She Dizhé (Petite Sœur)
« Un coup de feu brise le silence. Ta grand-mère git sur le ventre, face contre le sol. Une large tache sombre s’étend sur son dos. Elle ne bouge plus.
Tu as peur. Tu ne comprends pas ce qui se passe. Mais tu pressens que ton monde s’écroule. Tu es seule.
Tu te décides à fuir. Tu cours aussi vite que tu le peux. Tu te glisses sous les buissons, ignorant les épines et les branches qui griffent ton visage, tes bras. Tu ne pleures pas sous la douleur. Tu voudrais être invisible pour échapper aux regards de l’ennemi. »
Ce jour d’avril 1932, le destin d’une fillette de quatre ans bascule. Elle est Apache et vit libre dans les montagnes de la Sierra Madre mexicaine. Sa capture la séparera à jamais de sa terre natale. Elle est adoptée par une famille américaine, qu’elle suivra à Los Angeles, puis, après un ultime exil, finira sa vie près de la ville d’Umbertide, en Italie.
Dans ce roman biographique, le narrateur nous entraîne sur les pas de l’enfant devenant femme, du Mexique aux États-Unis, de l’Italie à la France. Il invite à la découverte d’une existence fascinante, entre Histoire et émotion.
Sommaire
Sommaire
Avertissement p. 5
Prologue : automne 2020 p.7
Printemps 1928 p. 9
Printemps 1930 p. 11
Été 1931 p. 19
Printemps 1932 (1) p. 27
Printemps 1932 (2) p. 39
Été 1932 p. 45
Hiver 1933 p. 51
Été 1933 (1) p. 53
Été 1933 (2) p. 55
Hiver 1938 p. 59
Été 1938 p. 63
Automne 1938 (1) p. 67
Automne 1938 (2) p. 71
Printemps 1939 p. 77
Automne 1939 (1) p. 81
Automne 1939 (2) p. 83
Été 1940 p. 85
Été 1943 p. 89
Été 1948 p. 95
Été 1950 p. 99
Automne 1954 p. 101
Printemps 1956 p. 105
Printemps 1959 p. 107
Hiver 1963 p. 109
Automne 1971 p. 111
Printemps 1972 p. 117
Hiver 1974 p. 121
Printemps 1974 p. 125
Été 1974 p. 127
Printemps 1975 p. 133
Printemps 1976 p. 137
Été 1976 p. 141
Automne 1976 (1) p. 145
Automne 1976 (2) p. 147
Automne 1976 (3) p. 149
Automne 1976 (4) p. 151
Épilogue : automne 2020 p. 153
Bibliographie p. 155
Bonus
Épilogue : automne 2020
Les arbres se sont dépouillés de leurs parures. Je regarde par la fenêtre et tente de t’apercevoir.
Les pages du livre se referment doucement. Pas tout à fait cependant. Dans l’espace qui les sépare, se cache tout ce que je n’ai pas écrit, tous les silences. Dans cette ombre, familière, rassurante, tu te masques aux regards.
Peut-être t’ai-je un peu idéalisée ? J’ai tenté de te retrouver sous ce voile. J’ai sans doute été maladroit. T’ai-je dérangée toi qui restais si discrète ? Je voulais simplement, par-delà ce temps qui nous ronge tous, te rendre un peu de cette voix que tu taisais, et que d’autres ont (comme moi ?) voulu prendre à ta place. J’aimerais y être parvenu.
Car, j’en suis conscient, c’est ici telle que je te vois – comme autrefois Ann tissait un récit enjolivé de ta vie, telle qu’elle voulait te voir. Bui, Carmela, s’échappe toujours.
Tu m’invites, je veux le croire, à continuer de te suivre. Nous n’en avons jamais fini avec notre histoire. Nous ne cessons jamais de la réécrire, au fil du temps. Tes traces se perdent dans l’écart irréductible de ces quarante-quatre années nous séparant… pourtant je les cherche et y mets mes pas.
L’autre nuit, j’ai fait un rêve. Tu y apparaissais, avec Lupe. Vous marchiez lentement, en boitant un peu. Alors, je donnais le bras à Lupe, qui s’y appuyait. Et toi, tu tenais le sien. Ainsi, nous cheminions tous les trois.
Tandis que je te rejoins, à travers le temps et l’espace, ou du moins tente de le faire, là-bas Giancarlo revient sur les chemins de son enfance. Il refait à bicyclette le parcours qu’il effectuait alors. Je revois, par ses yeux, la petite chapelle, ta maison, les habitations voisines et le fameux château.
Tes voisins revivent avec toi. Le sacristain, Nello et Rosetta. Qui partageaient ton habitation. Pippo, “il Francese”, le père d’Ariana - elle a repris sa maison.
Il retrouve ses amis, les enfants que tu regardais jouer devant toi. Il me confie :
« Giovanni mi sono appasionato, accidenti ! » (44)
Sans doute, dit-il, n’aurais-tu pas imaginé tant d’attention. Il ajoute, avec regrets, que tes jours auraient été changés et moins tristes si tu en avais reçu davantage à l’époque.
Une ombre apparaît maintenant, devant les murs repeints de blanc de ta maison. La peinture s’estompe, les pierres se détachent sous la chaux. Une silhouette est assise sur un banc de pierre, et son visage sourit en nous écoutant.
Fiche technique
Prix éditeur : 16,00 €
Collection : collection amérindienne (Le Chant des Hommes)
Éditeur : LE CHANT DES HOMMES
EAN : 9782490905058
ISBN : 978-2-490905-05-8
Parution :
Façonnage : broché
Poids : 216g
Pagination : 160 pages