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l'autre LIVRE

Des îles

L'émeu dans la nuit

de Bruce PASCOE

Des îles (PÉTRA) | Paru le 03/10/2022 | 20,00 €

« Ce livre vendu à plus de 100 000 exemplaires a provoqué de multiples débats [...]. Pascoe revisite ici l’histoire précoloniale aborigène en cassant l’image d’Épinal de chasseurs-cueilleurs dépendant d’une nature vierge au profit d’une image de sociétés détenant de multiples savoirs et techniques pour mettre en valeur leur milieu. En effet, différents groupes australiens utilisaient le mouvement des étoiles comme calendrier pour repérer les périodes de couvade des oiseaux, et certains ont mis en œuvre une économie diversifiée avec la construction en pierre de kilomètres de pièges et digues à poissons, datant d’au moins 8 000 ans, ainsi qu’une forme de proto-agriculture fertilisatrice du continent australien pour faire pousser graines et ignames. Avec la colonisation britannique en 1788, quelques décennies d’agriculture intensive de céréales non natives et d’élevage extensif de bétail importé suffirent à détruire la fertilité et l’opulence alimentaire traditionnelles. Pascoe mobilise diverses descriptions d’explorateurs, et travaux d’archéologues, géographes et anthropologues, en montrant à quel point ces recherches furent ignorées, voire sciemment invisibi-lisées du fait des préjugés qui aveuglent encore l’histoire des sciences occidentales. [...]
Les propositions de Bruce Pascoe, écrivain, poète, performeur, activiste et, depuis 2020, professeur d’Entreprise en agriculture autochtone à l’université de Melbourne (faculté des Sciences vétérinaires et agricoles), sont essentielles tant sur le plan académique que civique face à l’urgence qu’il incombe à la planète de devoir revaloriser des pratiques de soin de la terre et de ses habitants humains et non humains. L’enjeu est politique aussi car il s’agit, comme le propose Pascoe, de mettre en œuvre une éco-nomie alternative, à la fois inspirée d’héritages anciens et d’expérimentations nouvelles. Cela concerne en particulier l’Australie, qui est une des zones mondiales en alerte rouge concernant la sécheresse, les risques d’incendies, et le développement dévastateur des mines qui accélère l’épuisement des rares drainages souterrains. Ce livre, comme d’autres leçons données par des peuples autochtones et collectifs alternatifs du monde entier, offre des pistes d’espoir pour réinventer un monde à réparer. »
Barbara Glowczewski (Extraits de sa préface)

L'île palimpseste

de Florence LOJACONO

Des îles (PÉTRA) | Paru le 31/05/2018 | 20,00 €

Les îles, qu’elles soient présentées au lecteur comme réelles telle la Lanzarote de Michel Houellebecq, la Majorque de Marc Bernard, la Tahiti de Romain Gary ou la Réunion d’Evariste Parny et d’Antoine de Bertin, qu’elles soient romancées comme la Gabriola de Malcolm Lowry ou l’Île du méridien de Jean Echenoz, qu’elles soient imaginaires comme San Borondon, fonctionnent comme des embrayeurs de récits. Cet archipel de fictions insulaires cartographie un territoire de connaissances car aborder les rivages de l’île c’est aussi devoir lire un texte dont le naufragé ne comprend pas toujours la langue. Ainsi en fut-il de Jean de Léry. Parfois les codes interprétatifs sont trop aimables comme pour les Robinsons suisses de Wyss ou trop déconcertants comme dans le Foe de Coetzee. Ce serait cependant par trop simplifier que de restreindre l’hypotexte de toutes les robinsonnades au seul texte de Defoe. Les couches du palimpseste sont multiples. La notion de palimpseste est indissoluble, comme l’a souligné Riffaterre, de la compétence du lecteur, de l’expérience vitale et globale de l’être lisant qui retrouvera dans le texte les traces d’une intertextualité aléatoire. Quand on gratte la mise en fiction insulaire, ce qui apparaît, ce n’est pas l’île originale mais les conditions mêmes de cette mise en fiction, c’est-à-dire les croyances et les systèmes interprétatifs qui ont fait de l’île le lieu mythique entre tous.

