parle ici en disant Je cherche à se perdre, non dans l’étourdissement du monde, mais dans un silence primordial. Faisant retour sur lui-même, il s’engage sur une voie qui se perd en chemin et aboutit nulle part, antipode antérieur au moi, zone ignorée de l’être, point absolu, degré zéro – paysage intérieur où nous attendent des forces inusitées.
de Cédric DEMANGEOT
Littérature (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | 20,00 €
Écrit par Cédric Demangeot dans un sentiment de déroute successif à la composition de ses deux premiers recueils de poèmes, ce livre, ne serait-ce que par sa forme, occupe dans son œuvre une place à part, qui est toutefois moins celle d’un écart que d’une matrice. L’auteur, encore jeune, quoique déjà rompu, dans tous les sens du terme, au métier poétique, résout ici expressément de se distancier du poème pour explorer une voie contraire – celle du récit, ou plutôt de l’anti-récit. Anti-poésie, anti-récit : choix d’une passe étroite, d’un goulot d’étranglement dans lequel se distingue déjà l’exigence acharnée qui marque toute l’écriture du poète.
de Elisabeth JACQUET
Monographies (L'ATELIER CONTEMPORAIN) | 25,00 €
« Cédant au narcissisme contemporain et tapant un jour son nom sur un moteur de recherche, mon héroïne aurait vu son existence virtuelle supplantée par celle d’une femme du temps passé, mieux référencée sur les pages web. » Cette femme, c’est Eva Gonzalès (1847-1883), peintre et unique élève d’Édouard Manet, auteure d’une œuvre trop tôt interrompue par la mort et, sinon héroïne contemporaine, du moins jeune femme moderne. Bien digne de cette étrange genèse, l’ouvrage adopte une forme singulière où se mêlent monographie, enquête biographique, récit et notes autobiographiques.
PRÉSENTATION PAR L’AUTEUR :
Impressionnisme et Internet
Peu de gens connaissent aujourd’hui Eva Gonzalès, et pourtant :
elle était une peintre remarquable — troisième du trio avec Berthe Morisot et Mary Cassatt.
Elle choisit de travailler dans l’atelier d’Édouard Manet dont elle fut l’unique élève.
Elle sut tracer son chemin dans la société corsetée et redingotée du XIXe siècle, hostile aux femmes et plus encore à leur accession au statut d’artiste.
Son mari Henri Guérard, grand artiste lui-même, fut sans doute le seul mari de son époque à se présenter comme « l’élève » de son épouse.
J’ai rencontré Eva Gonzalès sur Internet à travers son portrait effectué par Manet.
Je me suis demandé qui était cette femme peignant dans cette tenue et cette pose invraisemblables.
J’ai découvert son œuvre essentiellement par Internet, ensuite dans un catalogue raisonné, puis j’ai vu quelques toiles au musée.
Ce livre relate cette rencontre, évoque notre relation à l’art, à l’effet que produit sur nous la découverte d’une artiste et d’une œuvre, les prolongements que nous y trouvons dans notre propre vie, même à l’époque d’Internet. Il s’interroge aussi sur la spécificité de l’image peinte à l’ère du tout image.
Un livre d’art littéraire ou un livre de littérature illustré
Par un cheminement poétique et thématique intégrant les éléments d’une biographie non linéaire d’Eva Gonzalès (1847-1883), j’ai voulu rendre sensible la qualité de son travail, la vigueur de sa touche, la modernité de cette jeune femme qui choisit sa voie, s’y maintient sans bruit, persévère dans sa relation profonde et formidable avec Manet.
Son amour pour son mari Henri Guérard et leur complicité créative, comme sa vie avec sa sœur Jeanne, son modèle essentiel, leur aventure si singulière à tous trois, forment encore aujourd’hui une variation sur le couple émouvante et peu banale.
Ce portrait kaléidoscopique d’une jeune femme artiste du XIXe est aussi celui où nous reconnaissons notre visage et nos aspirations. Il appartient à notre présent et à notre histoire : celle de l’émancipation des femmes.
Un ouvrage impressionniste contemporain
La reproduction de plusieurs œuvres d’Eva Gonzalès et les images liées à mon enquête personnelle ponctuent, rythment, complètent le texte, nourrissent un dialogue entre la peinture et la littérature, faisant résonner le XIXe siècle dans le XXIe, l’œuvre et la vie d’une femme peintre de cette époque dans celles d’une femme auteure contemporaine, sa sensibilité dans celle du lecteur.
Chacun de mes livres possède sa propre forme : ici se lient l’impressionnisme et la littérature contemporaine pour créer un ouvrage impressionniste contemporain qui offre une place au regard du lecteur, à ses propres perceptions et interrogations.