Îléité. Perspectives littéraires sur le vécu insulaire
De par l’empreinte historique et géographique du colonialisme, de nombreuses interrogations relatives au champ des Island Studies se retrouvent dans les recherches portant sur le postcolonial. Loin d’avoir alimenté de nouvelles conversations interdisciplinaires, ces points communs dissimulent en réalité des désaccords idéologiques et méthodologiques notables, notamment par rapport à la place octroyée aux études littéraires qui, si elles ont permis l’émergence de la critique postcoloniale, manquent encore cruellement de visibilité au sein des Island Studies. C’est pour pallier ce manque et poser les jalons méthodologiques de la discipline émergente des Island Literary Studies qu’Îléité se propose de présenter de nouvelles perspectives littéraires sur l’espace réel-et-imaginé des îles.
Trois intentions président à ce projet : faire connaître la perspective des Island Studies à la communauté scientifique francophone ; démontrer qu’un dialogue entre lesdites études et la critique littéraire peut non seule-ment avoir lieu mais qu’il permet de repenser, entre autres, les rapports entre identité et autreté ; conceptualiser le vécu insulaire dans un cadre historique bien précis, celui des anciennes colonies françaises. Plutôt que de mettre en lumière les pratiques sociales (spatiales) inhérentes aux formes comme a pu le faire Henri Lefebvre, cette étude s’intéressera à la textualisation de l’expérience sensible de ces pratiques, notamment à celle de la liminalité à travers les œuvres de trois auteurs insulaires : Gisèle Pineau (Guadeloupe), Axel Gauvin (La Réunion) et Claudine Jacques (Nouvelle-Calédonie).
Sommaire
Avant-propos
Introduction
De la décontinentalisation des îles : influences et limites
De la nissologie aux Island Studies
De l’îléité
Îléité et sciences sociales
Îléité et études littéraires
Îléité et autreté
De la contextualisation des îles
Îléité et géographie littéraire : Gisèle Pineau, Axel Gauvin et Claudine Jacques
I
De l’immobile à l’intranquille : espace, mémoire et écriture de l’île dans Morne Câprese (2008) de Gisèle Pineau
Espaces et liminalité : exposer l’équilibre instable
Mémoire intranquille : entre mythe et malédiction
Intranquillité et écriture : regard sur l’esthétique pineaulienne
II
Distance incommensurable et malaise îléitaire : exotisme, hétérotopie et créolisation dans les romans en français d’Axel Gauvin
Lieu exotisé, lien problématisé ?
A sense of place in the third space ? Les lieux hétérotopiques de l’île
La cantine
La fête foraine
L’hôpital
Comment s’ancrer malgré l’oubli ? Négociation textuelle de la distance
III
Éloge de la potentialité : silence, non-dit et para-dit dans les nouvelles de Claudine Jacques
Contexte historique et analytique
Entre conscience écologique, réification historique et géographie émotionnelle : l’affect insulaire chez Claudine Jacques
Vers la potentialité
Donner voix au silence : les clefs du « para-dit » calédonien
Conclusion
Bibliographie
Fiche technique
Prix éditeur : 20,00 €
Collection : Des îles
Éditeur : PÉTRA
EAN : 9782847431490
ISBN : 978-2-84743-149-0
Parution :
Façonnage : broché
Poids : 300g
Pagination : 266 pages