Îléité. Perspectives littéraires sur le vécu insulaire

de Bénédicte ANDRÉ

Des îles (PÉTRA) | Paru le 10/08/2016 | 20,00 €

De par l’empreinte historique et géographique du colonialisme, de nombreuses interrogations relatives au champ des Island Studies se retrouvent dans les recherches portant sur le postcolonial. Loin d’avoir alimenté de nouvelles conversations interdisciplinaires, ces points communs dissimulent en réalité des désaccords idéologiques et méthodologiques notables, notamment par rapport à la place octroyée aux études littéraires qui, si elles ont permis l’émergence de la critique postcoloniale, manquent encore cruellement de visibilité au sein des Island Studies. C’est pour pallier ce manque et poser les jalons méthodologiques de la discipline émergente des Island Literary Studies qu’Îléité se propose de présenter de nouvelles perspectives littéraires sur l’espace réel-et-imaginé des îles. 
Trois intentions président à ce projet : faire connaître la perspective des Island Studies à la communauté scientifique francophone ; démontrer qu’un dialogue entre lesdites études et la critique littéraire peut non seule-ment avoir lieu mais qu’il permet de repenser, entre autres, les rapports entre identité et autreté ; conceptualiser le vécu insulaire dans un cadre historique bien précis, celui des anciennes colonies françaises. Plutôt que de mettre en lumière les pratiques sociales (spatiales) inhérentes aux formes comme a pu le faire Henri Lefebvre, cette étude s’intéressera à la textualisation de l’expérience sensible de ces pratiques, notamment à celle de la liminalité à travers les œuvres de trois auteurs insulaires : Gisèle Pineau (Guadeloupe), Axel Gauvin (La Réunion) et Claudine Jacques (Nouvelle-Calédonie).

Pensée de l'archipel et lieux de passage

de Dominique FARIA

Des îles (PÉTRA) | Paru le 05/08/2016 | 28,00 €

Douze auteurs ont ici pour ambition de penser l'archipel : ensemble d'îles. Au-delà de la réalité géographique, en particulier des Açores, on découvre une entité complexe où l'imaginaire et la rationalité font jouer simultanément le pluriel et l'unité, la discontinuité fragmentaire et la contiguïté réticulaire. On pensera l'archipel en tant qu'il aide à penser le monde. Une diversité d'approches alterne ainsi les archipels philosophiques, artistiques, ethnologiques et littéraires en multipliant les croisements possibles et les rapprochements nécessaires entre les îles que nous sommes et la relation qui nous invente.

L'île de la Possession. Archipel Crozet - Terres australes et antarctiques françaises. Ethnologie d'une île déserte

de Alain BAQUIER

Des îles (PÉTRA) | Paru le 13/04/2015 | 22,00 €

Depuis 1964, chaque année, une nouvelle « mission » composée de trente personnes tout au plus est dépêchée pour un an sur l’île inhabitée de la Possession, située au sud de l’océan Indien, dans les Terres australes et antarctiques françaises, afin d’y affirmer la souveraineté nationale et d’y conduire des activités scientifiques.

Une île déserte ne l’est plus dès que l’on pose le pied dessus. L’humanité s’y reconstitue dans une absence et un excès à la fois, hors de « la société » mais plus qu’ailleurs en société. Le « bout du monde » est une limite et un extrait, un concentré dans un décor approprié, extrême et virginal. Dans ce laboratoire in vivo, un phénomène qui y demeure exceptionnel s’y montre le cas échéant avec une clarté qui l’est autant : le processus du bouc émissaire, dont la menace a inspiré le folklore local.

 

 

Alain Baquier est docteur en ethnologie, chercheur associé au Laboratoire d’anthropologie et de psychologie cognitives et sociales (LAPCOS), Université de Nice. Le présent travail résulte d’un programme de recherche de l’Institut polaire français (IPEV). L’auteur s’y appuie sur une observation participante de plusieurs mois et sur l’analyse des archives des lieux.

