L'émeu dans la nuit
« Ce livre vendu à plus de 100 000 exemplaires a provoqué de multiples débats [...]. Pascoe revisite ici l’histoire précoloniale aborigène en cassant l’image d’Épinal de chasseurs-cueilleurs dépendant d’une nature vierge au profit d’une image de sociétés détenant de multiples savoirs et techniques pour mettre en valeur leur milieu. En effet, différents groupes australiens utilisaient le mouvement des étoiles comme calendrier pour repérer les périodes de couvade des oiseaux, et certains ont mis en œuvre une économie diversifiée avec la construction en pierre de kilomètres de pièges et digues à poissons, datant d’au moins 8 000 ans, ainsi qu’une forme de proto-agriculture fertilisatrice du continent australien pour faire pousser graines et ignames. Avec la colonisation britannique en 1788, quelques décennies d’agriculture intensive de céréales non natives et d’élevage extensif de bétail importé suffirent à détruire la fertilité et l’opulence alimentaire traditionnelles. Pascoe mobilise diverses descriptions d’explorateurs, et travaux d’archéologues, géographes et anthropologues, en montrant à quel point ces recherches furent ignorées, voire sciemment invisibi-lisées du fait des préjugés qui aveuglent encore l’histoire des sciences occidentales. [...]
Les propositions de Bruce Pascoe, écrivain, poète, performeur, activiste et, depuis 2020, professeur d’Entreprise en agriculture autochtone à l’université de Melbourne (faculté des Sciences vétérinaires et agricoles), sont essentielles tant sur le plan académique que civique face à l’urgence qu’il incombe à la planète de devoir revaloriser des pratiques de soin de la terre et de ses habitants humains et non humains. L’enjeu est politique aussi car il s’agit, comme le propose Pascoe, de mettre en œuvre une éco-nomie alternative, à la fois inspirée d’héritages anciens et d’expérimentations nouvelles. Cela concerne en particulier l’Australie, qui est une des zones mondiales en alerte rouge concernant la sécheresse, les risques d’incendies, et le développement dévastateur des mines qui accélère l’épuisement des rares drainages souterrains. Ce livre, comme d’autres leçons données par des peuples autochtones et collectifs alternatifs du monde entier, offre des pistes d’espoir pour réinventer un monde à réparer. »
Barbara Glowczewski (Extraits de sa préface)
Sommaire
Préface – Le pays où rêvent les graines noires
(Barbara Glowczewski)
Introduction
1. Agriculture
2. Aquaculture
3. Population et habitat
4. Stockage et conservation
5. Le feu
6. Le ciel, la langue et la loi
7. Une révolution agricole australienne
8. Accepter le passé et créer le futur
Bibliographie
Fiche technique
Prix éditeur : 20,00 €
Collection : Des îles
Éditeur : PÉTRA
EAN : 9782847432954
ISBN : 978-2-84743-295-4
Parution :
Façonnage : broché
Pagination : 254 pages