Connexion

l'autre LIVRE

Philippe GIRAUDON

TOUT UN LIVRE, TOUTE UNE VIE

de MARIE VON EBNER-ESCHENBACH

Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 14/11/2017 | 15,00 €

« Un aphorisme est le dernier anneau d’une longue chaîne de pensées », écrit Marie von Ebner-Eschenbach en tête du recueil de ses aphorismes, un classique de la langue allemande constamment réimprimé et traduit un peu partout dans le monde depuis cent ans, mais jusqu’ici inédit en français.
De 1880 à 1916 (date de l’édition définitive), cette grande romancière que l’on redécouvre aujourd’hui ne cessa d’augmenter et de remanier ce petit livre où elle concentra le meilleur de ses réflexions : un ouvrage devenu si populaire en édition de poche que certaines de ses sentences sont passées en proverbes.  
Les phrases de ce genre, si connues qu’on en a oublié l’auteur, la langue allemande aime à les appeler des « paroles ailées ». Cette expression s’applique particulièrement bien à la légèreté et à la vivacité de la grande styliste que fut Marie von Ebner-Eschenbach. Son art consommé de la maxime puise autant aux sources de la sagesse populaire qu’à celle des grands moralistes français. Dans leur concision, ses aphorismes révèlent une femme libre, ennemie des préjugés et lucide sur la difficulté de s’en affranchir, constatant par exemple que « les esclaves heureux sont les ennemis les plus acharnés de la liberté ».
Un petit livre, grand par les leçons de courage et de vie qu’il rassemble. Nul doute que bien des lecteurs sensibles en feront leur livre de chevet.

Issue d’une vieille famille aristocratique de Moravie, contemporaine exacte de l’empereur François-Joseph, Marie von Ebner-Eschenbach (1830-1917) fut la première grande romancière de la littérature autrichienne. Elle fut aussi une passionnée d’horlogerie, consacrant ses loisirs à restaurer de ses mains de précieuses montres anciennes – passion qui n’est sûrement pas étrangère à la précision de son style.

HISTOIRES ALLÈGRES

de Carlo COLLODI

Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 09/11/2017 | 19,00 €

Tout le monde connaît Pinocchio, de Carlo Collodi, paru en 1883. Les Histoires allègres, publiées pour la première fois en volume en 1887, consistent comme les aventures de la célèbre marionnette en récits écrits à l’origine pour le Giornale per i bambini. On y découvre notamment les aventures de Pipi, le petit singe couleur de rose, considérées elles aussi comme un sommet de l’inventivité inimitable du conteur, et où l’on retrouve le personnage de Pinocchio devenu un jeune garçon.
Cependant le recueil contient d’autres joyaux méconnus, tel Le petit avocat, dont le jeune héros réinterprète à sa manière la façon dont les parents ou les maîtres devraient se comporter envers les enfants. Ou cette Mascarade finale, dans laquelle trois petits garçons résolus à gagner le prix du meilleur déguisement sont persécutés par un diable étrangement familier...
Cette édition est la première traduction intégrale des Histoires allègres en français. Elle comporte la totalité des magistrales gravures d’Enrico Mazzanti qui accompagnaient l’édition originale italienne. Grâce à elles, cet ouvrage constitue un vrai livre pour enfants, mais passionnera également tous les lecteurs adultes de Pinocchio, qui retrouveront dans ces huit histoires de nombreuses correspondances avec le plus célèbre ouvrage de Collodi.

La vie de Carlo Lorenzini (1826-1890) est en soi un roman. Collodi, son pseudonyme, est le nom du village de son enfance. Journaliste, homme de théâtre, combattant du Risorgimento, il doit sa célébrité tardive à ses œuvres pour enfants, où il se révèle comme un maître incontesté de la prose italienne.

LA FOI TELLE QUE JE L'ENTENDS

de Hermann HESSE

Éditions de la Coopérative (COOPÉRATIVE (ÉD. DE LA)) | Paru le 22/09/2017 | 19,00 €

Dès sa jeunesse, Hermann Hesse a été hanté par les questions portant sur la spiritualité. Il n’a cessé tout au long de sa vie d’aborder ce sujet non seulement dans ses romans et ses nouvelles, mais aussi à travers de nombreux articles et conférences, dans ses poèmes, ainsi que dans sa correspondance.
Ce sont ces prises de position publiques ou privées que Siegfried Unseld, qui fut son ami, son éditeur chez Suhrkamp et l’un des meilleurs connaisseurs de son œuvre, a entrepris de réunir dans le présent livre, quelques années après la mort de Hermann Hesse. Cet ouvrage capital, qui éclaire et complète l’œuvre romanesque, n’avait encore jamais été traduit en français.
On y découvre un précurseur dans la connaissance des spiritualités de l’Extrême-Orient, guettant la parution des traductions qui permirent enfin au public allemand de les découvrir, mettant en garde ses lecteurs contre la mode superficielle du zen en Europe, mais décelant aussi dans la curiosité nouvelle pour les traditions extra-européennes le signe d’un très profond besoin de renouvellement des traditions religieuses.
Élevé dans une foi protestante d’inspiration piétiste, attaché au message chrétien mais profond connaisseur du bouddhisme, Hesse cherche un point de convergence entre les grands courants spirituels avec le sentiment qu’il est urgent de répondre à la crise morale de l’Occident. S’il est vrai que cette crise n’a fait que se confirmer depuis lors, son message est, plus que jamais, actuel.

Hermann Hesse (1877-1962) est l’un des principaux romanciers allemands du vingtième siècle, et aujourd’hui encore l’un des plus lus à travers le monde.  Il a reçu en 1946 le prix Nobel de littérature.