Roman de l'île et robinsonnade ontologique

de Florence LOJACONO

Des îles (PÉTRA) | Paru le 06/06/2014 | 28,00 €

Qu’y a-t-il de commun entre par exemple La Tête coupable de Romain Gary, L’Île à midi de Julio Cortázar et Nouvelles du paradis de David Lodge ? L’île bien sûr. Mais pas seulement. L’île, d’ailleurs, peut aussi bien être une cité dortoir de la banlieue de Barcelone comme dans Les Mers du sud de Manuel Vázquez Montalbán ou un terrain vague aux abords de Londres comme L’Île de béton de J. G. Ballard. Ce que ces textes ont en commun avec d’autres comme Voyage à Rodrigues de J. M. G. Le Clézio et L’Île du jour d’avant d’Umberto Eco, ce n’est pas l’île, mais la médiation du désir de l’île. Le protagoniste est attiré par une île qui lui a été désignée par un désir antérieur, le désir d’un prédécesseur. Une fois sur l’île, il n’agit pas en Robinson et d’ailleurs l’île est rarement déserte. Au terme d’une évolution spirituelle qui le mènera d’une angoisse tenace à l’acceptation sans reste d’un présent pacifié, le protagoniste choisira l’île comme modèle de vie. Tel est le fonctionnement de la robinsonnade ontologique.

Les Possibilites d'une Ile

de Ana Clara SANTOS, Maria de Jesus CABRAL

Des îles (PÉTRA) | Paru le 30/01/2014 | 28,00 €

L’insularité constitue le pivot de tout un foisonnement symbolique et sémantique.

Il y a toujours une autre île possible. Lanzarote n’est pas pour rien le lieu d’élection d’un roman de Michel Houellebecq. On sait que les Canaries, via bien des sectateurs de l’idée de bonheur et d’île inaccessible, ont passé pour être les îles Fortunées chères à l’Antiquité voire une survivance émergée de l’Atlantide. Avec Umberto Eco, l’île est celle du jour d’avant. Comme si le regressus ad insulam était un processus ab initio. Comme si le manque était la condition première et que l’île était la réalité de ce manque. Et d’abord une page blanche, un mur immaculé qui renvoie le regard à sa source objective et neutre – extériorisée dans son effacement. Mais la réalité de l’île est toujours déjà là qui nous double. Où la distance est sans commune mesure avec aucune étendue. Au cœur des choses, et pourtant sans fond, l’île est un espace où l’homme est prisonnier d’un regard antérieur omniprésent qui crée partout ce qu’on voit, condamnant le spectateur à n’être qu’un témoin de ce qui disparaît. L’écueil est de croire à l’objectivité du réel. Seule est vraie l’illusion des apparences. Un suprême artifice est de révéler les paysages à leur espace, et surtout la lumière à son ombre. Un défi : donner de la profondeur à tant de surface, une épaisseur à tant d’apparence, et leur trouver des raisons d’apparaître en les escamotant dans l’abstraction.

Les dix-huit études réunies dans cet ouvrage explorent la manière dont est représentée, vécue ou problématisée l’île, à travers un large spectre d’œuvres qui, traversant les époques, en ont revisité les seuils et les marges, dessiné des configurations nouvelles, interrogé des dynamiques conceptuelles, artistiques et identitaires. Lieu d’une restitution sémantique impossible autant que nécessaire, l’île est une référence commune à tous les hommes. Comment leur parle-t-elle d’utopie ?

 

Maria de Jesus CABRAL enseigne la langue et la littérature françaises à l’université de Coimbra (Portugal). Elle est l’auteure de Mallarmé hors frontières. Des défis de l’œuvre au filon symbolique du théâtre maeterlinckien (2007) et a coédité récemment Lumières de Camus (2012), Art et création chez Théophile Gautier (2013), Lire, de près, de loin. Close reading versus distant reading (à paraître en 2014).

