Je suis Maurice de Vlaminck
Nous les Fauves (Extrait du texte)
Au XXIe Salon d’automne de 1905, aux yeux des critiques, majoritairement hostiles, qui nous accusent de mépriser le public, de juxtaposer au hasard « d’effroyables empate-ments d’ocre, de rouge, de chrome, de violet et d’orange », nous représenterons, avec Henri Matisse, Andre Derain et Raoul Dufy, ce que le critique Vauxcelles nomme la Cage aux fauves. Nous nous emparons de cette boutade et assumerons l’étiquette de Fauvisme. Mais le scandale causé par notre présence est tel que le président de la République Émile Loubet refuse d’inaugurer le Salon !
On peut dire que c’est Henri Matisse qui nous porte surles fonts baptismaux. C’est grâce à lui que nous pouvons exposer au Salon. Il est le spécialiste de la forme, et moi l’amoureux de la couleur. Mais l’originalité du mouvement consiste à faire naître l’une de l’autre, à faire surgir l’objet de la couleur. Pour moi, la couleur passe avant tout. On
en finit avec les nuances et les délicats jeux de lumière des Impressionnistes.
Bonus
Le fauve en liberte?
Tout prédisposait le jeune Maurice de Vlaminck, fils d’un père violoniste et d’une mère pianiste, à choisir à son tour la voie de la musique.
Mais, rebelle dès son plus jeune âge, il préfèra les chemins buissonniers de la peinture et de l’écriture.
Tout à tour violoniste, cycliste, boxeur, peintre, céramiste, violemment opposé à tout conformisme, anarchiste, il possèdait une force vitale hors du commun.
D’une grande fidélité en amitié, il accueillait à sa table un cercle de familiers tels que Modigliani, Apollinaire et surtout André Derain, son ami le plus proche.
Il est avec Matisse et Derain le fondateur du fauvisme dont il reste le représentant le plus connu.
Préface
Vlaminck, un « rural solitaire »
Il laisse aux lignes toute leur liberté, aux volumes tout leur relief, aux couleurs toute leur clarté. Nul peut-être qu’Apollinaire n’a mieux jugé, dès 1910, à l’occasion de l’exposition que lui consacre le galeriste Ambroise Vollard, l’œuvre de Maurice de Vlaminck, le Flamand de Paris. Peintre, seulement peintre, absolu- ment peintre. On l’imagine exclusivement soucieux de l’effet à produire, sans souci théorique d’aucune sorte, fasciné par les grands ciels$: «$La peinture de Maurice de Vlaminck est comme surbaignée dans l’azur. L’intensité de ces ciels communique au tableau tout entier un éclat remarquable.$»
Son peu de goût pour les débats esthétiques explique sans doute une forme de désintérêt des historiens d’art et des critiques, plus enclins à relever sa dérive de l’anarchisme et du pacifisme de ses débuts à sa complai-sance peu glorieuse des années 1940 avec l’occupant qu’à le considérer dans son œuvre.
Résolument engagé par sa pratique, dès 1905, dans la révolution picturale du « fauvisme », ce « rural solitaire », comme le qualifie un critique en 1937, poursuit son chemin, à l’écart des évolutions et des ruptures, sans autre souci que d’exprimer sur la toile ce qu’il ressent : « Être peintre,c’est être peintre.Un peintre transmet ses sentiments par de la pâte, par de la couleur.»
Odile Nguyen- Schœndorff et Pierre Widman le laissent parler.
Lisons-les et écoutons-les !
Patrice BÉGHAIN
Fiche technique
Prix éditeur : 10,00 €
Collection : hors collection
Éditeur : A PLUS D'UN TITRE
EAN : 9782917486627
ISBN : 978-2-917486-62-7
Parution :
Façonnage : cousu avec rabats
Poids : 125g
Pagination : 80 pages