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l'autre LIVRE

Poésie

Tangere, tangere

de Alexandre DESRAMEAUX

Architextes (ATELIER DE L'AGNEAU ÉDITEUR) | Paru le 23/11/2021 | 14,00 €

Désordre avec vue

de Coralie AKIYAMA

Poésies au présent (DOURO) | Paru le 02/11/2021 | 16,00 €

«Alcool, je te parle. Il est des liquides qui écoutent, qui ne fuient pas?», «?Où chercher un père?? Suivre quelle fantaisie, quelle turbulence, quel rictus???», «?Mon soir sans fin ameute une fille (...)?». Les interpellations en vrac s’ouvrent sur un désordre fécond de lumières, d’âges et de corps. Les ombres sont sommées de répondre, l’ailleurs enjambe la fenêtre. Questions, dialogues éclatés... Les pensées mises à nu se risquent sur un territoire onirique intitulé «?le bazar de mes rêves?», collection de couacs scintillants et sensuels. Désordre avec vue suivi du surprenant Sidérations est une invitation à trouver du beau dans le fatras quotidien. A sonder des trésors inaudibles, cachés au plus près de nos dissonances. Les photographies sont signées par l’auteure. Elles distillent l’intimité de la maison japonaise, un univers féerique dans le prolongement de ses romans.

Chaque arbre celui de mon ombre

de Noée MAIRE

Poésie (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 29/10/2021 | 15,00 €

Dans une respiration commune, le corps et les arbres s’écoutent, se parlent. Forêt mémorielle. On la sent, elle nous environne du poids de ses ombres. Feuilles, couleurs, souffles, mousses et brindilles. C’est le texte le voyage. On s’enfonce avec la femme-devenue, on capte des indices, et soudain la fraîcheur d’un mot nous saisit, caillou blanc parmi les fuites et la nuit des arbres.

Extrait de la préface de Jean-Marc Barrier

Seul le vent

de Bernadette LECONTE

Textes Courts (MUSIMOT ÉDITIONS) | Paru le 08/10/2021 | 5,00 €

Préface de Jean-Pierre Farines

 

Bernadette Leconte, la promeneuse qui aime marcher dès le lever du jour et veille à ne rien bousculer dans le paysage, à n’être pas insolente pour approcher sans effrayer. Des mots magiques pour saisir sans toucher, révéler le mystère.

 

« Seul le vent », un poème qui donne envie de marcher et d’être, qui remercie d’exister. Marcher, libre mais présent au monde dans le paysage. Une contemplation amoureuse.

« …au cœur du paysage… / entre silence et chant / je lie mon chemin / aux tresses du vent… »

 

Un questionnement, écouter vibrer la question, mais ne rien prendre, seulement aimer. C’est la liberté et la force à la fois de cette voix lointaine.

Roman !

de Alexandra SHAHREZAIE

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 24/09/2021 | 16,00 €

Sur la route

j'ai l'impression

qu'au bout du chemin se trouve

la meilleure part de moi-même

mais toutes mes destinations

ne sont que de courtes escales

et la route ne finit jamais

...

Il pleut

et c'est comme un espoir

d'un monde nouveau

lavé de tous ses péchés

mais nous qui marchons

sous la pluie la tête nue

nous en commettrons d'autres

c'est ainsi que nous vivrons

à jamais

de pluie en pluie

 

Karmina Vltima

de Philippe PRATX

Coudraie (LE COUDRIER) | Paru le 20/09/2021 | 20,00 €

L’enfer vert des colons fut le giron vivace des oralités, d’une foison de vies tenaces. Au « savoir-vivre » du Blanc, à sa courtisanerie, s’oppose la légitimité du natif et c’est encore au défi de la mort que l’on sursaute à se sentir vivant sous la cape du magicien. On touche par l’écriture à des rivages où se transcendent les naufrages sur des fonds océaniques, à des déferlements dont la phrase longue répercute la vague. C’est d’un « cerveau travaillé par le rêve » que l’auteur prétend nous ouvrir les sésames comme d’un Pierrot à l’âme lunatique, pétrie d’ancêtres non moins neptuniens.

Enfin, des multiples enfances qu’il s’octroie, au terme d’un livre habité, tantôt hanté, il renaît de sa maison et de sa lignée en conteur, lui-même mythique. Il se veut à la fois, de par ses ancêtres et son inscription dans l’humanité, transgénérationnel, cosmopolite et cosmique.

Plus que tout, l’auteur semble appréhender le racornissement des vies confinées. Au terme de l’ouvrage, comme à la conclusion d’un éternel retour, se rouvre la forêt native, tout à la fois demeure livresque et expression d’une vie intérieure renouvelée.

« C’est donc dans la forêt que j’ai décidé de construire ma maison, vaste tronc creux, et mon jardin ».

Point de fin sinon l’éternel retour dans l’ouvert :

« Ayant fait mien ce dernier poème :

Ma maison quand même

cernée du cri des cigales

est restée ouverte »


(Extraits de la préface de Jean-Michel Aubevert)

L'Herbier de Sabine Sicaud

de Sabine SICAUD

Poésie (LES VÉLIPLANCHISTES) | Paru le 23/08/2021 | 18,00 €

La Solitude est le nom donné à la villa, située à Villeneuve-sur-Lot, dans le sud-ouest de la France, dans laquelle Sabine Sicaud est née le 23 février 1913 et est décédée le 12 juillet 1928.

C’est ici qu’elle vécut et écrivit ses poèmes, dans cette demeure enfouie dans la nature luxuriante, entourée d’arbres, et à laquelle on accède par une grande allée de platanes, après avoir ouvert un grand portail en fer noir.

La Solitude et son parc – qui abrite grotte, étang, fleurs, animaux, insectes – nourrissent l’inspiration de la jeune poétesse. Tout un théâtre joue pour Sabine qui ne sort guère de la propriété. Cette villa est son îlot dans l’univers, comme elle le nomme dans le poème éponyme. Comme le Voyage autour de ma chambre de Xavier de Maistre, Sabine Sicaud fait de son environnement sa muse. La vie domestique devient un poème, le jardinier et les maîtres des lieux deviennent des êtres lyriques.

Sabine raconte des histoires avec son quotidien, dans une poésie fine, imagée, qui se lit et se comprend si aisément. Chaque élément vie sous sa plume prend de l’ampleur et s’impose ainsi à l’humain. Chaque arbre, plante, fleur sont dignes d’être admirés, observés de près. Ses poèmes sont le reflet d’une vie quasi cloîtrée dans ce microcosme, à cause d’une maladie qui eut raison d’elle en pleine adolescence.

Bleu de femme

de Nadine SIMAL

LE COUDRIER (LE COUDRIER) | Paru le 05/08/2021 | 18,00 €

« Bleu des myrtilles au noir reflet et celui des blessures qu’on voit au ciel, bleu des ardoises où résiste la craie, au penchant des toitures sous la tocade de l’averse, la saveur persiste en dépit de la servitude des ans qui induit l’hébétude, de  l’âge des hospices où pour des sous on vous macule de béquilles .

Des bleus au cœur maquillés de tendresse. »

(extrait de la préface de Jean-Michel Aubevert)

 

Femme au regard habité par une secrète élégie

elle épilait, de chaque matin, le lent vertige

en pointillés d’oiselle

Dernière oréade courtisée par la lune d’eau

 

Femme d’occluse destinée

au bleu brodé de madone

toujours à ravauder l’invisible beauté

Seule en son manteau de givre

sous le frêne et l’ormeau

seule à nouer des rubans aux arbres gelés

aux êtres brisés