 

Ana Clara SANTOS enseigne la langue et la littérature françaises à l’université de l’Algarve (Portugal). Elle a dirigé Relações literárias franco-peninsulares (2005), Descontinuidades e confluências de olhares nos estudos francófonos (2010), Art et création chez Théophile Gautier (2013) et Palco da Ilusão teatral no teatro europeu (2013).

Le cercle des homards : Hoëdic, une île entre rumeur et naufrage : ethnographie d'une catastrophe maritime

de Patrick MACQUAIRE

Des îles (PÉTRA) | Paru le 01/03/2013 | 22,00 €

Patrick Macquaire est éducateur spécialisé, anthropologue formé à l’EHESS Paris, directeur d’une Structure d’Insertion par l’Économique. Il s’est principalement consacré à la mise en œuvre d’opérations de développement social urbain et à la création de structures associatives. Il est l’organisateur des Rencontres Internationales de Mosaïque à Chartres. Dernier livre paru : Le Quartier Picassiette, un essai de transformation sociale à Chartres (Paris, L’Harmattan, 2008).


Le 14 juin 1931, le « Saint-Philibert », un vapeur affrété par l’Union des Coopérateurs, quitte Nantes pour une excursion à Noirmoutier. Il sombre au retour, dans la baie de Bourgneuf, devant la bouée du Châtelier. Cinq cents passagers issus du mouvement ouvrier, des syndicalistes, des militants libres penseurs disparaissent dans les flots. La mer garde les dépouilles des victimes. Le deuil impossible provoque un véritable séisme dans le corps social tout entier. On parle alors de ce Titanic breton disparu dans les vagues menaçantes des années trente. L’annonce de toutes les catastrophes.
Le deuil entravé donne naissance à de nombreuses calomnies, à des rumeurs : les passagers ont forcé le capitaine à prendre la mer contre son gré… Les consommateurs ont trouvé des bijoux dans les homards pêchés sur la côte… Le conflit social et politique se déchaîne. Il oppose les mouvements catholiques aux mouvements anticléricaux. À Paris, les Camelots du Roi de Charles Maurras invectivent Aristide Briand, élu de Nantes, rapporteur de la loi de séparation de l’Église et de l’État. L’artisan de la paix est pris à partie. Le vent se lève à l’horizon. La vieille Europe renoue avec ses démons. La vague sombre des années trente submerge toute une partie de la côte atlantique.
Sur l’île d’Hoëdic les pêcheurs ne parviennent plus à vendre leurs homards. Ils ont dévoré les victimes du « Saint-Philibert », dit la rumeur. Commence alors un long exode. L’île perd la quasi-totalité de ses habitants en l’espace d’une saison. Quelques pêcheurs reviennent pour confier à l’auteur leur mémoire de cette époque brutale. Une époque de tensions et de ruptures qui rappelle celle que nous traversons aujourd’hui. Un récit rythmé par des rencontres inattendues à Hoëdic, à Nantes. L’histoire d’une communauté oubliée. Un drame enseveli pour cent ans sous les lois de protection de la justice. Patrick Macquaire nous livre un récit qui n’est pas sans rappeler la gestion des tensions et des conflits qu’il évoque dans « Le Quartier Picassiette ». Il tente ici, dans un simple récit, de montrer comment la rumeur transforme le réel pour lui substituer la violence.

L'usage de l'ile

de Nathalie BERNARDIE-TAHIR

Des îles (PÉTRA) | Paru le 01/10/2011 | 35,00 €

Nathalie Bernardie-Tahir est agrégée et professeur de géographie à l'Université de Limoges. Elle étudie les différentes formes de la mondialisation et de la production identitaire dans les petits espaces insulaires. Elle mène des recherches en Méditerranée (Malte) et dans l'océan indien (Zanzibar). Elle est l'auteure d'une trentaine d'articles scientifiques sur le fait insulaire et a écrit, co-dirigé et dirigé trois ouvrages: Malte, parfum d'Europe, souffle d'Afrique (CRET, 1999), Les Dynamiques contemporaines des petits espaces insulaires (Karthala, 2005), L'autre Zanzibar, Géographie d'une contre-insularité (Karthala, 2008).


C'est aujourd'hui devenu un poncif: l'île enchante et fait rêver les foules occidentales, mais elle est également utile pour le géographe en représentant bien plus qu'un lieu commode pour l'analyse. Si par certains côtés la notion d'utilité peut paraître iconoclaste en sciences humaines, elle semble pourtant bien féconde pour comprendre l'étonnante attractivité et permanence de l'île dans la recherche géographique. Car l'île n'est pas toujours restée un simple support territorial de l'observation géographique; elle est intervenue de manière souvent très remarquable dans le questionnement épistémologique, se plaçant parfois même au coeur des débats idéologiques et intellectuels qui ont surgi autour de la question de la finalité de la géographie. Par ailleurs, nombre d'îles sont des condensés de mondialisation et offrent dès lors une grille de lecture particulièrement utile et instructive pour analyser et comprendre le procès mondialisant dans toutes ses expressions. Enfin, l'autre usage essentiel de l'île réside dans sa capacité à éclairer l'expérience et la production de l'altérité en fournissant la possibilité de réfléchir réellement et métaphoriquement à l'Ailleurs et à l'Autre.
Alors oui, les îles font rêver, incontestablement, et tant mieux d'ailleurs, mais elles ne se limitent pas à cela, elles forment des lieux et des objets particulièrement éclairants et opérants pour les deux principaux enjeux contemporains: l'avancée de la mondialisation d'une part, et la progression du désir de différenciation d'autre part, tous deux porteurs de certains espoirs, mais tous deux capables des pires dérives.
 

Robinson et compagnie : Aspects de l'insularité politique de Thomas More à Michel Tournier

de Jean-Michel RACAULT

Des îles (PÉTRA) | Paru le 01/08/2010 | 29,00 €

Professeur émérite des Universités, Jean-Michel Racault a consacré l'essentiel de ses recherches aux îles en littérature (L'Insularité, thématique et représentation, en collaboration avec J.-C. Marimoutou, Paris, L'Harmattan, 1995; Mémoires du Grand Océan. Des relations de voyages aux littératures de l'océan Indien, Paris, PUPS, 2007) et à l'histoire des genres "insulaires" aux XVIIe et XVIIIe siècles (L'Utopie narrative, 1675-1761, Oxford, The Voltaire Foundation, 1991; Nulle part et ses environs. Aux confins de l'utopie littéraire classique, 1657-1802, Paris, PUPS, 2003. Il vit à l'île de la Réunion depuis 1972.



La civilisation des loisirs a fait de l'île un fantasme hédoniste, évocateur de vacances et de soleil, en rupture avec les contraintes de la "vraie vie" soumise à la norme sociale et à la nécessité du travail. L'imaginaire littéraire de l'âge classique n'a pas ignoré ces rêveries qui assimilent le site insulaire à une nouvelle version du Paradis Terrestre et son habitant à un nouvel Adam. Mais l'île dans la fiction est aussi un lieu expérimental, un laboratoire dont la réalité continentale est le véritable point d'application.
Au fil des textes, chronologiquement répartis entre le début de la Renaissance et l'aube des "temps postmodernes", ce livre souhaite montrer que les histoires d'îles lointaines parlent en fait du contexte social le plus proche, que même déserte une île est un espace politique où s'élabore une réflexion sur le droit de propriété et les fondements du pouvoir, sur la légitimité et l'usurpation, sur les divers types de gouvernement et les meilleurs modèles de société.
De L'Utopie de Thomas More (1516), qui inaugure une tradition en déplaçant la réflexion sur la société réelle dans une île imaginaire, à Vendredi ou les limbes du Pacifique, de Michel Tournier (1967), où la mise en cause au moins apparente de l'Occident accompagne l'effacement du politique, en passant par le Robinson Crusoe de Daniel Defoe (1719), qui donne à la fiction de l'île son scénario-type et son héros emblématique, on suivra ainsi l'émergence, le développement et les transformations de la fable insulaire.